Le Gabon, à l’instar des autres pays du monde, a célébré le 4 février 2013 la journée mondiale du Cancer, une maladie qui constitue la première cause de mortalité dans le monde, bien avant les guerres et autres catastrophes naturelles.

Il y a un an aujourd’hui, le Gabon totalisait 130 cas de cancer déclarés. Cette maladie, qui fait assez peu parler d’elle mais qui tue en silence, constitue un problème de santé pour les pays africains en général et le Gabon en particulier à cause de l’absence, ou de l’insuffisance, de structures et d’équipement pour lutter contre cette dernière. Ainsi, la plupart des personnes souffrant de cancer n’ont pas accès au dépistage, à un diagnostic précoce, au traitement et moins encore aux soins palliatifs.

L’intérêt de cette journée mondiale de lutte contre le cancer est d’inssiter sur l’utilité du dépistage précoce qui seul permet une guérison. «Face à cette maladie, nous devons tous faire preuve de vigilance, en rappelant que le dépistage du cancer est gratuit au Gabon, dont celui du col de l’utérus qui est l’un des plus répandus. De plus, l’amélioration des connaissances de la maladie doit être une priorité absolue», a déclaré le président Ali Bongo Ondimba sur sa page facebook, à l’occasion de cette journée mondiale.

Selon une internaute, réagissant sur cette même page, la gratuité du dépistage du cancer au sein du CHU d’Angondje ne serait qu’une annonce mensongère. «Papa Ali, je te soutiens beaucoup, je crois en ton émergence mais là, je dis non ! Je suis allée au CHU d’Angondje pour un dépistage volontaire et là-bas on nous a fait des prélèvements à mes sœurs et moi, puis ils nous les ont remis en nous demandant d’aller les déposer a l’hôpital militaire ou au CUSS pour la recherche et le cout est de 20 000 FCFA par test. Or pour chacune de nous, il s’agissait du dépistage du cancer du col de l’utérus», a-t-elle déclaré.

«Président, des campagnes de dépistage dans le Gabon entier seront les bienvenues pour étayer cet objectif. Car combien dans l’arrière pays ne savent même pas qu’ils en souffrent ? Dépistage du cancer du sein, de l’uterus (avec enseignement de l’hygiène sexuelle car il est prouvé que le papillomavirus en est l’origine), de la prostate et du colon. Merci de peser de toute votre personne pour cela. Car, président, quel émergence avec des citoyens croulants de maladies. On ne peut pas non plus bâtir un programme aussi ambitieux rien qu’avec des amis venus d’ailleurs, furent-ils de bonne foi», ajoute un autre internaute.

«À travers le nouvel Institut de cancérologie au sein du CHU d’Angondjé, nous avons misé sur cette exigence. Cette structure composée de quatre services est un outil de recherche qui œuvre à la prévention et au traitement du cancer», a indiqué Ali Bongo Ondimba. Une initiative salutaire, mais qui reste sans effet du fait d’absence d’hommes pour le piloter présentement.

«Nous souhaitons avoir un appui pour la mise en route de notre service de radiothérapie et un accompagnement à moyen ou long terme de notre centre car nous manquons de ressources humaines», reconnaît le responsable de l’Institut de cancérologie de Libreville, professeur Ernest Belembaogo, sur le site aliam.org.

«Quatre jeunes médecins sont en formation de radiothérapie et trois autres en physique médicale. Mais en attendant que ces jeunes soient formés, nous sollicitons votre aide en ressources humaines pour démarrer ce service le plus tôt possible. Pour le personnel, nous mettons à la disposition de chaque membre une villa et un véhicule. Le salaire sera négocié d’un commun accord», poursuit-il dans une annonce pour les postes à pouvoir au sein du CHU d’Angondjet.

Selon l’organisation mondiale de la santé, qui évalue le nombre de décès à 7,6 millions en 2008, le cancer aura fait 84 millions de morts entre 2005 et 2015 si aucune mesure n’est prise.