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Gabon : Les nouveaux maires face au défi de la décentralisation

L’installation des nouveaux édiles élus les 23, 24 et 25 mai derniers sur l’étendue du territoire national a débuté ce 18 juin avec la commune de Tchibanga qui a vu la passation de pouvoir au professeur Jérôme Kwenzi Mikala, élu par 32 voix sur 33. Avec ses homologues de Port-Gentil, Lambaréné, Libreville, Owendo, Koulamoutou, Franceville, Makokou et Oyem qui seront également installés cette semaine, le nouveau maire de Tchibanga devra faire face aux insuffisances du processus transfert de compétences aux collectivités locales pour le développement des communes de l’intérieur.

Les yeux des populations sont rivés sur les nouveaux maires des neuf chefs-lieux de province qui seront installés cette semaine et qui auront cinq ans pour relever les défis de développement de leurs communes respectives, sur la base desquels ils ont été élus à la fin du mois de mai dernier. Le nouvel édile de Tchibanga, le professeur Jérôme Kwenzi Mikala, a eu la primeur d’ouvrir le bal ce 18 juin en étant le premier des nouveaux maires à être installé sur l’ensemble du territoire national.

Elu conseiller municipal du premier arrondissement au terme des élections locales du 27 avril dernier et par ailleurs secrétaire général du Conseil économique et social (CES) depuis un an, le professeur Kwenzi Mikala a été porté à la tête du Conseil municipal le 24 mai dernier par 32 voix contre 1. Cet universitaire qui fait son entrée dans l’arène politique devra relever les défis de développement de sa commune, à savoir l’extension du réseau d’eau d’électricité dans les quartiers de Mavoundi et Plateaux, qui n’en sont pas encore pourvus, ou encore l’amélioration du réseau routier urbain.

Port-Gentil et Lambaréné ont été les deux autres communes du pays à installer ce 18 juin leurs nouveaux maires, respectivement André Jules Ndjambé et Séraphin Davin Akouré, qui héritent des défis de leurs prédécesseurs dans un contexte toujours marqué par les difficultés du transfert des compétences et des moyens financiers correspondants aux collectivités locales de l’intérieur du pays.

Dans la capitale économique, la pression est d’autant plus forte sur les épaules du nouveau maire issu des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG) du fait que les populations de Port-Gentil l’accusent d’un manque de légitimité. Porté à la tête de la commune grâce à une alliance entre le PDG, l’UGDD, l’UPG, l’ADERE et l’indépendant Tchango alors que le peuple avait massivement voté pour le parti du maire sortant, Séraphin Ndaot Rembogo, André Jules Ndjambé aura à batailler dur pour convaincre les habitants de Port-Gentil qui n’avaient jusqu’alors jamais eu pour édile un homme du PDG.

Six autres mairies devraient procéder à l’installation de leur nouveau maire cette semaine, à savoir Jean François Ntoutoume Emane à Libreville, Jeanne Mbagou à Owendo, Alphonse Ndandja à Koulamoutou, Jean Pierre Doumbénény à Franceville, Faustin Mbounda à Makokou ainsi que Rose Meyé Allogho à Oyem.

Seule la commune de Mouila verra l’installation de son nouvel édile, Alfred Mabika Mouyama, reportée en raison du désistement de celui pour des raisons qui n’ont toujours pas été communiquées.

Mais sur la centaine de collectivités locales que compte le pays, dont une cinquantaine de communes et un peu moins de départements, chacune administrée par un Conseil en charge du législatif et un Bureau en charge de l’exécutif, peu ont réellement pu bénéficier de l’application effective de la loi 15/96 sur la décentralisation destinée à désengager l’Etat central de la gestion de ces entités et des besoins de leurs populations respectives.

Il s’avère en effet que dans la plupart des cas, le transfert de compétence n’ait pas été accompagné du transfert des moyens financiers correspondants, ne laissant qu’une très faible marge de manœuvre aux élus pour faire leurs preuves.

Au final, hormis les grandes réalisations des fêtes tournantes du 17 août, qui sont attendues cette année dans la Nyanga et la Ngounié, les conseils communaux et départementaux n’ont pu initier que de très faibles améliorations du cadre de vie de leurs populations respectives.

Face à la lourdeur des charges salariales des collectivités locales qui absorbent jusqu’à 75% des budgets locaux, le Conseil des ministres avait décidé le 8 mai dernier de plafonner le nombre des membres dans les bureaux des conseils municipaux et départementaux, les économies ainsi réalisées sur le budget des collectivités locales devant être redéployées dans des investissements porteurs pour le développement des communes.

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