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Crise postélectorale : «Les Hommes du président» au front

La crise postélectorale est loin de trouver son épilogue au Gabon. Le 28 juillet 2017, en effet, quelques personnalités politiques dont des membres du gouvernement en activité et un ancien ministre sont montées au créneau, à Libreville, pour défendre leur camp politique et surtout leur chef de file, le président Ali Bongo, face aux diverses sorties du camp de l’opposition dirigée par Jean Ping.

Présentés par une personnalité, sous anonymat, comme «Les Hommes du président» en référence au film de l’américain Alan J. Pakula, sorti en 1976, Alain-Claude Billie-By-Nzé, Pacôme Moubelet, Blaise Louembé, Simon Ntoutoume Emane et Ali Akbar Onanga Y’Obégué ont été devant la presse pour une conférence axée sur le thème «Situation politique actuelle : état des lieux et perspectives pour un Gabon fort, prospère et solidaire».

«Nous sommes réunis ce jour sous différentes qualités qu’il vous plaira de nous prêter afin de vous entretenir sur notre lecture de la situation politique du moment, de l’état des lieux que nous pouvons dresser et des perspectives qu’il nous faut envisager pour un Gabon fort, prospère et solidaire», a déclaré Pacôme Moubelet à l’introduction de cette conférence.

Pour justifier l’opportunité de cette sortie, le Porte-parole du groupe a expliqué qu’il s’agit là du lancement «d’une série d’initiatives visant à tordre le cou au mensonge ambiant qui tend à travestir la réalité des faits, et pour certains, à faire passer leur lubie pour des vérités établies». Pour eux, la campagne et l’élection se sont passées dans un climat serein et ce, malgré «les multiples provocations d’un camp qui s’était jeté dans cette campagne avec l’intention d’en découdre à tout prix». «L’élection est terminée, il est temps de passer à autre chose… que ceux qui ont perdu arrêtent de chercher à déstabiliser le pays», ont-ils déclaré.

Si les Hommes du président estiment que «l’élection est passée et que l’heure est désormais au travail» et que les Gabonais attendent des résultats, ils font remarquer que la Coalition pour la nouvelle République autour de Jean Ping «s’éloigne des sentiers de la démocratie». Ils ont alors dénoncé «la haine, l’égoïsme, le manque d’idéologie», soulignant également une opposition s’appuyant sur «des personnalités étrangères, des publications d’articles à charge contre Ali Bongo», ainsi que des «émissions de télévision téléguidées» pour défendre ses positions. S’offusquant de cette «façon» de faire, ces proches d’Ali Bongo ont relevé que les membres de l’opposition, les plus importants, ont été fabriqués par Omar Bongo Ondimba dont ils «crachent désormais sur la tombe». «Si nous les interpellons aujourd’hui, c’est parce nous avons un crédo qui nous avait été enseigné par Omar Bongo : la paix. Nous voulons la paix», ont-ils lancé, tout en accusant l’opposition «d’une sorte de dénie psycho-pathologique» de la victoire d’Ali Bongo à la dernière élection présidentielle.

Répondant aux interrogations des journalistes, Ali Akbar Onanga, le Secrétaire général du gouvernement a lâché : «Ping ne fait pas de la politique. S’il faisait de la politique, il se serait rendu compte que l’élection est derrière nous», a-t-il dit, ajoutant qu’«il veut semer la mort dans notre pays et incarne le mensonge invétéré, pathologique». «L’opposition d’aujourd’hui, ce sont les PDGistes d’hier. Pensez-vous que nous sommes comptables des 40 ans de gestion de ce pays ?», a-t-il interrogé, avant d’affirmer que ces derniers «sont mal placés» pour leur donner des leçons de gouvernance.

Réagissant sur le nombre de morts au Quartier général de Ping, à l’issue des émeutes relatives à l’annonce du résultat de la présidentielle, Pacôme Moublet, le ministre des Affaires étrangères, demande à voir la liste des 250 personnes décédées où leurs veuves, leurs veufs ou même leurs orphelins. «La parole doit être utilisée avec beaucoup d’humilité par les hommes politiques», a-t-il déclaré, ironisant sur ce qu’il qualifie de «mensonge» de la part de Jean Ping qui annonce régulièrement le départ d’Ali Bongo.

Pour sa part Simon Ntoutoume Emane, ancien ministre, a choisi d’assumer son positionnement vis-à-vis de sa famille, au regard de certains qui ont préféré quitter le parti au pouvoir, en tenant compte des liens familiaux. S’il n’a pas exclusivement parlé de lui, il a indiqué que «ce n’est pas le principe de partir qui n’est pas bien. C’est le manque de profondeur intellectuelle, de discernement». «On ne fait pas la politique sous le prisme familial», a-t-il déclaré. «Nous avons tous été élevés à l’école d’Omar Bongo autour de l’union fraternelle des filles et des fils du Gabon, la culture de la solidarité, moins de haine et d’invective et toute la sous-région nous enviait», a-t-il avancé, regrettant le fait que «le capital sympathie engrangé par Omar Bongo hors du Gabon est désormais banalisé par la faute de ces aînés, à l’heure où il y a renouvellement des élites dans le monde».

Revenant sur la récente tournée de Jean Ping, Alain-Claude Billie-By-Nze assure que ce dernier n’a pas été reçu par des chefs d’Etat. De même, concernant l’affaire des morts du quartier général, il a indiqué que les autorités gabonaises devraient saisir la justice pour que ceux qui distillent ces chiffres répondent devant la loi.

À l’observation, l’ossature de ce groupe est le noyau dur du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo), nouvelle version. Un courant politique défendant le président gabonais dont l’élection reste contestée par son principal challenger, Jean Ping. En attendant de voir l’écho qui sera donné à cette première sortie, d’autres événements sont annoncés pour les prochains jours.

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