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Gabon: Locales 2008/Ntoutoume – Emane à l’Hôtel de Ville, une prime ultime à la « loyauté » constante envers le président Bongo Ondimba

Un triomphe volontiers modeste, Jean François Ntoutoume Emane a été élu nouveau maire de Libreville, vendredi, lors de la Session extraordinaire du Conseil municipal affichant complet, et placé pour la circonstance sous la présidence du gouverneur de la province de l’Estuaire, Ndzé Thomas Débouillon.

A côté du symbole fort contenu dans son score ( 86, 59% des voix), obtenu au final d’un processus électoral ayant enregistré un fort taux d’abstention le 27 avril dernier (environ 70%), cette éclatante et spectaculaire victoire parachève le long parcours exceptionnel d’un homme politique aguerri par les joutes électorales parsemées d’embûches, formé dans la rigueur pour servir l’Etat, ainsi que l’atteste sa solide formation polyvalente (Inspecteur général des Finances), nonobstant le souci des chroniqueurs à avoir souvent tendance à privilégier celle du fin juriste et du politologue que l’itinéraire universitaire a consacré ( Docteur d’Etat en sciences politiques, Sorbonne).

Ancien Premier ministre, chef du gouvernement, demeuré en fonction tout au long du précédent septennat du président de la République, Omar Bongo Ondimba, après avoir été très tôt son Conseiller Personnel et plusieurs fois ministre et ministre d’Etat, cette victoire de la tête de liste du Parti démocratique gabonais (PDG) au 2è siège du 5è arrondissement de Libreville, trouve au fond ses ressorts dans la référence réitérée à l’avenir et à ce qu’il implique comme réévaluation et réactualisation constante de la politique et du vécu de la nation, ainsi qu’à l’appropriation rare dans la classe politique, de la philosophie de la géopolitique objective impulsée au sommet de l’Etat et partagée davantage à la base en vue de préserver la cohésion sociale et renforcer l’unité nationale, à sa stratégie fondée sur l’humilité et la capacité à se relever des coups bas et des « échecs » orchestrés par ses « frères » d’armes, à l’instar de ce « coup dur » supporté avec stoïcisme, qu’aura été l’annulation sans cesse médiatisée de son élection aux dernières législatives dans son bastion pourtant reconnu de Lalala.

En outre, la lecture attentive de cette victoire qu’il aura longtemps dessinée patiemment et avec méthode, en se démarquant de ses adversaires par l’affirmation de sa profonde marque de la disponibilité et de la générosité au 5è arrondissement, où il s’est engagé depuis plusieurs années dans une politique de proximité pour le progrès des populations de sa circonscription électorale, en multipliant les « Actes » sur le terrain aux profit de toutes les couches du cru et en pariant sur l’excellence à l’Ecole, grâce aux dotations multiformes destinées aux établissements divers, et aux cours d’alphabétisation et de formation pour d’autres franges abandonnées, témoigne que cet homme politique cultive une « éthique de l’optimisme » et s’est inscrit bien avant ces échéances électorales dans une conception du temps, où la durée est dominante si l’on veut atteindre des résultats.

A ce propos, justement, le nouveau maire ne devra pas décevoir les fortes attentes placées en lui en raison de l’ampleur du résultat, et de la participation à ce vote massif des principaux acteurs politiques de l’Estuaire, bien que doublés d’élus locaux, en tête desquels Jean Eyéghé Ndong (Premier ministre) et le père Paul Mba Abessole (Vice Premier ministre et leader du Rassemblement pour le Gabon). Ou même Jean Boniface Assélé (leader du CLR).

Il s’agira, donc pour lui, s’il tient à marquer son mandat, et à confondre les plus sceptiques identifiés même dans sa propre famille politique, de réduire drastiquement la dette excessive (6 milliards de FCFA) de la municipalité à l’égard de la CNSS, en diligentant un audit sans donner l’impression de faire une chasse aux sorcières, de diminuer celle accumulée auprès des fournisseurs (10 milliards de FCFA) depuis deux quinquennats d’immobilisme, de moderniser la gestion des Ressources humaines et financière parfois archaïsante, y compris le service d’Etat civil presque devenu obsolète, encore étrangers à l’Internet à ce jour.

En somme, la réussite du challenge du nouveau maire passera par son engagement résolu à remettre les 2036 agents de l’Hôtel de Ville au travail. Ce, grâce à une véritable politique du plein emploi, longtemps impossible à mettre en œuvre à cause du poids des Conventions (SOVOG, AGLI…) à revoir raisonnablement. Car, celles-ci privent durablement la mairie d’un volet important de sa raison d’être.

De même, l’utilisation efficace du budget (14 milliards de FCFA, dont 9 milliards de FCFA pour les seuls salaires) souligne l’acuité de la crise de management politique, financier et technique qu’il revient à ce maire rompu aux rouages de l’Etat, de résoudre non sans remobiliser les énergies et l’ensemble des forces vives de la cité.

Déjà, ce qui est de bon augure à son arrivée, c’est le fait que les personnels politiques qui coûtaient 120 millions de FCFA par mois, ont été considérablement réduits. Conséquemment, il dispose, là, d’une marge de manœuvre, d’autant que la mairie de Libreville entame ce quinquennat avec des économies substantielles de l’ordre de 2 milliards de francs CFA à placer sans attendre dans des projets d’investissements en infrastructures sociales de base, pour faire acte de présence utile au profit de la collectivité sans exclusive.

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