Plus de 1500 milliards de francs CFA au titre des décisions rendues au cours de l’exercice judiciaire 2018-2019, notamment les amendes et les débets, sont en attente de recouvrement selon la Cour des comptes.
Si la Cour des comptes du Gabon peut se réjouir des résultats obtenus au cours de l’exercice judiciaire 2018-2019, à travers les décisions rendues dont le montant des amendes et des débets en cours de recouvrement s’élève à plus de 1 500 milliards de francs CFA, plusieurs milliards manquent à l’appel. La faute incombe à l’atonie de l’agence comptable de cette juridiction financière.
C’est le constat fait le 25 octobre 2019 par le premier président de la Cour des comptes, Gilbert Ngoulakia, au cours d’une audience de cette juridiction. Selon ce dernier, qui se base sur le rapport d’activité de l’année judiciaire écoulée et la synthèse du rapport moral de l’inspection générale des services judiciaires présentée à l’occasion de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature du 17 juillet dernier, 86 arrêts ayant acquis l’autorité absolue de la chose jugée et transmise à l’agent comptable de la Cour des comptes sont toujours en cours d’exécution. Le montant de ces arrêts de débets et d’amendes restant à recouvrer s’élève à plus de 1500 milliards de francs CFA.
«L’agent comptable de la Cour des comptes chargé de l’exécution desdites décisions doit tout mettre en œuvre pour que cette importante somme d’argent soit recouvrée dans les meilleurs délais afin d’aider le Trésor public dans l’accomplissement de sa mission régalienne», a souhaité Gilbert Ngoulakia, rappelant que la tâche de l’institution qu’il dirige s’arrête là où commence celle de l’agence comptable.
Selon le premier président de la Cour des comptes, les débets qui sanctionnent la responsabilité des comptables patents ou celle des comptables de fait, à raison de la gestion des deniers publics ne sont pas de simples dettes pécuniaires. «Un arrêt de la Cour des comptes qui met en débet un comptable est rendu dans l’intérêt exclusif et personnel de l’organisme dont ce comptable a manié les deniers, il est plutôt rendu dans un intérêt supérieur, dans un intérêt d’ordre public», a-t-il expliqué.
Il a invité les juges financiers à ne pas se contenter de dénoncer la corruption, de parler de la bonne gouvernance ou de la lutte contre le détournement des derniers publics de manière théorique. «Nous devons plutôt faire en sorte que toute dénonciation par nous faite soit sanctionnée».