spot_imgspot_img

Gabon – Bois: Crise profonde à la SNBG

DEPUIS quelques années, le secteur du bois ne se porte pas très bien au Gabon. A l’occasion d’une rencontre, en 2005, entre le ministre des Eaux et Forêts d’alors, Emile Doumba, d’une part, et les opérateurs économiques de la filière, d’autre part, autorités et forestiers avaient passé en revue les problèmes qui freinaient l’évolution du secteur.

Dans son examen des causes de la baisse des performances de la filière, le ministre avait même rappelé les recommandations faites, quelques semaines plus tôt, par la conférence tenue à Libreville sous l’élide de l’Organisation africaine du bois (OAB) et de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), sur le thème d’une industrialisation plus poussée des bois tropicaux en Afrique. La conférence avait adopté un plan d’action dont la mise en application devait permettre d’impulser une nouvelle dynamique à l’industrialisation de la filière bois. Le ministre avait émis une recommandation pertinente, consistant en l’élaboration et en l’application des plans d’aménagement grâce auxquels il serait possible de sécuriser l’approvisionnement de la ressource.

Mais l’activité a continué de baisser. Une baisse d’autant plus inopportune qu’elle est survenue a un moment où les plus hautes autorités du pays avaient déclaré 2004 et 2005 années du plein-emploi. Et deuxièmement, sachant que le secteur forestier est le deuxième employeur du pays derrière la Fonction publique, on attendait de ce secteur qu’il participe à la réalisation de l’idéal politique du plein-emploi. Il faut donc faire tout ce qui est de votre possible, avait dit Emile Doumba, pour matérialiser la volonté du président de la République. Il s’adressait aux forestiers.

Dans cette même logique du plein-emploi en 2004-2005 et le lutte contre le chômage, le ministre avait jugé qu’il était « inadmissible de tolérer les licenciements de qui que ce soit au sein des différentes entreprises ». Ce jour-là, il n’a pas évoqué la situation de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), très critique, par déduction simple.

IMPLOSIONS La crise de la SNBG trouvait ses origines dans le scénario à caractère spéculatif qui s’était déroulé au moment où les principaux clients, ceux d’Asie, étaient confrontés à l’effondrement des monnaies dans leurs pays respectifs, et sur lequel, il est inutile de revenir en détails. Cependant, une question revenait et revient invariablement est-il normal que la seule structure d’État qui organise la filière bois dans un pays producteur de bois, de surcroît couvert à 84,7% de forêt, soit en proie à des difficultés financières et commerciales insurmontables, au point que l’on conclue, pratiquement, à sa futilité ?

Cette situation ambiguë a conduit la SNBG au bord de l’implosion, au point qu’on a évoqué des mesures drastiques pour la redresser départs volontaires, licenciements, etc. Le personnel a donc été la principale cible de la stratégie de redressement. Conséquence, des conflits internes sont nés, et aboutissent aujourd’hui à la comparution en correctionnelle du P-DG, Eugène Capito. La pression est telle qu’un des anciens cadres de la société, M. Patrick Brahim, en est arrivé à saisir la justice pour protester contre les injures publiques, la diffamation et pratiquement l’agression physique dont il aurait été victime. Trouvant sa genèse dans un calcul trop subjectif des revenus dus à un ancien collaborateur, et avant cela, dans le refus pour un patron de voir un cadre accéder à son bureau, il s’agit-là d’une affaire pour laquelle, seront probablement entendus lors du jugement, des conseillers, des directeurs, des gardiens, des épouses, des chauffeurs, des secrétaires, etc. Voilà à quoi aura servi la spéculation dans laquelle, forestiers et politiciens ont voulu plongera SNBG.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES