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Séoul et Washington simulent une attaque en réponse à la Corée du Nord

La Corée du Sud et les Etats-Unis ont tiré plusieurs missiles au large de la péninsule coréenne mercredi matin, au lendemain d’un nouveau tir de missile de la Corée du Nord présenté comme une fusée de longue portée par le régime.

Démonstration de force. Séoul et Washington ont répliqué mercredi au lancement historique d’un missile intercontinental (ICBM) nord-coréen par plusieurs tirs de missiles simulant une attaque contre la direction du régime de Pyongyang.

Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un a affirmé mercredi que le tir d’un ICBM la veille, jour de la fête nationale américaine, était un « cadeau » aux « salauds d’Américains ».

La maîtrise d’un missile intercontinental est un succès majeur pour le régime de Pyongyang, dont l’objectif avoué est d’être en mesure de menacer le sol continental américain du feu nucléaire.

« Cela n’arrivera pas », avait promis en janvier le président américain Donald Trump. Reste que selon de nombreux experts, le Hwasong-14 testé mardi pourrait atteindre l’Alaska.

Cette percée nord-coréenne, qui constitue un défi géopolitique pour la Maison blanche, impliquera une réévaluation de la menace posée par l’un des régimes les plus isolés au monde.

Pyongyang, qui a déjà mené cinq essais nucléaires et dispose d’un petit stock de bombes atomiques, soutient que son nouveau missile peut porter « une grosse tête nucléaire ».

Moins de 24 heures après cet essai qui a été largement condamné par la communauté internationale, les forces sud-coréennes et américaines ont tiré de la péninsule plusieurs missiles de courte portée qui se sont abattus en mer du Japon.

Un « fort message d’avertissement »

L’agence sud-coréenne Yonhap a parlé d’un « fort message d’avertissement », quand l’état-major interarmes sud-coréen expliquait que cet exercice avait « montré la capacité d’une frappe de précision contre le quartier général de l’ennemi en cas d’urgence ».

Le président sud-coréen Moon Jae-In, par ailleurs favorable à une reprise du dialogue avec le Nord, a « déclaré que la sérieuse provocation de la Corée du Nord nécessitait que nous réagissions avec davantage qu’un communiqué », selon Yonhap.

« La retenue, qui est un choix, est ce qui sépare l’armistice de la guerre », a déclaré le général américain Vincent Brooks, commandant des forces américaines en Corée du Sud.

« Comme le montrent ces tirs de missiles à munitions réelles de l’Alliance, nous sommes en mesure de modifier notre choix quand l’ordonnent les dirigeants nationaux de l’Alliance », a-t-il averti.

La Corée du Sud et les Etats-Unis sont tenus par une étroite alliance militaire. Environ 28.000 militaires américains sont déployés sur la péninsule.

Ces tirs devraient provoquer la fureur du régime de Pyongyang, qui se dit justement acculé au développement de programmes balistique et militaire par la menace que pose pour sa survie la présence massive de troupes américaines au Sud.

Plusieurs résolutions assorties de sanctions ont été votées par le Conseil de sécurité pour tenter de pousser Pyongyang à renoncer à ces programmes interdits.

L’exécutif de l’ONU doit se réunir en urgence mercredi pour évoquer le dossier nord-coréen, le secrétaire général Antonio Guterres ayant qualifié mardi soir le tir nord-coréen de « violation éhontée des résolutions » et d' »escalade dangereuse ».

Ce lancement a aussi entraîné une vive réaction de Donald Trump qui a demandé à Pékin, principal soutien international de Pyongyang, de « mettre fin à cette absurdité une bonne fois pour toutes ».

« Hawaï à portée? »

Alors que le président chinois Xi Jinping se trouvait à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, la Russie et la Chine ont appelé à un double « moratoire »: Pyongyang arrêterait ses tests nucléaires et balistiques et Washington renoncerait à organiser des manoeuvres militaires à grande échelle aux côtés de son allié sud-coréen.

Après avoir personnellement supervisé le tir de mardi, Kim Jong-Un a déclaré selon l’agence nord-coréenne KCNA « que les salauds d’Américains ne seraient pas très heureux de ce cadeau envoyé pour l’anniversaire du 4 juillet ».

Hilare, selon KCNA, il a « ajouté que nous devrions leur envoyer des cadeaux de temps en temps pour les aider à tromper leur ennui ».

Le leader nord-coréen a inspecté le Hwasong-14, et « dit sa satisfaction, affirmant qu’il était beau comme un joli garçon et bien fait ».

Des questions demeurent sur les caractéristiques de ce projectile, sur la capacité de Pyongyang à miniaturiser une tête nucléaire pour la monter sur un missile et sur sa maîtrise de la technologie de rentrée dans l’atmosphère.

L’agence KCNA a assuré que le lancement de mardi avait répondu à « tous les critères technologiques, y compris la résistance à la chaleur et la stabilité structurelle de l’ogive » nécessaire pour qu’elle rentre sans dommages dans l’atmosphère. L’ogive était en fibre de carbone, selon KCNA.

« Dans des conditions difficiles, impliquant une chaleur de milliers de degrés, de la pression et des secousses, la température à l’intérieur de l’ogive était stable, entre 25 et 45 degrés Celsius », a précisé l’agence. L’engin a eu une trajectoire « parfaite » et « a atteint sa cible avec précision ».

Le missile n’a parcouru qu’une distance inférieure à 1.000 km. Mais l’altitude qu’il a atteinte -plus de 2.800 km selon Pyongyang- prouve qu’il peut voyager bien plus loin.

Le ministre sud-coréen de la Défense Han Min-koo a avancé une portée potentielle de 7.000 à 8.000 km, ce qui lui permettrait largement d’atteindre le commandement américain du Pacifique installé à Hawaï.

H.F. avec agences

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