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Gabon: le report de la présentation du rapport de l’UE fait des vagues

Au Gabon, beaucoup s’interrogent après le report de la présentation du rapport final des observateurs de l’Union européenne. La mission de 73 observateurs, première du genre de l’UE au Gabon, était dans le pays avant, pendant et après la présidentielle du 27 août. Le scrutin et la réélection contestée du président Bongo avaient entraîné des violences dans le pays. Trois mois plus tard, la mission européenne devait présenter les conclusions de ses observations. Finalement, alors que tout était prêt, le pouvoir gabonais a demandé un report au 12 décembre. Officiellement le président Bongo ne pouvait pas être présent à cause d’un déplacement en Chine. Et ce nouveau retard dans le calendrier fait beaucoup parler.

L’opposition attend beaucoup de ce rapport. L’opposant Jean Ping espère notamment qu’il entraînera des sanctions ciblées contre le pouvoir. Alors avec ce changement de date, son camp s’impatiente. Son porte-parole Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi estime qu’« il arrive un moment où le compromis se transforme en compromission. Ali Bongo ne veut pas de ce rapport et l’UE le sait », dit-il.

Mais certains vont plus loin et parlent de manœuvres du pouvoir pour modifier le texte. Des soupçons démentis par la cheffe de mission. « Nous l’avons finalisé il y a plus de deux semaines et ce report n’entraînera aucun changement de contenu », réagit l’euro-députée bulgare Marya Gabriel.

Selon l’UE, ce changement s’est fait à la dernière minute. « Il n’est pas souhaitable que la présentation se fasse en l’absence du chef de l’Etat », a expliqué le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie Bi Nzé.

Les relations entre la mission européenne et les autorités gabonaises sont tendues. Fin août, les observateurs avaient dénoncé l’opacité du processus électoral. Le gouvernement avait répondu que les observateurs avaient outrepassé leurs droits. Fin septembre, la ministre de la Justice avait même dénoncé des dysfonctionnements dans la mission et ordonné une enquête.

Quelques jours plus tard, le Journal du Dimanche avait révélé que le pouvoir avait mis les observateurs sur écoute. Des écoutes que Marya Gabriel avait jugé « inacceptables ».

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