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Agroalimentaire : Par-delà les chiffres de la croissance

En sept ans, l’industrie de l’agroalimentaire au Gabon a connu une croissance de sa valeur ajoutée de l’ordre de 64%. Ce bond ne s’illustre malheureusement pas dans le quotidien des gabonais.

Ce sont Siat Gabon et Olam Gabon, les filiales des deux entreprises à capitaux étrangers, Siat et Olam, spécialisées au Gabon dans la production des produits agroalimentaires à l’étiquette « Made in Gabon » qui alimentent en grande majorité l’industrie locale de l’agroalimentaire. Elles sont suivies par Foberd Gabon qui vient de mettre sur pied une minoterie moderne, spécialisée dans la production de farine de blé, de semoule et d’aliments pour bétail. Des entreprises qui nourrissent les espoirs d’une possibilité de réussite dans l’industrie agroalimentaire. En sept ans d’activité, suite à la stratégie « offensive » mise en place par le gouvernement pour contenir la dépendance du pays à l’égard des produits étrangers, la valeur ajoutée portée par le secteur est estimée à 64%.

Par-delà cette performance, les autorités veulent davantage dynamiser le secteur, notamment avec des projets porteurs et pourvoyeurs d’emplois comme celui de la culture du palmier à huile à travers lequel Olam Gabon envisage de se positionner en maître avec ses deux unités de raffinage d’huile de palme l’une située à Kango et l’autre à Mouila. Mais le pari n’est pas pour autant déjà gagné. Pour se positionner comme second producteur africain d’huile de palme et troisième producteur d’hévéa tel que le suggère les pronostics, le Gabon a encore de nombreux efforts à fournir.

Au delà de la performance de la valeur ajoutée

Dès que l’on pose la question aux politiques sur le cap emprunté par le Gabon ces dernières années dans le domaine de l’agriculture, ils vous répondent « le Gabon est sur la bonne voie » avec comme preuve, les réalisations menées dans le cadre du projet Graine ou encore l’implication d’acteurs privés tel que Olam dans le secteur de l’agroalimentaire. C’est une réalité non réfutable. Pour autant, ce cap emprunté, ces 64% de croissance ne sont pas ressenties par les populations. Elles sont nombreuses à attendre avec impatience, les fruits de l’amélioration du secteur agroalimentaire au Gabon.

Selon les chiffres officiels, jusqu’à 2015, la production agricole du Gabon couvrait seulement 20% des besoins nationaux. Ce rendement peu convaincant n’était rien d’autre que la résultante de l’échec des politiques agricoles menées durant des années à l’exemple du Projet de développement et d’investissement agricole au Gabon (Prodiag), projet en cours de l’ Institut gabonais d’aide au développement (Igad), lancé en 2011 et financé à hauteur de 13 milliards de francs CFA sans résultats concrets. Selon les projections, grâce à ce projet, le Gabon devrait à terme évaluer son ratio en volume des importations de denrées alimentaires à 56%. Mais hélas ! Le Gabon continue de payer le lourd tribut de sa dépendance à l’égard des produits alimentaires étrangers.

Ces quarante dernières années, les importations de denrées alimentaires ont coûté au Gabon entre 250 et 300 milliards de francs CFA. L’effervescence autour du secteur agricole avec les projets comme ‘’Graine’’ a donné espoir à une possibilité de réduction de cette dépense, sauf que depuis lors, les populations sont toujours en attente des premiers produits de ce programme tout comme de ceux d’Olam Gabon qui peinent toujours à être visibles sur le marché local.

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