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Le Gabon rejette toute enquête internationale sur les violences post-électorales autre que celle de la CPI

Le Gabon ne donnera suite « à aucune demande d’enquête internationale » sur les violences post-électorales d’août et septembre 2016 autre que l’enquête en cours de la Cour pénale internationale, a fait savoir le gouvernement lundi en réponse à une demande émise par l’Union européenne le 18 octobre.

La délégation de l’Union européenne au Gabon avait de nouveau « insisté » mercredi 18 octobre dans un communiqué sur la nécessité d’une « enquête indépendante portant sur ces faits ». Il est « important de faire toute la lumière sur les violences post-électorales de 2016, afin de rétablir la réconciliation entre tous les Gabonais et de garantir la stabilité durable du système démocratique », pouvait-on lire.

« Nous sommes surpris de cette demande, alors que le Gabon a déjà saisi, de sa propre initiative, la CPI, seul juge international reconnu par tous », a réagi au cours d’une conférence de presse le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie By Nze.

« Nous nous en tiendrons à ce que dira la CPI. Nous n’entendons, à ce stade, accéder à aucune autre demande d’enquête internationale », a souligné Bilie By Nze, déplorant une « communication intempestive » de la part de l’institution européenne.

L’annonce de la réélection du président Ali Bongo Odimba, le 31 août 2016, avait provoqué des violences inédites : manifestations contre le pouvoir, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG du rival du président, Jean Ping.

Le gouvernement a fait état de trois morts. Une partie de l’opposition et de la société civile affirme en avoir identifié une trentaine et évoque des disparus.

Les autorités gabonaises dénoncent une « ingérence »

En décembre dernier, une mission électorale de l’UE avait conclu que le scrutin avait été entaché « d’anomalies » mettant « en question l’intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l’élection ». Les autorités gabonaises ont dénoncé à plusieurs reprises une « ingérence ».

La délégation européenne au Gabon est engagée depuis début octobre dans un « dialogue politique intensifié » (DPI) avec Libreville, qui se poursuit sur les questions des « droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

« Le Gabon s’est engagé de bonne foi à participer pleinement » à ce dialogue, a réaffirmé Bilie By Nze. « Cependant, le Gabon est un État souverain. Nous n’accepterons aucun diktat ou une quelconque forme de mainmise. (…) Il n’est pas question que l’UE au Gabon devienne juge et se transforme en tribunal ».

« Un travail est en train d’être fait (…), des mécanismes d’apaisement ont été mis en place pour ramener la sérénité dans le pays : dialogue avec l’opposition, ouverture des institutions à ses représentants, projet de réforme constitutionnelle, etc. Nous sommes engagés à aller au bout de ce processus », a assuré le porte-parole.

La demande de l’UE « nous ramène au point de départ, comme si rien n’avait été fait », a-t-il conclu.

Par Jeune Afrique avec AFP

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