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Gabon : la cohabitation version Ali Bongo

Quelques personnalités de l’opposition font leur entrée dans le nouveau gouvernement annoncé lundi, alors que Jean Ping entend rester dans la radicalité.

Le nouveau gouvernement avec une équipe plus resserrée de 38 membres a été annoncé lundi soir. Emmanuel Issoze Ngondet est confirmé au poste de Premier ministre. Les fidèles du président Ali Bongo Ondimba conservent les plus importants ministères, notamment ceux du Pétrole, de la Communication ou encore de la Défense. Mais le fait majeur reste l’ouverture à l’opposition. Plusieurs grandes personnalités qui sont passées dans l’opposition mais ont choisi d’aller au dialogue ont finalement accepté d’entrer au gouvernement. C’était un engagement pris par le président lors des assises du dialogue national qui s’est tenu de mars à mai 2017. Seul bémol : le principal opposant du président Bongo, Jean Ping, leader de la Coalition pour la nouvelle République, n’entend pas donner son satisfecit à l’ouverture version Ali.

Un paysage politique clarifié ?

Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, est porté à la tête d’une équipe de 9 ministres d’État, 16 ministres et 12 ministres délégués. Outre la formation du gouvernement, Ali Bongo a aussi procédé à des nominations à des hautes fonctions. Ainsi l’opposant Pierre Claver Maganga Moussavou est promu vice-président de la République. René Ndemezo’o Obiang, qui était jusqu’à peu le directeur de campagne de l’opposant Jean Ping, a été nommé président du Conseil économique et social (CES).

La promotion de Maganga Moussavou est conforme aux résolutions du dialogue politique national. Ce dialogue avait notamment recommandé une implication du plus grand nombre de Gabonais dans la gestion de l’affaire publique, selon la présidence gabonaise. Jusqu’à sa nomination comme vice-président de la République, le ressortissant de la province de la Ngounié au sud du pays occupait le poste de maire de la ville de Mouila.

Reste Jean Ping, représentant d’une opposition plus radicale

Le message à la nation de Jean Ping, diffusé au lendemain de la célébration des 57 ans de l’accession du pays à l’indépendance, reste une épine dans le pied d’Ali Bongo. Dans une vidéo, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine appelle notamment les populations à organiser « toute manifestation civique conforme au droit à la libre expression, à la liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution ».

Diffusé parfois en direct sur certaines télévisions privées, le message vidéo de Jean Ping a été largement relayé sur les réseaux sociaux. Les commentaires en découlant sont unanimes. L’ancien cacique a décidé de passer à la vitesse supérieure après avoir épuisé toutes les voies de recours légales, au sortir du dernier scrutin présidentiel. Si le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi à la sortie de Jean Ping elle a déjà pris ses dispositions, en l’occurrence la mise sous surveillance du domicile du concerné. Jean Ping continue de contester la victoire d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Même si aucun de ses soutiens n’a été intégré à la nouvelle équipe gouvernementale, l’exercice d’équilibriste que vient d’imposer Ali Bongo rebat quelque peu les cartes du jeu politique gabonais.

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