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Tracts, complots et stratagèmes sournois au CIRMF

CIRMF-2Le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) tient un conseil d’administration ces jours-ci à Libreville. Ces assises ont été précédées d’une atmosphère malsaine au sein de la structure et l’on craint que ceux qui vont y siéger, ne décapitent ceux qu’ils ont pris en grippe depuis un moment. Des choses et d’autres dans les couloirs du célèbre centre.

Le conseil d’administration du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) s’ouvre ce 19 novembre 2013 à Libreville. La communauté scientifique en craint quelques surprises tandis que les administrés de la structure redoutent qu’il ne débouche sur des règlements de comptes.

Ambigüité sur les grands singes

Une rumeur persistante qui n’a été confirmée par aucun administrateur annonce, en effet, la fermeture du Centre de primatologie (CDP), adossé au Cirmf. Il se raconte que les bailleurs de fonds internationaux, notamment l’Union européenne, ont décidé de ne plus financer les études sur les grands singes. A cet effet le CDP du Cirmf devrait fermer et les primates en captivité qui y étaient étudiés vont devoir être confiés à l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), dont ce n’est nullement la mission mais qui devra gérer leur réinsertion dans la nature. Un mélange des genres qui offusque les puristes en la matière. Ceux-ci pensent que la remise en liberté des singes du Cirmf n’est pas du ressort de l’ANPN. On devrait plutôt faire comme l’Aspinall Foundation, qui à travers le projet «Back to the Wild» (Retour dans la nature) a remis en liberté, dans le parc national des plateaux Batéké, neuf gorilles à dos argenté venus du Zoo de Port Lympne dans le Kent.

Tracts et annonces de procès ou de limogeage

Mais le conseil d’administration du Cirmf se tient surtout dans une atmosphère de suspicion et un climat social délétère, notamment marqué par la circulation de messages anonymes, placardés dans les couloirs de l’institution début-octobre dernier. Titré «Eric Leroy et son équipe de faussaires pillent le Cirmf et dictent leur loi», ces écrits soutenus d’une documentation en fac-similé indiquaient que «Le premier forfait de Éric Leroy remonte à 2002 où il s’est rendu coupable de détournement du matériel électroménager du Cirmf en complicité avec sa première épouse en vue d’équiper leur maison de Libreville (faits dont les documents et conclusions d’enquête sont disponibles au cirmf). + Son intérim est assuré par un chercheur plagiste et faussaire de renom (document 1) ce forfait connu de toutes les instances dirigeantes du Cirmf a toujours été protégé par Éric Leroy. + Son responsable des services généraux, grand faussaire, recruté sur la base de faux diplômes et attestation, (payé à 2.500.000 FCFA net au-delà de la grille salariale du Cirmf) (document 2) est son homme de main sur les magouilles orchestrées avec les fournisseurs et prestataires sur les engagements du Cirmf (travaux de route, bâtiment Uram, villa n°6, entretien espace vert, entretien climatisation, tranche fibre optique, location véhicule….)»

Contactés par Gabonreview au moment où circulaient ces documents, les personnes incriminées ont banalisé la chose. Eric Leroy, Directeur général du Cirmf, soutenant qu’il n’accordait aucune attention à un tract et qu’une enquête avait été ouverte à ce sujet. Plus grave pour ce qui est du climat du travail, le Dr Richard Onanga, chef de service et délégué du personnel ci-dessus accusé de plagiat, a laissé entendre qu’il ne s’agissait que de «calomnies, écrites par des gens entrain d’être virés du Cirmf».

Si avec moult détails, le Dr Richard Onanga s’est attelé à démontrer ne pas être le plagiaire que l’on croit, il n’en demeure pas moins qu’il a indiqué qu’un processus de limogeage était en cours au sein du centre. De même, le responsable des services généraux, Guy Herman Ipouha, a indiqué que, professionnellement, son CV parle pour lui et ne saurait souffrir de doute ; que les documents affichés ou relayés par Internet «ont été écrits par des gens qui vont perdre leur pain ou l’ont perdu à cause des malversations […] Nous allons amener des gens au pénal».

On fera l’économie de bien d’autres déclarations (ou alors Gabonreview y reviendra), à l’instar de celle de Gervain Landry Kah, responsable des services généraux également cité dans le tract sus cité, qui a indiqué qu’une «enquête a été demandée au Cedoc et à la DGR pour trouble, perturbation du Cirmf, calomnie et diffamation».

Climat social délétère

Le climat au Cirmf ainsi qu’on peut le comprendre est vraiment malsain et c’est dans ce contexte où les dirigeante et cadres de la structure se jettent des peaux de bananes, s’accusant de malversations ou de mauvaise gestion que se tient le conseil d’administration qui s’ouvre aujourd’hui. Certains hiérarques de la structure, arrivés aux commandes à la faveur de la nomination d’Eric Leroy à la tête du Cirmf, en septembre 2012, n’ont pour idée que de démettre de leurs postes ceux qu’ils ont trouvés dans la nomenclature du centre et qui, aujourd’hui, ne sont pas dans leurs petits secrets.

Hormis les règlements de comptes et les stratagèmes perfides que tendent aux autres ceux qui ont aujourd’hui le pouvoir au Cirmf, on note dans ce centre de recherche où le personnel est organisé en 3 collèges (I, II et III), que le collège III au terme d’une réunion, le 18 octobre dernier, s’est plaint de la liquidation de certains avantages sociaux, à l’instar de la prime de scolarité. Celle-ci permet aux concernés de prendre en charge non seulement les frais de scolarité de leurs enfants mais aussi toutes les autres charges inhérentes à cette scolarisation. Or, sur des motifs pour le moins fallacieux qui évoquent la mauvaise situation actuelle de sa comptabilité, la direction du Cirmf assure ne plus être en mesure d’assurer le paiement de la totalité de la prime de scolarité. La comptabilité invoque le caractère non statutaire de cette prime, mais les bénéficiaires brandissent, en retour, la jurisprudence et le parallélisme des formes. Pour exemple, certains agents qui recevaient cette prime à hauteur de 120 000 francs CFA s’en trouvent soudainement privés, alors qu’ils viennent d’être promus au collège III. C’est le cas d’un certain M. Ngouamizoukou et de son collègue Mayombo.

On fera l’économie du système, dernièrement mis en place et fortement décrié, de traitement et distribution des bulletins des membres du Collège III. De même, on reviendra sur d’autres aspects puant à plein nez, la volonté d’abandonner le Cirmf aux mains d’une puissance étrangère et de s’en servir pour s’en mettre plein les poches avec des avantages indus divers. Des aspects aussi épars que finement mis en place qui méritent à coup sûr d’être porté au grand jour, mais qu’il serait trop long à décliner en seul article.

En tout cas, c’est dans cette atmosphère délétère que s’ouvre le conseil d’administration du Cirmf. Son principal objectif ne serait-il pas seulement de faire tomber les têtes gênantes ?

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