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Pétrole : Les efforts du Gabon pour attirer les investisseurs plombés par la Beac ?

Les nouvelles règles sur les devises de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) fait grincer les dents des opérateurs pétroliers au Gabon. Cette nouvelle règlementation pourrait saper les efforts du pays qui se démène pour attirer de nouveaux investisseurs étrangers.

Alors qu’il se démène pour attirer les investisseurs avec l’élaboration d’un nouveau Code des hydrocarbures faisant la part belle à la réduction des taxes sur l’industrie pétrolière, le Gabon pourrait vite déchanter. Les entreprises étrangères avertissent en effet que ces réformes ne porteront des fruits que si la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) assouplit ses règles sur les devises.

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le pays qui fait partie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) utilise le francs CFA. Or, la nouvelle réglementation de l’institution monétaire obligerait les entreprises à conserver leurs revenus, qui doivent être libellés en francs CFA, dans les banques de la région de la Cemac.

Les entreprises devraient donc échanger leurs revenus libellés en dollars contre des francs, ce qui entraînerait des frais de change et les exposerait aux fluctuations monétaires. En outre, le financement des compagnies pétrolières étant généralement en dollar, les nouvelles règles pourraient les mettre en situation de violation des accords de prêt.

Ces nouvelles règles sont vues d’un mauvais œil par les acteurs pétroliers, à l’instar d’Assala Energy. En 2017, la société londonienne, soutenue par le fonds d’investissement privé Carlyle Group, a racheté les intérêts pétroliers et gaziers de Shell Gabon pour 628 millions de dollars, plus 285 millions de dollars de dettes reprises du vendeur.

Assala a ensuite refinancé cette dette, qui est maintenant un prêt garanti par les réserves pétrolières d’Assala et financé par un consortium de 11 banques. Ces accords obligent l’emprunteur à détenir des comptes bancaires à l’étranger. «Les nouvelles réglementations mettent en danger ce type de financement», a déclaré David Roux, PDG d’Assala Energy, relayé par petroleum-economist.com.

La réglementation devait entrer en vigueur en mars 2019, avec une période de mise en œuvre progressive jusqu’en septembre de la même année. Mais l’industrie pétrolière de la sous-région est toujours en pourparlers avec la banque centrale, qui a accepté des moratoires jusqu’à la fin de l’année 2020.

«Il y a quelques exceptions que nous pensons applicables à l’industrie du pétrole et du gaz… Si la région de Cemac veut attirer des investisseurs, elle doit s’assurer que les liquidités peuvent être rapatriées», a expliqué le directeur général de Vaalco Energy, qui produit du brut à partir du champ gabonais d’Etame Marin depuis 2002. «Pour attirer de nouveaux investissements, les liquidités doivent pouvoir circuler librement. Or, la nouvelle réglementation restreint les flux de devises et serait coûteuse et inefficace», a estimé Cary Bounds.

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