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Offshore ultra profond : le Gabon prochain Eldorado pétrolier ?

petrole1Total Gabon a entamé, depuis la mi-avril, une nouvelle aventure pétrolière : celle de l’offshore ultra profond qui a produit le miracle pétrolier Brésilien en allant forer par des profondeurs d’eau incroyables. En cas de succès, l’univers pétrolier mondial pourrait se ruer sur le Gabon, malgré les tribulations d’Addax Petroleum et malgré son nouveau code des hydrocarbures, toujours attendu, que l’on annonce draconien.

L’avenir pétrolier du Gabon se joue actuellement au large d’Iguéla dans l’Ogooué-Maritime, à une cinquantaine de kilomètres au large des côtes sud du Gabon. Là, un navire nommé Ocean Rig Olympia, a débuté mi-avril dernier, le premier forage en offshore ultra-profond (ultra-deep offshore) de l’histoire économique du pays. Il s’agit, schématiquement, d’aller chercher du pétrole par une profondeur d’eau de 1 700 mètres. Autrement dit, de traverser 1700 mètres d’eau avant de commencer à forer dans le fond marin pour atteindre des nappes ou des pièges à huile pouvant se situer sous des épaisseurs de sel atteignant souvent plusieurs kms d’épaisseur. L’information circule depuis le 14 mai dernier à travers une note interne d’information financière trimestrielle éditée par Total Gabon.

Tous les projecteurs de l’univers pétrolier sont donc braqués sur le Gabon, d’autant plus que l’extrapolation se base sur le principe des gisements miroirs : Si au Brésil, situé en face du Gabon auquel il était jadis racolé avant la dérive des continents, l’offshore profond est une véritable corne d’abondance, on devrait pouvoir obtenir la même chose sur le plateau continental gabonais. «S’ils trouvent quelque chose là-bas, ce sera comme la ruée vers l’or à nouveau», a expliqué au Financial Times le Britannique Adrian Drewett, qui était jusqu’au mois dernier PDG de Shell Gabon. «Ce sera fantastique pour ce pays», a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, marqué par les soubresauts du mouvement syndical, les incertitudes juridiques et réglementaires et surtout la détermination des autorités du pays à jouer un rôle plus important dans leur secteur pétrolier, le Gabon s’apprêterait d’ailleurs à relancer la vente de 42 blocs pétroliers, représentant autant de licences et couvrant 118.000 km² de son bassin sédimentaire.

Malgré son attention rivée sur l’expérience actuellement entreprise par Total dans l’ultra profond gabonais, la communauté pétrolière reste un tantinet inquiète, au regard de la récente mésaventure d’Addax Petroleum, filiale de Sinopec dont les actifs ont été repris par l’Etat gabonais pour avoir violé certaines clauses contractuelles. Ce qu’Addax dément bien entendu. Bien que de nombreux opérateurs se réjouissent de ce que les autorités gabonaises soient déterminées à rompre avec certaines pratiques du passé, des inquiétudes subsistent concernant l’imprévisibilité des négociations pour le renouvellement des contrats. Comme pour illustrer ces inquiétudes, l’agence Bloomberg relayée par agenceecofin.com, a annoncé que le Gabon envisage de reprendre les actifs de deux autres sociétés pétrolières, dont les noms n’ont pas été divulgués. «Nous ne savons plus où nous sommes», a déclaré dans le Financial Times, un membre du syndicat des pétroliers, l’Union Pétrolière Gabonaise (Upega), avant d’ajouter : «Aujourd’hui, le ministère est en train de changer les règles sans en informer les partenaires».

Le nouveau code des Hydrocarbures, qui doit déterminer les termes et conditions de l’investissement, va-t-il permettre de lever toutes ces inquiétudes ? Etienne Ngoubou, ministre du Pétrole depuis deux ans, a expliqué au Financial Times que les tensions actuelles sont la conséquence d’une rupture avec l’esprit de complaisance qui régnait sur le secteur pétrolier gabonais, l’Etat fermant trop souvent les yeux sur de nombreuses violations de la loi. «Ce n’est pas que les contrats étaient trop favorables aux compagnies pétrolières, mais ils ont rarement été appliquées», a-t-il expliqué. Il s’agira donc désormais d’appliquer et de respecter strictement les textes.

En tout cas, le forage en eaux ultra profondes de Total, dont le coût, estimé par les spécialistes, varie entre 150 et 200 millions de dollars US, aiguise les appetits tout comme il laisse songeur. Etienne Ngoubou pense que la production du Gabon pourrait passer d’environ 240.000 barils par jour, l’an dernier, à 400.000 lorsque le potentiel offshore sera déterminé.

Les travaux de Total au large d’Iguéla pourraient durer quatre à cinq mois. Les risques sur ce permis nommé Diaba, d’une superficie de 9.075 km², sont supportés par Total Gabon (42,50%), Marathon Upstream Gabon Ltd (21,25%), Cie Gabon Diaba Ltd , filiale de la société américaine Cobalt International Energy (21,25%), et l’Etat gabonais (15%).

Présent au Gabon depuis 1931, le groupe Total a participé à la découverte de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du pays et a développé, à terre comme en mer, plus de 50 gisements au cours des 50 dernières années. Va-t-il rester ce pionnier même l’offshore ultra profond ? Wait an see.

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