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Maurel & Prom cherche à financer des acquisitions

Le groupe pétrolier Maurel & Prom souhaite vendre ses actifs de production en Colombie et émettre des obligations convertibles pour se refinancer et faire des acquisitions dans l’exploration, a déclaré son P-DG Jean-François Hénin.
« Une politique de cession d’actifs combinée à une émission éventuelle d’obligations convertibles a comme premier but de renouveler à terme les échéances de janvier 2010 en obligations convertibles, mais aussi de nous mettre dans la situation de profiter de manière agressive des conditions du marché », a-t-il dit lors d’un entretien accordé à Reuters.

Maurel & Prom a émis en 2005 pour près de 375 millions d’euros d’Oceanes (obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes) à échéance 2010 et demande lors d’une assemblée générale réunie mardi de l’autoriser à émettre de nouveaux titres convertibles.
Le groupe a précisé dans un communiqué publié mardi que la cession des actifs de production du groupe en Colombie devrait aboutir dans les prochaines semaines mais que la société conserverait les actifs d’exploration les plus significatifs qu’elle détient dans le pays.
Selon son P-DG, les actifs dont la cession est envisagée représentent une production de 22.000 barils par jour environ.

« Dans notre milieu de sociétés petites et moyennes qui font dans l’exploration-production, nous pensons qu’environ 80% des acteurs va disparaître par fusion, absorption ou disparition (…) Nous ne sommes pas des ogres mais nous voulons nous donner les moyens de récupérer des actifs dans le marché. Nous pourrions être des consolidateurs et venir au secours de gens en difficulté », a en outre indiqué Jean-François Hénin.

« Notre modèle économique, qui consiste à investir très lourdement dans l’exploration, suppose que nous vendions de temps en temps des actifs développés », a-t-il également déclaré, précisant que le Gabon fait partie « des actifs stables ».
« D’une manière volontariste, dans les deux ans qui viennent, nous allons étudier l’acquisition d’actifs existants et profiter des conditions de marché », a ajouté le P-DG de Maurel & Prom, précisant que le groupe n’était pas en négociations avancées pour racheter des actifs.

« TOTALEMENT FLEXIBLES »

« Si le marché s’améliore et que les cours du pétrole remontent, nous reviendrons vers notre modèle de base, avec davantage de croissance interne. Nous sommes totalement flexibles par rapport au marché. »
Maurel & Prom envisage en outre de proposer son assemblée générale ordinaire de juin un dividende compris entre 0,25 et 0,40 euro, contre 1,20 euro versé au titre de 2007.
Evoquant une éventuelle émission d’obligations convertibles, Jean-François Hénin a fait valoir que le groupe souhaitait agir vite – avant la publication de ses comptes, qu’il a reportée du 24 au 31 mars.
« On parle d’une moitié, voire une grosse moitié des Oceanes à échéance 2010. Compte-tenu du ?cash’ que nous avons, nous n’avons pas besoin de refinancer au-delà. Dans l’intérêt des actionnaires, nous souhaitons que le caractère dilutif ne soit pas fondamentalement différent de celui des Oceanes d’aujourd’hui », a-t-il précisé.

« Au stade actuel, nous pensons que l’état de très faible endettement de la société ne justifie pas une situation d’augmentation de capital qui, dans les conditions de marché actuelles, apparaîtrait comme une solution de désespoir. »
Evoquant les négociations avec les banques, Jean-François Hénin a déclaré : « L’actualisation de l’état de nos réserves nous a aidés en termes de crédibilité. »
Le groupe a en effet annoncé le 11 février que ses réserves prouvées et probables au 1er janvier 2009 s’élevaient à 209,6 Mboe (millions de barils équivalents pétrole), le Gabon et la Colombie représentant 95% des réserves nettes de redevances.

« PUITS STRATÉGIQUES »

La production en part de la société a affiché sur le seul 4e trimestre une hausse de 43% à 21.687 barils/jour, dont 98% en provenance de Colombie.
Maurel & Prom veut retrouver d’ici à la fin 2009 une production de 30.000 barils/jour et des réserves supérieures à 235 Mboe au 1er janvier 2010, soit le même niveau qu’à la fin 2006 avant la vente au groupe italien Eni d’une partie des actifs congolais du groupe.
« Avec notamment la mise en production du champ d’Onal, au Gabon, on sera bien au-dessus de ce que nous avions prévu en termes de production. Par ailleurs, nous disposons de ‘risked reserves’ de plusieurs centaines de millions de barils », a souligné Jean-François Hénin.
« Nous allons forer un certain nombre de puits stratégiques qui sont capables de nous donner beaucoup plus de 20 millions de barils complémentaires de réserves, mais nous ne sommes pas maîtres des succès et des échecs. »

Evoquant l’avenir du groupe après son départ et l’AG de juin 2010, Jean-François Hénin a en outre dit : « Je crois que des sociétés de notre taille auront de la peine à survivre en tant qu’indépendants. Ce serait très vaniteux de penser qu’il pourrait y avoir une solution purement interne. »
« Une solution à long terme vient sans doute d’un regroupement avec des pairs ou que Maurel & Prom devienne le promontoire d’une des nombreuses sociétés nationales qui se sont créées ces dernières années. »

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