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Réforme de l’État : l’immobilisme, 10 mois après

À quoi sert donc un ministère, autonome, chargé exclusivement de la Réforme de l’État ? Dix mois après sa création et l’arrivée à sa tête de Joël Pono Opapé, l’inventivité et l’imagination ne sont pas au rendez-vous ; de fait, aucune ligne ne bouge, rien ne se fait, rien ne transpire, rien ne soupire. Immobilisme, immobilisme chéri ! Telle semble être la devise de ce département.

Le ministère de la Réforme de l’Etat est «un superministère avec une feuille de route très lourde». Le glissement de la Réforme administrative vers la Réforme de l’État, plus large, indiquait la nécessité de «redéfinir les responsabilités de l’État et de déterminer ses missions essentielles». Il s’agissait vraisemblablement de repenser en profondeur le rôle de l’État et de remettre à plat l’ensemble de ses missions pour l’adapter aux besoins des citoyens au moyen d’audits passant en revue les politiques publiques dans tous les ministères. Un grand chambardement, un aggiornamento !

Sauf à penser que ce ministère a été créé tout juste pour trouver un maroquin à «un parti qui fait ami-ami» avec le parti au pouvoir, la Réforme de l’État paraissait nécessaire dans un pays où on déplore trois blocages essentiels : lenteur des décisions, lourdeur des procédures, auxquelles il faudrait ajouter «”la torpeur des esprits” qu’aucune loi ne peut abroger», comme l’a joliment écrit notre confrère Henri Marque de Jeune Afrique. En tout cas, Joël Pono Opapé n’a jusqu’ici pas donné le sentiment de vouloir faire bouger les lignes. Pourtant, Séraphin Ndaot Rembogo, le président de sa formation politique – le Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS) – est un éminent juriste qui aurait pu lui souffler quelques idées.

L’usager toujours face à trois blocages

Si on devait, pour le moment, dresser le bilan de l’action de ce ministère, on aurait du mal à y trouver une seule note positive. On ne serait pas surpris d’entendre des cris de réprobation poussés par la «vox populi». Les politiques liées à la Réforme de l’État sont, pour l’instant tout au moins, illisibles, indéchiffrables et invisibles. En fait, elles sont inexistantes ! La Réforme de l’État touche à la synthèse des grandes politiques publiques, allant de la simplification des procédures administratives à la modernisation des cadres juridiques et institutionnels. Ministère transversal par excellence, la Réforme de l’État devait servir à moderniser, réorganiser, l’administration dans l’optique de la rendre plus «moderne, rapide et efficace» ainsi qu’Ali Bongo l’aurait voulu, à travers la mise en place de ce département ministériel.

Mais, déjà la «vox populi» s’interroge : n’y a-t-il pas eu d’erreur de casting à ce niveau ? Une de plus… Le PDS, parti de gauche et d’essence socialiste, serait-il adepte de toutes les formes de conservatisme ? Peut-être pas. Le problème serait peut-être le profil du ministre choisi pour accomplir cette tâche. Au demeurant sympathique, Joël Pono Opapé «n’assure pas».

Joël Pono Opapé «n’assure pas»

Depuis 1990, au sein du Parti gabonais du progrès (PGP) avec Me Pierre-Louis Agondjé Okawé, Marc Saturnin Nan Nguéma, Benoît Mouity Nzamba, Guy Nang Békalé et Anselme Nzoghé, puis au sein du PDS avec Me Séraphin Ndaot Rembogo, Joël Pono Opapé a montré un indéniable talent politique. Il savait aussi être bagarreur, fort en gueule et hyperactif. Il s’est toujours bien battu sur le plan politique portgentillais. Alors, bien que ce département ministériel sorte de ses «compétences» initiales, l’opinion s’était mise à croire que l’ancien international gabonais de basket-ball en serait à la hauteur. Après tout, un ministre est un chef d’équipe, et s’il a quelques idées, il en trace la feuille de route pour ses collaborateurs. Mais le ministre de la Réforme de l’Etat n’a rien fait et n’a pas pu couper court la controverse naissante sur son incapacité à diriger un ministère.

Controverse sur l’incapacité à diriger

La seule action que l’opinion aura notée de lui, est sa visite matinale, il y a trois mois, dans les alentours de l’aéroport Léon-Mba et à Akanda en vue de se faire expliquer les raisons des «embouteillages» et pour, apparemment, essayer de proposer des solutions devant mettre le Nord de Libreville et ses environs sur des «rails prometteurs». Cette «sortie» du ministre de la Réforme de l’Etat avait d’ailleurs largement étonné, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays…

Joël Pono Opapé a-t-il seulement l’ambition de laisser son empreinte dans ce ministère ? Pour le moment, on ne voit rien, on n’entrevoit pas grand-chose, aucune lueur d’optimisme…

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