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Le sénateur du Delaware Joseph Biden désigné comme colistier par Barack Obama

Quatre mille deux cents délégués au Centre de congrès Pepsi, 50 000 personnes attendues dont 15 000 journalistes venus du monde entier, la convention démocrate, qui s’ouvre lundi 25 août, à Denver (Colorado), aura pour point d’orgue l’intronisation de son candidat à l’élection présidentielle, Barack Obama, et de son colistier Joseph Biden, qu’il a choisi pour être son vice-président en cas de victoire, selon un SMS envoyé à ses partisans samedi 23 août.

Un choix qui montre que la crainte d’être taxé par son futur adversaire républicain, John McCain, d’être « inexpérimenté » en matière de sécurité nationale et de politique internationale, a été perçue par les stratèges de campagne de M. Obama comme la menace la plus lourde à contrecarrer pour assurer son succès au scrutin du 4 novembre.
Joseph Biden est en effet un politicien particulièrement expérimenté, qui siège sans discontinuer depuis 1972 au Sénat américain où il fut élu à 29 ans à peine. Ce catholique, âgé de 65 ans, qui préside la commission des affaires étrangères du Sénat, s’y est forgé une position prééminente dans tous les processus de décision.

M.Biden avait participé aux élections primaires démocrates avant de s’en retirer parmi les premiers, devant ses maigres résultats. Il avait ensuite apporté son soutien à la candidature de M.Obama. « Aimant le sport et la politique » et ne craignant jamais d’aller « au charbon », s’il n’est pas un grand orateur, note le site Politico.com, il est connu pour son « franc-parler » et ses positions « tranchées ».

UNE PERSONNALITÉ TRÈS RESPECTÉE

Le sénateur du Delaware, déjà critique de ce qu’il considère comme la vision « unilatérale » de l’administration Bush, a été très en pointe dans la dénonciation de la « guerre au terrorisme » telle que conçue et gérée par l’équipe Bush et soutenue par le candidat républicain, John McCain. Une « guerre » qu’il a encore vertement critiquée dans un article remarquablement structuré, intitulé « Les républicains et nos ennemis », publié, le 23 mai, dans le Wall Street Journal. La vision globale qui regroupe toutes les menaces sous l’intitulé indifférencié du « terrorisme », écrivait-il, mène à un échec américain certain sur le plan international. En désignant JosephBiden, Barack Obama a aussi opté pour une personnalité très respectée dans l’appareil de son parti.

Mais Joseph Biden lui serait de peu d’utilité dans son objectif de ressouder les rangs de sa formation, avant l’ouverture de la convention de Denver. Celle-ci doit permettre à M.Obama, dit le politologue Tom Holbrook, professeur à l’université du Wisconsin, spécialiste de l’histoire électorale, de redonner un « coup de fouet » à sa campagne alors que, selon les sondages, il a perdu l’avance qu’il possédait, en juin, sur son adversaire républicain. Et une tension très perceptible s’est emparée du parti démocrate.

Car la fracture qui a profondément divisé le parti démocrate durant les primaires apparaît loin d’être résorbée. La semaine dernière, un sondage indiquait qu’un peu plus d’une moitié seulement des anciens partisans d’Hillary Clinton s’apprêtaient à voter pour celui qui l’a écartée de la route à la présidence, et qu’un cinquième d’entre eux voterait même pour M.McCain. Publiquement, la sénatrice de New York joue le jeu, et multiplie les participations aux meetings de soutien à M.Obama.
Mais nombre d’observateurs jugent son entrain mesuré. « J’ai besoin, disait-elle, jeudi, lors d’une réunion à Boca Raton, en Floride, d’un président qui travaillera avec moi, qui sera là pour les gens pour lesquels, moi, je me suis battue chaque jour. » On a connu un soutien politique moins précautionneux.
Ces derniers jours, les partisans de MmeClinton ont émis des critiques que n’aurait pas désavouées l’équipe de campagne de M. McCain. « C’est bien joli de parler aux gens d’espoir et de changement, mais il faudrait aussi mettre beaucoup de concret, d’idées pragmatiques », s’est exclamé le gouverneur démocrate de l’Ohio, Ted Strickland. « Obama veut unifier le monde, mais il a divisé le parti démocrate comme il ne l’a plus été depuis la guerre du Vietnam », assurait vendredi John Coale, un collecteur de fonds clintonien.

La convention démocrate devrait être l’occasion, pour le candidat, de clarifier ses positions, en apportant des réponses convaincantes aux préoccupations socio-économiques qui taraudent beaucoup d’Américains. Son équipe assure que ce sera le cas. « L’objectif de la convention, dit Anita Dunn, une des stratèges de M. Obama, est qu’à son issue les gens sachent clairement quels sont les choix entre les deux candidats et les deux partis. »

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