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Gabon, grand flou autour des arrestations

On compte six franco gabonais parmi les centaines de personnes arrêtées dans les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo.
Le sort des prisonniers est entouré d’un voile épais.

C’est le président gabonais Ali Bongo qui l’a dit au micro d’Europe 1, mercredi 7 septembre : six franco gabonais ont été « arrêtés avec tout le lot de manifestants, de casseurs, pilleurs, braqueurs que nous avons arrêtés. »

Seront-ils extradés en France ? Non, a-t-il répondu : « Ils sont sur le territoire gabonais, ils sont Gabonais. »

Aucune information n’a été livrée publiquement sur le lieu de leur détention, sur leur traitement et sur leur sort. Depuis lundi 5 septembre, les autorités françaises manifestent publiquement leurs inquiétudes à leur sujet.

Le plus grand flou sur les arrestations

Une semaine après le début des violences au Gabon, suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, le plus grand flou entoure le sort des personnes arrêtées par les forces de l’ordre.

Selon le ministre de l’intérieur, entre 800 et 1 100 personnes ont été interpellées et incarcérées par les forces de l’ordre. Le 3 septembre, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, Me Jean-Pierre Akumbu M’Oluna, a affirmé que pour la seule ville de Libreville, 800 personnes avaient été arrêtées en trois jours et qu’elles étaient détenues « dans des conditions dégradantes et insupportables. »

Ce que savent les défenseurs des droits de l’homme

« On estime que la moitié a été libérée », juge Marc-Ona Essangui, le représentant de Tournons la Page au Gabon, ce mercredi 7 septembre. « Ce que nous savons, c’est que les arrestations ont été massives, dit-il. Et pas seulement à Libreville. Il y en a eu dans tout le pays, même dans la province d’Ali Bongo qui aurait voté à près de 100 % pour lui. Il y a même des députés qui ont été arrêtés comme Bertrand Zibi. »

Il est extrêmement difficile de savoir où ces personnes sont écrouées : l’information ne circule pas, les forces de l’ordre ne disent rien et le ministère de la justice reste muet depuis la démission, lundi 5 septembre, de son ministre Séraphin Moundounga.

En attendant d’en savoir plus, les organisations internationales de défense des droits de l’homme dénoncent ces violences et expriment leur inquiétude sur le sort des prisonniers. « En outre, alerte la FIDH, d’après les informations recueillies par nos organisations, plusieurs défenseurs des droits humains craignent aujourd’hui de faire l’objet de représailles pour s’être exprimés en faveur de l’alternance démocratique. »

De nombreux disparus

Selon l’opposition, entre 50 et 100 personnes auraient péri dans ces violences. « Des chiffres fantaisistes », a jugé Omar Bongo.

Le coordonnateur de la campagne de Jean Ping, René Ndemezo Obiang, évoque « au minimum 50 morts et disparus. » Et Marc-Ona Essangui dit que son réseau a établi une liste de « 70 personnes dont on n’a plus aucune nouvelle. Sont-elles mortes ? Sont-elles en prison ? Nous n’en savons rien. »

LAURENT LARCHER

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