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Bureau CGE : Lambert-Noël Matha, le caillou dans la chaussure du processus apaisé ?

La liste qu’il a publiée concernant les représentants de l’opposition pour le comité ad hoc ne tient pas compte de celle envoyée par l’opposition. L’actuel ministre d’État chargé de l’Intérieur qui a toujours dit sa fierté d’être «impopulaire» affirme : «je ferai avec ceux qui seront là». «Derrière ce langage de sécurocrate, indique Gérard Ella Nguéma, il faut surtout retenir l’intention politique : il s’agit pour Lambert Matha de battre en brèche toute idée de consensus au sein de l’opposition».

«Il a désigné des personnes qui ont quitté la réunion et n’y sont jamais revenues», affirme un proche de Jean-Valentin Léyama, secrétaire exécutif du parti Réagir. En effet, lors de la réunion dite d’harmonisation des listes, les représentants du groupement CORP – Congrès de l’opposition républicaine et patriotique, conduit par Bonaventure Nzigou Manfoumbi – se sont retirés de la salle pour répondre à une convocation, en promettant d’y revenir. Ceux-ci ne sont jamais revenus à la table des négociations. Pour leur part, les représentants du groupement Lippades, très engagés la veille pour l’harmonisation des listes n’ont pas été revus le lendemain. De ce fait, les autres partis ont poursuivi le travail qui s’est soldé par un consensus autour des listes à présenter. En présence d’huissiers comme s’ils se doutaient d’une entourloupette en préparation du ministre d’État Lambert Matha, deux listes ont été déposées au ministère de l’Intérieur.

Et… ça n’a pas raté : Matha a concocté ses listes et les a publiées ! Brisant ainsi unilatéralement le semblant de consensus qui était en train de se construire au sein de la classe politique pour parvenir à des actes d’apaisement.

Les appels à l’apaisement sont-ils entendus ? A l’évidence, non.

Question : est-ce vraiment le meilleur moment pour provoquer des tensions politiques alors que les appels à l’apaisement arrivent de partout ? A l’évidence, pas du tout. A six mois de l’élection présidentielle, il n’est pas nécessaire de commencer à attiser le feu. Une semaine après l’appel de l’église catholique, il n’est pas nécessaire de donner l’impression de ne pas l’avoir entendu. «Il est regrettable que les messages de paix entendus ici et là n’exercent aucune force d’attraction ou même de détente à l’avenue de Cointet», regrette un ancien chroniqueur, à la retraite, du journal Le Progressite.

«L’ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur apparaît ainsi aujourd’hui comme celui qui réfute toute espèce de consensus, plongeant du coup les choses dans un imbroglio indescriptible, bien qu’imaginable quand on sait qui est Lambert Matha», affirme un responsable de l’opposition. A l’autre extrémité du spectre, «les opposants qui sont soupçonnés de travailler la nuit pour le pouvoir ont accepté de rester quand trois de leurs collègues (Pierre-Claver Maganga Moussavou, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi et Jean-Valentin Léyama) désertaient la salle», vient porter l’estocade le même observateur.

Saisir les juridictions compétentes

Les partis d’opposition lésés disent saisir les juridictions dès ce lundi 6 février 2023. Une situation que l’on pouvait éviter et qui pourrait provoquer des prolongations dans la mise en place du bureau du Centre gabonais des élections (CGE).

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