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BDP-Gabon Nouveau: Discours de Monsieur Paskhal Nkoulou lors de la Conférence de presse du samedi 16 février 2008 à Libreville

Monsieur Paskhal Nkoulou lors de la Conférence de presse du samedi 16 février 2008 à LibrevilleLe BDP-Gabon Nouveau, mouvement politique d’opposition radicale au régime Bongo a tenu sa deuxième conférence de presse « déjeuner de presse » avec les journalistes à Libreville samedi 16 février 2008 à 10h00 du matin au restaurant Le Calypso. Voici la version texte du discours audio du Coordonnateur du BDP-Gabon Nouveau au Gabon, Monsieur Paskhal Nkoulou.

Pour lire la version PDF du discours, Version PDF.

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Déjeuner de presse

DECLARATION DU COORDONNATEUR NATIONAL

PASKHAL NKOULOU

Chers compatriotes,

14600 jours, c’est long, c’est trop.

La raison de la révolte, c’est notre pays et le record de longévité d’un règne aux valeurs inadmissibles, intolérables et à l’opposé des principes républicains et démocratiques. Faut-il ce fossé abyssal pour se rendre compte que notre pays va à reculons ? Il est plus que temps que nous assumions notre responsabilité de citoyens, pour agir selon les valeurs morales qui nous commandent de nous débarrasser du régime dictatorial de Monsieur BONGO. Vous savez aussi bien que moi qu’aucune perspective positive pour ce pays n’est envisageable tant qu’OMAR BONGO demeurera à la tête de l’Etat.

Le Gabon aujourd’hui, est un  » TITANIC  » en plein naufrage avec d’une part un vieux capitaine usé par le poids de l’âge, des habitudes et des pratiques rétrogrades et d’autre part, une cour qui passe le temps à festoyer en affichant avec arrogance et mépris le butin de leurs nombreux rapts pendant que le bateau Gabon fonce tout droit sur l’iceberg des revendications sociales qui, a n’en point douter, aboutiront bientôt à l’explosion sociale, sinon insurrectionnelle.

14600 jours c’est trop long, 14600 c’est plus que ne peut supporter ce pays.

A plus de 75 ans, OMAR BONGO ne peut plus penser un univers cosmopolite et mondialisé qu’il ne comprend pas et qu’il n’a jamais compris. Il appartient à une époque révolue, d’où le fait qu’il ignore tout de la démocratie et des exigences de rigueur, de transparence et de gestion saine qui vont avec les principes régulateurs d’un état moderne. Fossile d’une autre époque, il ne peut comprendre que dans une République, Dieu c’est le peuple et c’est ce peuple qui, souverain dans ses droits, juge et condamne les actes posés par ceux à qui il confie sa destinée. Un président se doit, dans ce contexte, de dire ce qu’il va faire et faire ce qu’il a dit. Il se doit de s’engager sur des résultats et c’est sur la base de ses résultats que le peuple peut légitimement appeler au maintien ou au départ d’un président dont les promesses, les engagements pris et la gestion laissent à désirer. Je puis donc affirmer sans peur de me tromper qu’il y a très longtemps que les Gabonais ont retiré leur confiance au régime de Monsieur BONGO. L’illustration de cette défiance est le taux record d’abstention aux dernières élections législatives. Moins de 10% de la population s’est prêtée à cette mascarade. On ne peut donc pas parler de légitimité si on ne représente que 10% de la population. Ce qu’on appelle aujourd’hui  » majorité  » est, en réalité, une majorité  » façon façon  » comme l’a qualifiée un homme politique bien connu, c’est-à-dire une majorité désavouée et illégitime..

Après plus de quarante-deux ans d’absence d’état et de gestion floue, et à quatre ans des prochaines élections présidentielles, je trouve inutile de me livrer une fois de plus au descriptif du chaos économique, social et institutionnel dans lequel le bongoïsme plongé le pays. Je voudrais plutôt aujourd’hui m’adresser aux Gabonais

En ce début d’année 2008, nous voulons dire à tous ceux que le régime Bongo a brisés, usés, précarisés, marginalisés, paupérisés et déshumanisés que le BDP est le résultat de votre colère, de votre volonté de vous offrir un espace de liberté et d’action pour repenser et refaire notre pays le Gabon.

Mes chers compatriotes, le BDP est né de vous et il vit pour vous. C’est pour cela que le BDP ne vous abandonnera jamais.

Tout au long des rencontres que nous avons eues avec vous pendant nos causeries politiques, vous nous avez invités à la dignité et au respect de la parole donnée. Vous nous avez dit que pour être écouté, il faut savoir écouter. De vous, nous avons appris que le courage est une vertu à enseigner aux enfants, que la justice et la vérité doivent être à la base de toute ambition. Vous nous avez révélé que la vie doit être dignifiée et le quotidien embelli, que l’intérêt de la communauté est de loin bien supérieur à l’intérêt personnel.

Au peuple merveilleux et extraordinaire que vous êtes, nous voulons aujourd’hui vous dire que le BDP croit en vous et c’est pour cela que nous allons nous battre pour chasser l’usurpateur, pour que la dignité soit rendue au père de famille, pour que la protection soit accordée aux femmes, aux enfants et aux vieillards, pour que le travail soit possible pour tous, que la santé soit garantie à tous, que l’accès à la propriété de qualité soit accessible à tous, pour que les angoisses, les doutes et les inquiétudes du quotidien soit vaincus.

Le BDP a entendu vos plaintes au moment où vous lamentiez la destruction de nos valeurs morales et cultuelles, les ravages opérés sur la jeunesse gabonaise, l’introduction de mœurs criminelles, le pillage des ressources du Gabon et la mise à mort programmée de notre pays.

De ces échanges et après avoir vu vos visages, serré vos mains et partagé avec vous les dignes pensées qui vous animent, nous avons compris votre aspiration au changement, votre volonté d’opérer la rupture avec le bongoïsme, cette idéologie creuse et mafieuse qui se nourrit de sang et de mensonges. Nous savons maintenant ce que vous avez éprouvé au cours de toutes ces années d’humiliation et d’exclusion durant lesquelles le régime Bongo vous a retiré la capacité de contrôler votre vie. Le changement que vous appelez est impératif si on veut éviter le pire et si on veut se donner les raisons d’espérer. Parce que vous nous avez dit qu’on ne peut faire du neuf avec du vieux, vous avez décidé, nous avons décidé ensemble que BONGO DOIT PARTIR, pour la construction d’un Gabon Nouveau.

Aujourd’hui au Gabon, nous vivons sur la base du provisoire : politique provisoire, économie provisoire, société provisoire, culture provisoire. En quarante ans de règne, BONGO n’a pas su doter le Gabon d’outils prompts à contribuer à son développement. En effet, comment peut-on envisager développer un pays sans les routes, sans système de santé, sans améliorer les infrastructures scolaires, sans habitat décent, sans garantie de retraite pour ceux qui dans divers secteurs ont donné leur jeunesse et leur force à ce pays. Le Gabon sous BONGO ne décollera jamais. Le régime BONGO a créé des conditions de pauvreté qui maintiennent les Gabonais dans un état de mendicité permanente. Les dons ont remplacé les missions régaliennes de l’Etat et l’état n’existe plus.

Au folklorique, au sensationnel et à l’éternel show politique de ceux qui se sont rendu coupables de parjures, de crimes économiques et d’usurpation politique, le BDP demande désormais de leur opposer la détermination populaire en vue d’instaurer la démocratie, la transparence électorale et l’alternance politique. Les artifices et l’argent sale ne doivent pas vous distraire et diluer votre volonté de donner à votre pays une autre majorité plus morale, plus citoyenne et plus responsable. Vous devez décider de rompre avec l’arbitraire.

En hommes libres, en citoyens responsables, vous devez mettre fin au règne de l’arrogance, de l’impunité, du mépris et de l’exclusion. Le moment est venu de tourner le dos à la république des clans, des copains et des obligés, pour créer une République pour tous, c’est-à-dire la République irréprochable où l’Etat est le rempart à toutes les déviations et où il n’y a ni rois, ni courtisans..

Chers compatriotes,

Notre engagement dans le BDP va bien au-delà du simple choix classique entre l’opposition et le pouvoir. Notre engagement, c’est l’expression de ce que nous voulons pour notre pays. Nous avons choisi l’action face à l’immobilisme, le changement face au conservatisme, l’affirmation de nos droits face à l’arbitraire et à la dictature. Ceci parce que nous sommes convaincus que le régime BONGO est incapable de redonner espoir au peuple gabonais.

A ceux d’entre vous qui hésitent encore, le BDP vous demande d’arrêter de penser et de croire que tout est fini, qu’on ne peut plus rien faire. Chers compatriotes, rien n’est perdu, bien au contraire. Le Gabon dispose d’atouts considérables. Ses richesses, la jeunesse de sa population et sa position géostratégique constituent de véritables atouts pour développer ce pays. Mais pour y arriver, nous devons exclure de nos pensées le fameux  » on va encore faire comment « .

En cette année 2008, le BDP vous demande de renoncer au renoncemen. IL vous demande de recommencer à croire qu’il est vital d’agir, que la politique est l’affaire de tous et que nous pouvons tout changer à condition de le vouloir et de nous battre pour y arriver.

Engagez vous avec le BDP, car c’est le moment ou jamais de rompre avec les habitudes et les pensées fatalistes et défaitistes. Ce qu’il nous faut à tous, c’est bien comprendre la nature de l’enjeu politique auquel nous sommes confrontés et de prendre nos responsabilités face à ce que nous voulons pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour notre pays, pour l’histoire.

Mais sachez que la rupture d’avec le système de pensée bongoïste qui immobilise ce pays depuis 40 ans ne se fera pas tout seul. C’est illusoire de croire que cette situation prendra fin naturellement, ou que quelques âmes charitables le feront disparaitre à notre place. Non.

Ensemble, agissons pour que le changement s’accomplisse, le BDP a besoin de vous. Pour faire partir BONGO et sa bande, engagez vous dans le BDP-GABON NOUVEAU et tous ensembles, libérons notre pays.

Vivre en marge de l’Etat mafia et désobéir à toutes les lois injustes et arbitraires du régime Bongo, c’est le devoir national qui nous attend, le devoir de l’insurrection et du refus de mourir de la mort lente. L’insurrection, c’est ce à quoi le BDP invite les Gabonaises et les Gabonais en ce début d’année 2008. Nous n’avons que trop attendu, trop supporté, trop subi.

A OMAR BONGO ONDIMBA et à son gouvernement, nous disons que la roue de l’histoire est en marche et que rien ne pourra l’arrêter. Comme le disait un homme politique, on peut tromper tout le peuple une partie du temps, on peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. L’histoire de l’humanité est riche de leçons d’hommes politiques qui ont voulu évoluer à contre courant de la volonté de leur peuple. Bientôt sonnera dans ce pays le tocsin de la révolte et de la révolution.

Dans un pays où on commence à fixer des pourcentages d’expression politique, pourcentages qui ne sont en fait que des mécanismes grossiers de violation des droits reconnus comme inaliénables par la constitution, la dérive totalitaire est désormais visible partout. Les Gabonais exigent la liberté d’expression car ils en ont marre de se taire. Les jeunes exigent la parole car ils en ont assez d’être baïllonnés. Les associations et ONG exigent leur liberté de critiquer car elles en ont marre de subir alors même que leurs nobles intentions ne visent qu’à susciter une meilleure construction de la vie politique, sociale et économique du Gabon.

BONGO et son gouvernement doivent savoir que les politiques modernes sont des accoucheurs de citoyens et pas de partisans, encore moins d’esclaves. Nous disons non au coma et au dictat.

Nous disons donc au gouvernement Bongo que dès aujourd’hui, il doit choisir entre démocratie et chaos. Le BDP lui ouvre la seule porte qui lui évitera peut être les poubelles de l’histoire. Le BDP l’invite à convoquer une conférence nationale multipartite dont les points porteraient sur :

– la mise en place d’un gouvernement intermédiaire d’un an dont l’effectif ne dépasserait pas 20 membres et qui aurait pour mission la réforme des institutions de la République en vue d’une démocratisation immédiate et la tenue d’élections générales dignes de ce nom sous la supervision directe de l’ONU.

– La révision de la Constitution, du code électoral, l’établissement de nouvelles listes électorales, la nouvelle carte d’identité, le recensement de la population, les principes de biométrie et autres paramètres politiques visant à asseoir une bonne fois pour toutes l’état de droit au Gabon.

Voila le seul moyen pour Monsieur BONGO ONDIMBA de rester dans l’histoire et de prendre tranquillement sa retraite. Tout entêtement au pouvoir constituerait une déclaration de guerre à l’encontre des Gabonais.

Le BDP-Gabon Nouveau dispose d’un plan de réforme capable de mener le Gabon à la stabilité permanente et au progrès. La réforme étant la seule voie de salut de notre peuple, nous l’exigeons dès aujourd’hui.

A nos camarades de l’opposition, nous voulons dire que les intentions ne comptent pas, seuls comptent les actes et le prix personnel que l’on paye pour ses idéaux. Arrêtons de faire le lit du pouvoir et travaillons ensemble pour asseoir une véritable démocratie et si on la refuse au peuple, arrachons-la par tous les moyens possibles. La convivialité ne mène nulle part vu que cela fait près de 20 ans que l’on s’y essaie..

A la presse nous voulons vous témoigner notre gratitude, et vous exhorter à plus d’audace et de courage, parce qu’on ne peut pas parler de démocratie sans une presse libre.

Aujourd’hui, les medias modernes ont rétréci le monde en devenant une arme efficace pour conscientiser les populations, extirper l’ignorance et promouvoir la démocratie. Vous n’êtes pas le quatrième pouvoir pour rien. Poursuivez avec rigueur, objectivité et surtout gardez votre indépendance. Sans presse libre il n’y a pas de démocratie. Une presse indépendante est le baromètre de la société. Vous connaissez le dicton qui dit que  » quiconque écrit s’engage « . Ecrivez et demeurez aux cotés des forces progressistes qui conçoivent le Gabon de demain, un Gabon plus juste, plus libre, plus prospère, plus généreux, plus solidaire et véritablement démocratisé.

A bongo et à sa clique de saisir l’opportunité d’une sortie honorable, parce que le Gabon ne peut plus s’offrir quatre ans d’immobilisme supplémentaire sous peine d’une explosion des frustrations.

Le BDP-Gabon Nouveau compte se faire le porte-étendard de ceux qui refusent la mort lente sous le bongoïsme.

Mes chers compatriotes, en ce début d’année 2008, le BDP vous invite à entrer dans le sillage du Gabon du cœur, du Gabon de l’action, du Gabon des Gabonais.

Pour ce qui nous concerne, nous avons évalué la situation et nous sommes prêts à payer le prix de nos libertés confisquées.

Parce que nous vous aimons, parce que nous aimons notre pays, parce que le BDP est né de vous et vit pour Vous, faisons ensemble le Gabon de demain..

Bonne et heureuse année 2008.

Que Dieu bénisse notre pays.

Je vous remercie.

Galerie Images, Conférence de presse du 16 février 2008

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Le Bureau du Porte Parole

BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey, 07052, USA
Tél: 973-447-9763
Fax: 973-447-9763
Site: https://www.bdpgabon.org

Tél. Gabon: 07.23.39.01

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Le BDP-Gabon Nouveau (« Bongo Doit Partir, pour la Construction d’un Gabon Nouveau ») est un mouvement politique gabonais de libération nationale en exil dont le siège se trouve dans le New Jersey aux Etats-Unis. Le BDP-Gabon Nouveau (https://www.bdpgabon.org) recherche la suppression du régime Bongo et le départ d’Omar Bongo du pouvoir par tous les moyens possibles. Le Mamba (https://www.lemamba.org) en est la branche armée.

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