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Afrique : L’UA dans ses petits souliers face à Mugabe

Réunis à Charm El-Cheikh, en Egypte, ce 27 juin, les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine (UA) ont reporté les discussions concernant la crise zimbabwéenne, alors que ce sujet est au centre des vives préoccupations de l’Union africaine. Ce Conseil exécutif de l’institution panafricaine, préparatoire au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l’UA, coïncide avec la tenue du second tour de la présidentielle controversée au Zimbabwe, maintenue en dépit du désistement de l’unique opposant et des condamnations unanimes de la communauté internationale.

Un silence officiel gêné sur la crise zimbabwéenne a ouvert les assises de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine (UA) ce 27 juin à Charm El-Cheikh en Egypte. Alors que tous les participants attendaient de débattre des positions de l’organisme panafricain sur la violente crise politique au Zimbabwe, le président de la Commission de l’UA, le gabonais Jean Ping, a reporté les discussions y relatif à la tenue imminente du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement des 53 pays membres.

« Nous attendons le sommet des chefs d’Etat pour faire des déclarations importantes sur le Zimbabwe » a indiqué Jean Ping dans de son discours d’ouverture. Ce silence a suscité la stupeur et l’étonnement de la plupart des participants, pour qui ce sujet brûlant devait être au centre des débats de cette rencontre préparatoire.

« J’espère que l’on va aborder la question du Zimbabwe dès le début des débats. En tous les cas, je compte soulever la question » avait déclaré le ministre sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, membre du Conseil exécutif de l’UA.

Des allusions, c’est tout ce que le président en exercice de la Commission de l’UA aura daigné accordé comme importance à ce sujet dans son discours, martelant en filigrane sur le processus de démocratisation du continent et les principes de bonne gouvernance.

« Nous avons connu ces dernières années des avancées significatives sur le chemin de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit. Nous restons cependant confrontés à de nombreux défis dans ces domaines. (…)Le défi majeur auquel notre continent est confronté est de s’assurer que les élections ne débouchent plus sur des troubles et/ou des contestations violents et souvent sanglants », a déclaré monsieur Ping, jugeant préoccupant que les élections « deviennent source d’instabilité, mettant en danger les équilibres socio-économiques et politiques de nos pays ».

Jean Ping et le chef de la délégation zimbabwéenne se sont entretenus en aparté pendant une quinzaine de minutes à la suite de la cérémonie d’ouverture des assises.

Lors d’une réunion informelle dans la matinée entre les pays membres de la Communauté économique d’Afrique australe (SADC), sous la présidence de l’Angola, aucune position commune n’avait été trouvée, sinon que beaucoup critiquent la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, estimant qu’il n’est pas assez ferme avec Robert Mugabe.

Un Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale devrait être organisé le 29 juin prochain à Charm El-Cheikh, pour aborder la situation au Zimbabwe.

Des sources proches du président de la Commission de l’UA affirment que la stratégie « consiste à éviter à tout prix une guerre civile. On verra le résultat du scrutin et on avisera » explique-t-on.

D’autres sources indiquent que la médiation escompte l’obtention de Mugabe et de l’opposition d’un accord de partage du pouvoir durant une période de transition qui reste à définir.

Les crises et instabilités politiques du continent auront par ailleurs totalement occulté le thème officiel du sommet qui devait porter sur la « réalisation des objectifs du millénaire pour le développement en matière d’eau et d’assainissement ».

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 53 pays membres se tiendra les 30 juin et 1er juillet prochains dans la station balnéaire égyptienne.

Depuis le 29 mars dernier, plusieurs centaines d’opposants ont été tués et des milliers gravement blessés. Le numéro deux du parti de l’opposition avait été arrêté et condamné à mort pour haute trahison. Des pressions constantes ont été exercé sur le candidat de l’opposition, Morgan Tsvangirai, par le président en exercice depuis un quart de siècle, Robert Mugabe, qui a brandi la menace d’une guerre en cas de défaite et s’est récemment arrogé des pouvoirs de droits divins.

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