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Gabon: Les « Percu-Nomades » du Bénin: la grande attraction du dernier festival international de théâtre du Gabon

Les « Percu-Nomades », trio de chanteurs – danseurs béninois, avec leur prestation singulière, ont été, aux yeux de nombreux observateurs, la grande attraction de la 5ème édition du festival international de théâtre du Gabon (FITHEGA), organisée récemment au centre culturel français (CCF) de Libreville.
Leur particularité, souligne Paul Gandonou, le leader du groupe, c’est que « contrairement aux autres comédiens qui récitent les textes, nous, nous les chantons tout en dansant. Aussi, comme notre nom l’indique, nous n’avons pas besoin de grand-chose pour nous produire. Nos corps suffisent pour donner un spectacle où que nous soyons».

Effectivement, c’est à un autre type de prestation scénique que s’adonnent les trois artistes (Paul Gandonou, Albert Hounga et Benoît Avocetien) originaires de Porto-Novo, la deuxième ville du Bénin, car, eux, ‘‘jouent’’ avec corps, chants et sons produits par des instruments typiquement africains (cauris, calebasses, tambours) le tout avec la participation du public et la contribution du plancher.

Atypique et singulier le spectacle des Percu-Nomades l’est aussi parce qu’ils sont « le seul groupe au Bénin, comme partout ils sont passés (Belgique, Pays-Bas, Kenya, Cameroun, Côte d’Ivoire, etc.) qui, pour la sauvegarde de celle-ci, puise dans la tradition africaine et ne fait pas dans la chorégraphie classique », affirme M. Hounga.

Ce n’est pas tout. Ils sont désormais des rares africains qui affirment « vivre de leur art ». Tous ont oublié leurs métiers d’électronicien pour Paul, mécanicien pour Albert et de chauffeur pour Benoît qu’ils exerçaient avant 2000, date de la première officielle du trio né en 1998. « Aujourd’hui, nous sommes fières de le dire à haute voix, c’est avec ce que nous avons choisi désormais de faire que nous subvenons à nos besoins personnels et ceux de nos familles respectives », clament fièrement les trois.

Pourtant, leur trajectoire n’a pas été linéaire. « La création du groupe date de 1998. A l’époque nous nous contentions d’animer pour des sommes dérisoires, et parfois gratuitement, des cérémonies de mariage, baptêmes, anniversaires, etc. C’est en 2000 que le directeur du centre culturel français de Cotonou de l’époque, qui nous avait surpris en pleine séance de répétition, nous accorde 12 min. de prestation en avant-première d’un spectacle d’un groupe de danse français », racontent-ils.

C’est donc là qu’est partie la renommée internationale des Percu-Nomades qui, grâce au soutien d’une ONG hollandaise, ont participé à plusieurs festivals dans le monde. Mais comme nul n’est prophète chez soi, « ce n’est qu’en 2006 que les parents de chacun sont mis au courant et le premier spectacle, chez nous à Porto-Novo est prévu en novembre prochain. Nous sommes plus connus à l’extérieur qu’au Bénin. », confient-ils.

Au-delà de tous les voyages que les trois garçons de Porto-Novo ont effectués, le déplacement de Libreville est celui qui les a plus marqués. Car, témoignent-ils, «lorsque nous avons annoncé à notre entourage que nous partons à Libreville, et de surcroît en avion, beaucoup n’ont pas cru ».
« En effet, ont-ils poursuivi, pour beaucoup de jeunes béninois, arriver à Libreville c’est plus qu’un rêve. Et l’un d’entre nous a été longtemps habité par cette envie d’y arriver par tous les moyens. Aussi, les drames de l’immigration clandestine dans lesquels nombreux de nos frères et sœurs périssent dans les eaux, nous ont profondément touchés, ajoutent-ils avant de conclure que c’est à ce titre que notre voyage sur Libreville reste jusqu’alors le plus marquant ».

C’est parce qu’ils estiment qu’en dépit de toutes les vicissitudes, il ne faut pas souvent prendre la vie du mauvais côté, qu’effectivement le premier spectacle qu’ils ont monté était intitulé « GBEVIVI » qui veut simplement dire « la vie est belle ». Lors de la 5ème édition du FITHEGA, ils ont présenté « le bruit du silence ».

Tous aujourd’hui percussionnistes, chanteurs, danseurs et chorégraphes, c’est de manière collective, mais sous la supervision du leader groupe, qu’ils préparent leurs œuvrent qu’ils classent dans « l’art dramatique d’un autre genre ».

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