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Rapprochement AMO-ABO : Jean Ping crée la polémique

Les propos de l’ancien candidat à la présidentielle d’août 2016, au sujet d’une prétendue tentative de rapprochement entre André Mba Obame et Ali Bongo ne passent pas au sein de l’opposition.

Dans une récente interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique (n°2950), interrogé sur sa peur de se voir progressivement écarté à l’exemple d’André Mba Obame, ayant lui aussi réclamé sa victoire à la présidentielle face à Ali Bongo (en 2009), Jean Ping a fait une réponse pour le moins étonnante : «Mba Obame a essayé de se rabibocher avec Ali (Bongo), mais ce dernier a refusé. On aurait pu assister à ce qu’on a vu avec Paul Mba Abessole du temps d’Omar Bongo Ondimba.» C’est peu dire si la «révélation» et surtout la comparaison avec le leader du Rassemblement pour le Gabon (RPG) ont choqué au sein de l’opposition, y compris parmi les alliés de l’Union nationale (UN), le parti cofondé par l’ancien ministre de l’Intérieur décédé en avril 2015.

Sur les réseaux sociaux, le débat s’est vite enflammé. Des mises en garde adressées à l’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016 n’ont pas manqué de pleuvoir. «Tu n’as pas le droit de vilipender ou d’insulter la mémoire d’AMO, l’homme qui a donné sa vie pour ce pays», s’est emporté Ballack Obame, un des jeunes leaders de l’UN, estimant que Jean Ping «le président élu a manqué l’occasion de se taire». Pourtant, si la famille biologique, encore moins les cadres de l’UN, n’ont encore réagi aux propos de l’ancien président de la commission de l’Union africaine, une autre partie de l’opposition, notamment au sein de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), subodore une tentative de déstabilisation des irréductibles de l’opposition.

Dubitatif, Marc Ona Essangui n’a pas voulu croire que ces propos aient été réellement prononcés par Jean Ping. «J’ai lu et j’ai appris par mes sources que Jean Ping avait accordé à son arrivée en France une conférence de presse à Paris. Les journalistes de la presse africaine et française étaient présents à ce rendez-vous. Parmi ces journalistes on peut compter ceux de Libération dont l’article a été largement diffusé. Je crois aussi avoir parcouru le rendu du journal Le Monde. En aucun moment les propos sur AMO tels que (rendus par) Jeune Afrique […] n’avaient été rapportés. […] Pourquoi seul le journaliste de Jeune Afrique a pu saisir de tels propos et pas les autres», lit-on, mercredi 26 juillet, dans un post du secrétaire général de l’ONG Brainforest.

Comme d’autres autour de Jean Ping, le Prix Goldman 2009 assimile l’hebdomadaire panafricain à un moyen utilisé par la présidence de la République pour «casser la résistance» au régime d’Ali Bongo. Il s’est d’ailleurs rappelé que le même magazine, il y a quelques semaines, avait déjà suscité le courroux de Zacharie Myboto, notamment avec sa Une «Gabon : Myboto-Bongo ennemis intimes». Le président de l’UN va-t-il à nouveau réagir pour critiquer le magazine ? On devrait vite le savoir. En attendant, au sein de la Coalition, on l’assure sans plus de preuves : «Jean Ping n’a jamais dit ça à propos d’AMO, dont il respecte la mémoire !» Ça reste à voir.

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