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Gabon : Un présentateur de la RTG2 entendu par les éléments de la DGR

Chamberland Moukouana, un des présentateurs de l’émission « C’est déjà le week-end » sur la deuxième chaîne de télévision publique, a été appréhendé et entendu le 7 avril dernier à Libreville par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR) suite à la diffusion d’images montrant le racket des chauffeurs de taxis par les forces de l’ordre.

Atteinte à l’autorité de l’Etat, c’est le motif qui a été retenu contre Chamberland Moukouana, l’un des présentateurs de l’émission «C’est déjà le week-end», une production qui critique les travers de la société, notamment ceux de l’Etat et diffusée sur la deuxième chaîne de la Radio Télévision Gabonaise (RTG2).

Ce dernier a été interpellé le 7 avril dernier par les éléments de la Direction générale des recherches, après la diffusion dans le cadre de son émission d’images montrant une scène de racket opéré par des agents des forces de l’ordre sur les chauffeurs de taxis..

Ces images montrant des gendarmes du Camp Roux procédant à un contrôle routier au carrefour Rio avaient été diffusées le 5 avril dernier.

«Pour le moment je ne peux encore rien dire, j’attends le procureur» a déclaré Chamberland Moukouana, arrivé dans la matinée dans les locaux de la DGR pour une audition à huis clos qui durera plus de quatre heures.

L’enquêteur chargé de l’affaire a expliqué que cette audition faisait suite à une requête du procureur de la République qui aurait «appelé hier soir [le 6 avril 2008] et dit de demander au journaliste d’apporter les preuves du racket (…) Il y a des choses qu’on ne doit pas laisser faire» aurait il ajouté.

L’enquêteur de la DGR a expliqué que «le mot racket fait mal parce que c’est toute la gendarmerie qui est incriminée. C’est une atteinte à l’autorité de l’Etat».

Les images ont été diffusées dans le cadre de l’émission de monsieur Moukouana, les 5 et 6 avril dernier à 6h30 et 9h00 du matin. Ces images auraient été tournées la veille par le journaliste lui-même mais jugées inacceptables par les services de la DGR qui considèrent la diffusion de ces images, « non assorties de preuves concrètes », comme une atteinte à l’autorité de l’Etat par la remise en cause de la légitimité des forces de l’ordre.

Le racket opéré par agents de forces de l’ordre est un sujet qui a déjà soulevé des vifs débats dans la société. En 2006, face à l’ampleur du phénomène, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, et son homologue de la Défense, Ali Bongo Ondimba, avaient radié des gendarmes et des policiers qui avaient été pris en flagrant délits de racket sur des chauffeurs de taxis.

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