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Communiqué: Gabon: Réponse des Acteurs Libres à Monsieur Mba Obame

Le ministre de l’intérieur, Monsieur André Mba Obame, a tenu une conférence de presse vendredi soir, 9 janvier 2009. Cette conférence, totalement délirante, était pleine de mauvaise foi. En tant que porte parole des Acteurs Libres de la Société Civile Gabonaise (www.acteurslibres.org), je démens les propos de ce monsieur.

– Sur la théorie du complot contre le Gabon qu’il a développée :

L’unique conspiration en cours en ce moment au Gabon est celle de l’entourage du Président de la République contre ce dernier sur fond de querelle pour la succession. Craignant pour leur prise programmée du pouvoir, cet entourage, notamment Monsieur Mba Obame, qui en est manifestement le porte parole, et ses mentors, le ministre de la Défense et la directrice du cabinet présidentiel pour ne citer qu’eux, utilise une affaire de simple liberté d’expression des citoyens pour affaiblir encore plus le Chef de l’Etat et manipuler les gabonais. De même, ils utilisent cette affaire pour tenter de décrédibiliser la Plainte Contre les Biens Mal Acquis dans laquelle ils sont également cités avec d’autres protagonistes.

De plus, je démens que les Acteurs Libres soient une création des ONG internationales, qui s’exprimeront elles-mêmes à ce sujet, et je revendique la paternité de cette organisation.

Les soi-disant « réunions secrètes » dans tous le pays sont une invention du ministre de l’intérieur visiblement mal informé.

– Sur le Procureur de la République Gabonaise, monsieur Alaba Fall, neveu du Président : Le ministre ne dit pas s’il est normal au Gabon qu’un magistrat faisant l’objet d’une plainte des ONG pour corruption devant la commission gabonaise contre l’enrichissement illicite, diligente une enquête pour arrêter les leaders de ces mêmes ONG. Nous sommes donc devant un conflit d’intérêts et nous assistons à une Justice de règlement de compte. Tout le monde n’est donc pas justiciable au Gabon, contrairement aux affirmations péremptoires de Monsieur Mba Obame.

– Sur la lettre ouverte au Président Omar Bongo Ondimba :
Le ministre de l’Intérieur et son mentor de la Défense, qui est à la manœuvre en sous-main, ne répondent pas à la question de fond qui y est posée : qu’a-t-il été fait de l’argent du peuple gabonais, par exemple les recettes budgétaires faramineuses de ces trois dernières années ? L’entourage du Chef de l’Etat qui veut pousser ce dernier à la faute pour satisfaire ses ambitions se sentirait-il plus concerné par ma lettre ouverte que le Président de la République lui-même ?

Je rejette catégoriquement les accusations ridicules sur des sommes faramineuses (500 000 euros !) que j’aurai proposées aux journalistes pour diffuser ma lettre ouverte. La seule chose que j’étais prêt à payer, ce sont les frais d’impression (comme c’est d’usage au Gabon pour les numéros spéciaux) pour environ 500 000 Fcfa, soit 762 euros. Monsieur Mba Obame ferait bien de vérifier la devise des chiffres qu’il avance.
De plus, si la lettre ouverte n’a pas été publiée au Gabon, c’est parce que quelques directeurs de la publication de journaux, principalement la Lowé et Diagnostique, sont allés monnayer à l’entourage présidentiel que nous dénonçons, la maquette du journal hors-série avant sa publication.

La lettre ouverte a été adressée par mail à la Ministre gabonaise de la Communication pour transmission au Chef de l’Etat, aux grandes Ambassades, à l’Union Européenne, à l’Elysée, aux Députés et Sénateurs français et prochainement à toutes les Institutions Internationales. Elle est disponible librement sur www.acteurslibres.org, personne ne peut prendre au sérieux les allégations de conspiration.
Si c’est un délit d’écrire une lettre publique et signée, alors je suis le seul à devoir être inculpé.

– Sur les acteurs de la Société Civile en prison :
L’avocat gabonais, Me Ruphin Nkoulou-Ondo, se chargera de répondre sur le fond du dossier. Pour ma part, je considère désormais que ce sont des otages d’Etat et des prisonniers politiques de l’entourage du Président Bongo.

– Sur mes droits de citoyen, de journaliste et d’universitaire franco-gabonais :
Les autorités de mon pays, le Gabon, refusent la liberté d’expression des intellectuels, des journalistes et des leaders d’opinion. Tout citoyen, quel qu’il soit, est en droit de s’interroger sur l’action gouvernementale, sinon, nous sommes bel et bien en Dictature et les Institutions Internationales doivent en tirer les conséquences.

– Sur les droits et les devoirs des citoyens gabonais évoqués par Mr Mba Obame : Le ministre de l’intérieur feint d’ignorer que le pouvoir dont les gouvernants sont détenteurs implique pour eux le devoir de rendre des comptes, notamment sur la manière dont ils gèrent notre argent à tous. La République ne peut être la propriété d’un clan.

Si le Président de la République du Gabon est encore réellement aux commandes, celui-ci doit prendre la mesure de ce qui se passe dans son pays et des manœuvres contre lui menées par son propre entourage. Le malaise social est grandissant et nous ne nous en sortirons pas par la répression ni par le conspirationisme de « rénovateurs archaïques ».

Bruno Ben-Moubamba
Porte Parole en Europe
Porte-parole des Acteurs Libres la Société Civile Gabonaise en Europe
gabonlibre@gmail.com – www.acteurslibres.org + 33 (0) 6 46 22 35 18

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