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Gabon : La grève des enseignants s’enlise dans le protocole

Le gouvernement a convoqué le 27 octobre une nouvelle réunion avec les syndicats des enseignants suite à l’appel lancé la veille par le premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, à reprendre les cours pour entamer des négociations sur les problèmes de fond, conformément au protocole de dialogue social en vigueur. Les enseignants ont toutefois maintenu leurs positions de maintenir le mouvement de grève jusqu’à l’ouverture des négociations de fond sur les revendications des agents du secteur de l’éducation. Au regard de l’urgence de dénouer la crise, cette réunion apparaît rétrograde et repousse une fois de plus la profonde remise en question du traitement des acteurs de l’éduction qui se dessine aujourd’hui comme la seule issue à cette crise sociale.

Le gouvernement est il réellement résolu à dénouer la crise du secteur de l’éducation, qui commence à mettre en péril l’année académique 2008/2009 ? Les doutes persistent avec la convocation de cette nouvelle réunion convoquée le 27 octobre dernier à Libreville pour «tendre l’oreille» aux positions des enseignants qui les ont déjà très clairement exposées : la suspension du mouvement de grève n’est envisageable qu’à l’ouverture des négociations de fonds.

Mais il semblerait que le gouvernement s’enlise dans les règles protocolaires qui voudraient que les négociations commencent après la levée du mouvement de grève, garantissant un cadre de dialogue stabilisé.

A l’autre bout de la table, les enseignants font valoir les antécédents peu glorieux du gouvernement pour exiger, au-delà des préalables, des mesures significatives et effectives des autorités sur leurs principaux points de revendications.

Un communiqué du chef du gouvernement rendu public le 26 octobre dernier appelait les membres de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) à reprendre le chemin des classes pour entamer une nouvelle phase du dialogue.

Sur ce point, la position des enseignants est clair, «la position de la base n’a pas changé» ont déclaré les responsables syndicaux à la réunion du 27 octobre, qui réunissaient les ministres de l’Education nationale, Michel Menga, des Finances, Blaise Louembé, du Logement, Josué Mbadinga, et de la Fonction publique, Alain Mensah Zoguelet et Gisèle Laure Eyang Ntoutoume, autour du Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong.

«Nous ne voulons de l’épreuve de force avec le gouvernement. Ne revenons pas sur le même débat relatif à la levée ou non du mot d’ordre de grève. Nous savons que nous ne pouvons pas tout régler dans l’immédiat, mais négocier directement car le temps presse et ni le gouvernement et encore les enseignants ne gagnent dans cette crise qui perdure», ont plaidé les porte paroles des syndicats de l’Education.

Malgré l’avancée palpable des négociations à la fin de la deuxième semaine de grève, le gouvernement avait décidé le 20 octobre de geler les négociations et posé un ultimatum aux enseignants pour la reprise des cours avant le 23 octobre. Face à ce volte face du Premier ministre, les enseignants ont décidé de camper sur leurs positions et de maintenir la grève jusqu’au retour sans conditions du gouvernement à la table des négociations.

Conformément aux préalables à l’ouverture du dialogue exigées par les enseignants grévistes, le Premier ministre s’était engagé le 20 octobre à «régulariser les situations administratives des agents du secteur Education (intégration ou engagement, titularisation ou confirmation, avancements automatiques, reclassement après stages,…) dans le cadre du guichet unique», mais aussi à «procéder au paiement par anticipation avant le 15 novembre 2008 des rappels dus aux agents du secteur Education, soit 2,5 milliards au lieu de l’échéance du 5 janvier 2009».

Mais dans l’attente de la mise en œuvre effective de ces décisions et face au silence sur le point brûlant de l’harmonisation des salaires des enseignants recrutés avant et après 1991, les enseignants avaient décidé de maintenir le mouvement de grève, provoquant la colère du gouvernement qui avait claqué la porte aux négociations et posé un ultimatum.

De retour à la table des négociations, qui se poursuivent actuellement dans les commissions mises en place à cet effet, le gouvernement devra concéder davantage que des effets d’annonce pour dénouer la crise de l’enseignement qui commence à mettre en péril le bon déroulement de l’année scolaire en cours.

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