La construction du barrage de Grand Poubara ou Poubara III, un des projets phares initiés par feu le président Omar Bongo Ondimba pour juguler le déficit énergétique et accélérer le développement économique de la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du Gabon, est entrée lundi dans une phase technique décisive.
Le Premier ministre gabonais Paul Biyoghé Mba s’est rendu sur le site pour donner l’autorisation aux ingénieurs chinois d’interrompre le cours du fleuve Ogooué sur lequel sera construit le barrage hydroélectrique qui produira 160 mégawatts, dans une première phase, dite de lancement et jusqu’à 280 MW dans une deuxième phase, au cours de laquelle l’ouvrage sera pourvu d’un réservoir en eau d’une superficie totale de 46 km2.
Le chef du gouvernement avait à ses côtés le ministre des Ressources hydrauliques, Régis Immongault, les ambassadeurs de Chine et d’Allemagne, Li Fushun et Christian Rumplecker , ainsi que le Président directeur général (PDG) de l’entreprise allemande Gauff Engeneering, Uwe Gauff, qui assure le contrôle des travaux.
Une muraille de 37 mètres de haut doit être ériger pour constituer un rempart sur le fleuve et faciliter la déviation de ses eaux vers un aqueduc d’un peu plus de 2,2 km de long, creusé sur la rive droite du cours d’eau.
Une fois l’opération terminée, l’eau du fleuve sera déviée dans un canal artificiel. Les travaux de construction du barrage pourront alors commencer dans le lit asséché de l’Ogooué, le cours d’eau le plus important du Gabon (1200 km).
Les travaux du gigantesque barrage de Grand Poubara ont été lancés en novembre 2008, au plus fort de la crise économique et financière mondiale.
Le projet va permettre à la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), qui exploite le manganèse à Moanda depuis plusieurs décennies, de construire un complexe métallurgique dans cette ville, située à une soixantaine de km de Franceville, pour un investissement de 135 milliards de FCFA.
Deux lignes de transmissions seront construites pour distribuer l’énergie, dont une de 62 km sur Moanda (ouest de Poubara) et une autre de 45 km sur Franceville (est).
Environ 2.000 personnes, pour la plupart des Gabonais, travaillent sur le chantier. D’un coût de près de 200 milliards de FCFA, les travaux, exécutés par la société Sino Hydro Corporation Limited, devraient s’achever dans 35 mois environ. Le Grand Poubara viendra en renfort du barrage de Poubara I, mis en service en 1975 et de Poubara II, inauguré en 1984 par feu Omar Bongo Ondimba.
