spot_imgspot_img

Paris-Libreville, une complicité qui résiste aux brouilles

Sarkozy et le dictateur Bongo
Désaccords et embrouilles n’ont pas manqué entre la France et le Gabon depuis la prise du pouvoir par Omar Bongo, il y a quarante et un ans. Mais jamais ils n’ont remis en question l’alliance profonde entre Libreville et Paris. « Le Gabon est un partenaire privilégié depuis 1967, quelle que soit la majorité en place en France », faisait observer Nicolas Sarkozy en juillet 2007, lors d’une visite à Libreville, la capitale. Il n’avait pas tort.

Les occasions de crise grave n’ont pas manqué, de l’assassinat, en France à la fin des années 1970, d’un adversaire personnel d’Omar Bongo, selon toute vraisemblance commandité par Libreville, à l’implication, une décennie plus tard, du chef de l’Etat gabonais dans le scandale politico-financier de « l’affaire Elf ».

Il y eut plus grave : en 1990, dans un Gabon en proie à des émeutes, la compagnie pétrolière française, qui venait d’interrompre la production de brut pour des raisons de sécurité, se vit accusée de vouloir déstabiliser le régime. La décision de François Mitterrand d’envoyer des parachutistes français à Libreville et à Port-Gentil, la ville pétrolière, avait calmé la colère d’Omar Bongo et maintenu le Gabon dans l’orbite française.

Depuis, entre l’ancienne colonie et la métropole, la complicité demeure nourrie d’intérêts réciproques. Au Gabon, Total, qui a absorbé Elf, reste l’acteur clé dans le domaine pétrolier, même si la Chine est présente; les entreprises tricolores, des grands groupes comme Bolloré aux PME, ont pignon sur rue à Libreville ; et l’armée française y dispose d’une solide base militaire. C’est elle qui a accueilli, il y a peu, les Français évacués du Tchad. A l’heure où le dispositif militaire français doit être réduit, la base de Libreville ne devrait pas être touchée.

Le régime gabonais trouve aussi son compte à cette alliance. Jamais l’ancien colonisateur n’a contesté la légitimité d’un président qui, arrivé au pouvoir lorsque le général de Gaulle était à l’Elysée, a toujours réussi à fausser le jeu électoral; jamais, non plus, Paris n’a véritablement critiqué la gestion clientéliste de l’argent du pétrole. Au contraire, la France lui a trouvé la vertu d’avoir évité au pays des coups d’Etat.

Faiblement peuplé (1,4 millions d’habitants) et riche en matières premières, le Gabon devrait être un émirat opulent sans problème financier. C’est le contraire. Si bien que Nicolas Sarkozy, allant au-delà des recommandations du Trésor français, a annulé 20 % de la dette gabonaise à l’égard de la France.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES