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Marie-Madeleine Mborantsuo, la femme qui doit régler la crise au Gabon

La présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon est chargée de trancher le contentieux entre le président sortant Ali Bongo et son challenger Jean Ping.

On l’appelle tantôt « 3M », en référence à ses initiales, tantôt « l’homme le plus puissant du Gabon ». À 61 ans, l’influente Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise depuis dix-huit ans, détient les clés de la crise électorale qui secoue le pays depuis trois semaines. Un rôle d’arbitre qu’elle connaît bien pour avoir déjà validé l’élection d’Ali Bongo, en 2009, ce qui vaut à l’institution le sobriquet de « tour de Pise » : toujours à pencher du côté du pouvoir. « Les membres de la Cour sont sereins », a-t-elle coupé court dans le magazine Jeune Afrique cette semaine.

« Ici, c’est Dallas »

Entourée de huit juges, elle devrait recevoir l’aide de juristes missionnés par l’Union africaine – une première – pour analyser le recours du challenger Jean Ping, qui conteste la victoire d’Ali Bongo avec 6.000 voix d’avance seulement. L’ancienne Miss, brillante juriste, sera aussi chargée de proclamer les résultats d’ici à vendredi prochain. Une mission délicate qui pourrait de nouveau déboucher sur des violences, alors que la plupart des expatriés français sont revenus sur place pour la rentrée des classes de leurs enfants avant-hier…

Docteur en droit formée en France, à la Sorbonne puis à la Cour des comptes, Marie-Madeleine Mborantsuo connaît bien les deux protagonistes : elle a été la maîtresse d’Omar Bongo, président du Gabon de 1967 à 2009, avec qui elle a eu deux enfants qui sont donc les demi-frère et sœur d’Ali Bongo et de Pascaline Bongo (ancienne compagne de Jean Ping), progénitures d’Omar nées d’une autre union. Ses liens lui valent d’être régulièrement accusée par l’opposition de collusion avec le pouvoir. « Ici, c’est Dallas », a reconnu l’ambassadeur américain à Libreville. Pur produit du « système Bongo », elle est aujourd’hui sous une intense pression de deux camps, dont elle connaît tous les rouages.

C.N. – Le Journal du Dimanche

18 septembre 2016 | Mise à jour le 19 septembre 2016

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