Fort du braconnage qui va crescendo dans les différentes provinces du Gabon, notamment dans les coins reculés réputés giboyeux, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) veut passer à une vitesse supérieure dans la lutte contre les braconniers. Elle va mettre sur pied une unité canine d’Appui à la conservation (UCAC). Son rôle est de faciliter les recherches et la détection des produits de la faune ou de la flore dissimulés dans les bagages.

La semaine dernière, l’ANPN et l’organisation de défense de la vie animale (WWF) estimaient que deux tiers des éléphants de forêt du parc de Minkébé ont été tués depuis 2004, rendant publique l’ampleur de ce phénomène de chasse illégale dans le pays. A Minkébé, parc naturel protégé au nord-est du Gabon, dans la province de l’Ogooué Ivindo, 11 000 éléphants avaient été tués, juste pour leur défense. Et malgré toutes les lois et les stratégies qui sont mises en place pour les dissuader, malgré les emprisonnements et autres destructions des saisies, le massacre perdure.

C’est pour lutter contre ces abus que cette unité est mise en place pour détecter des produits de la forêt, plantes et animaux sauvages, dissimulés dans les bagages et les colis en partance pour l’étranger.

Cette unité va démarrer avec deux chiens renifleurs et quatre éco-gardes maitres-chiens. Ce sont les qualités et capacités de détection olfactives de ces chiens qui seront mises à contribution pour démasquer les indélicats.

Dans un premier temps, l’activité de cette unité sera limitée à Libreville et ses environs. Elle sera placée sous la responsabilité d’un coordonnateur de projet, assisté par un agent de la direction de la faune et des aires protégées du ministère des Eaux et forêts.

Selon des sources concordantes, ces chiens renifleurs sont arrivés à Libreville début février. Ils ont été formés pour détecter des produits spécifiques provenant de l’éléphant, la panthère, les grands singes, gorille et chimpanzés, les requins et le pangolin géant. Ils sont également capables de détecter l’iboga.

La qualité de l’ivoire des éléphants gabonais suscite la convoitise des braconniers en provenance des autres pays de la sous-région. Selon les conservateurs, l’augmentation de l’influence et des investissements de la Chine en Afrique a accru le commerce illicite de l’ivoire à destination de l’Asie. Cette brigade aura désormais son mot à dire dans cette lutte qui prend des allures de guerre.