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Gabon : La lumière de Mba Obame sur la mutinerie de la prison de Libreville

Le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, a tenu une conférence de presse le 23 janvier dernier pour lever le voile sur la mutinerie survenue le 19 janvier à la prison centrale de Libreville, qui avait entraîné la mort de deux détenus et de nombreux blessés. Le ministre a expliqué qu’au regard des éléments de l’enquête menée auprès des instigateurs du mouvement, la mutinerie serait née d’une tentative d’évasion menée par l’ancien gouverneur incarcéré, Mamadou Tsoumou, qui aurait dégénéré suite à l’échec de cette tentative.

Les revendications des prisonniers mutins de la prison centrale de Libreville auraient servi à masquer une tentative d’évasion orchestrée par un ancien gouverneur incarcéré depuis mai dernier, Mamadou Tsoumou.

Le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, qui avait supervisé la gestion de la crise sur le terrain le 19 janvier dernier, a tenu une conférence de presse le 23 janvier à Libreville pour faire la lumière sur ces incidents, dont le bilan définitif fait état de deux morts et neuf blessés parmi les détenus.

«Le lundi 19 janvier 2009 vers six heures du matin, une tentative d’évasion orchestrée par une quarantaine de détenus s’est produite à la prison centrale de Libreville. Ces derniers étaient juchés sur le toit de l’un des quartiers de la prison où ils s’apprêtaient à mettre à exécution leur plan, lorsqu’ils ont été surpris par la sommation des agents de la brigade descendante», a expliqué le ministre de l’Intérieur.

«Irrités et soupçonnant l’un d’entre eux de les avoir trahi, donc d’avoir éventé leur plan, les mutins vont l’abattre froidement», a poursuivi monsieur Mba Obame, sur la base des informations données par Mamadou Tsoumou lors de son interrogatoire.

«Face à la détermination des agents en faction, les mutins vont sauter précipitamment du toit. Dans sa chute un autre détenu sera gravement blessé et succombera peu de temps après à ses blessures», selon le ministre.

Le ministre a expliqué qu’étant «revenus à l’intérieur de l’enceinte carcérale, les instigateurs de cette mutinerie iront de quartier en quartier défoncer les portes de différentes cellules. Parvenus à la maison d’arrêt des femmes, ils prendront en otage les quatre vingt femmes avant d’incendier ce quartier. Ils vont également prendre en otage trois détenus de nationalité française, un malaisien, une chinoise et deux assistantes de l’administration pénitentiaire».

«A l’entame de leur mouvement, les mutins avaient pris en otage deux agents chargés de leur alimentation. Fort de leurs otages et des autres détenus sortis des autres quartiers, les instigateurs vont se diriger vers la porte centrale enfin de la défoncer et de susciter une évasion collective», a rapporté le ministre.

André Mba Obame a également démenti les faits de viols à l’encontre de la gardienne de prison et des détenues prises en otages, qui avaient été annoncés dans les bilans provisoires de l’incident. Il a également démenti les évasions réussies qui étaient soupçonnées.

Des mesures d’urgences ont été annoncées par le ministre de l’Intérieur pour le renforcement des effectifs des personnels de la sécurité pénitentiaire et l’accroissement de la surveillance des détenus.

Ayant pris part aux négociations avec les détenus et à la gestion de cette crise sur le terrain, la ministre de la Justice, Pierrette Djouassa, avait expliqué que la prison centrale de Libreville avait été construite en 1956 pour accueillir 379 détenus. Les tensions survenues dans cette prison seraient donc dues au fait qu’aujourd’hui, ce même centre pénitentiaire abrite jusqu’à 2800 détenus, soit plus de sept fois sa capacité de rigueur.

Sur ces 2800 prisonniers, près de 1800 seraient en situation de détention provisoire, c’est-à-dire dans l’attente du jugement qui déterminera s’ils doivent être incarcérés, et pour quelle peine. Dans les pourparlers tenus avec les autorités, les prisonniers mutins expliquaient que certains détenus attendent depuis plus de 5 ans leur procès.

Sur ce volet, la ministre de la Justice avait annoncé une action prioritaire avec l’examen minutieux des dossiers des détenus provisoires afin que ceux qui sont en instance d’être jugés le soient en bonne et due forme, mais aussi que ceux dont les dossiers n’existent plus ou dont les faits reprochés ne sont pas avérés, puissent être remis en liberté.

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