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Dépénalisation de l’homosexualité : Un député RPM réclame un référendum

Après avoir placé l’homosexualité au titre des infractions dans le nouveau Code pénal, le gouvernement s’est ravisé en supprimant l’alinéa qui la prohibe. Si les amendements de cette loi, en vigueur depuis juillet 2019, défendus par le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale au Parlement sont validés, le pays va «légaliser» la dépénalisation de la pratique. A ce titre, Edgard Owono Ndong, député du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), estime qu’un référendum s’impose.

Avec la loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 portant Code pénal, l’homosexualité a été prohibée au Gabon. Rangée au titre « des agressions sexuelles et des atteintes aux mœurs » dans cette loi qui ne cite pas explicitement le terme « homosexualité », la pratique a été clairement soulignée à l’article 402 qui définit les différentes atteintes aux mœurs. Près d’un an après l’entrée en vigueur de ce Code, le gouvernement a décidé d’y apporter des modifications en supprimant entre autres, l’alinéa faisant référence à cette orientation sexuelle.

Le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a défendu à l’Assemblée nationale les amendements apportés à ce projet de loi portant modification de la loi portant Code pénal en République gabonaise. Et si ces modifications sont validées, la pratique sera dépénalisée dans le pays. Ce qui inquiète plus d’un.

Relevant dans la Constitution certaines notions qui fondent la République gabonaise parmi lesquelles les notions de peuple souverain, famille, mère et enfant, Edgard Owono Ndong, député du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), estime qu’en pénalisant l’homosexualité, le législateur a voulu préserver les fondements de la République gabonaise. Pour lui, dépénaliser la pratique c’est remettre en cause les valeurs énoncées dans la Constitution et au-delà, les valeurs sociales profondes et traditionnelles tout comme le patrimoine culturel, matériel et spirituel. «Je reste convaincu que parce qu’il s’agit là d’une question qui a des répercussions profondes sur notre vivre ensemble, un débat national s’impose», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce 23 juin.

La souveraineté appartenant au peuple selon l’article 3 de la Constitution gabonaise, Edgard Owono Ndong appelle à sursoir les débats à l’Assemblée nationale pour organiser un référendum. «On ne doit pas le faire en catimini» a-t-il dit, soutenant qu’il n’y a pas urgence à faire passer une telle modification. «On nous amène un texte à 10 jours de la clôture de la session», s’est-il insurgé notant que sur la table des députés, se trouve 2 ou 3 ordonnances et surtout la loi de finances rectificative qu’il qualifie d’enjeu pour sortir le Gabon de la crise.

«Ce débat-là, on pouvait bien le reprendre. Le vice dans tout ça, c’est que dans l’exposé de motifs du Premier ministre, il vient présenter un certain nombre d’arguments de réorganisation, de fusion, de réécriture mais il ne soulève pas cet aspect et ça c’est vicieux», a-t-il commenté. «Moi je pense qu’il n’y a pas urgence à retirer ou pas cet alinéa. C’est beaucoup plus de la provocation», a-t-il insisté.

Si référendum il y a, la question de fond serait celle de savoir si la société gabonaise est prête à accepter l’homosexualité. Alors que le Premier ministre est écouté par rapport à la modification de la loi portant Code pénal et que d’aucuns se demandent s’il n’est pas trop tard pour envisager ce débat national, Edgard Owono Ndong affirme, «pour un sujet qui engage notre futur et l’organisation de société traditionnelle, il n’est jamais trop tard».

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