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Gabon : Divungi planche sur les maladies tropicales à Cotonou

Le vice-président de la République gabonaise, Didjob Divungi Di Ndingue, est à Cotonou, au Bénin, où il prend part au Sommet africain sur les maladies tropicales négligées. Ces travaux doivent notamment permettre de dresser le bilan des recherches sur l’ulcère de Buruli, la troisième maladie mycobactérienne chez l’homme après la lèpre et la tuberculose, et d’identifier les moyens de renforcer la lutte contre cette maladie et la prise en charge des personnes atteintes.

Les délégations venues de près d’une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne sont réunies à Cotonou, au Bénin, ce 30 mars pour le Sommet africain des maladies tropicales négligées.

Le vice-président gabonais, Didjob Divungi Di Ndingue, est arrivé depuis le 29 mars dernier dans la capitale béninoise pour prendre part aux travaux qui doivent permettre de faire le point des recherches sur les maladies tropicales délaissées de la recherche médicale.

Organisé par l’ONG Water for all children, le gouvernement béninois et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les travaux de ce sommet sont principalement axés sur la lutte contre l’ulcère de Buruli, dont les participants vont dresser le bilan des progrès accomplis dans la recherche ces dix dernières années. L’ulcère de Buruli est la troisième maladie mycobactérienne chez l’homme, après la lèpre et la tuberculose.

Les antibiotiques pour traiter l’ulcère de Buruli existent, mais comme ils sont peu accessibles aux populations pauvres et marginalisées des pays en voie de développement et qu’ils doivent être administrés tôt pour être efficaces, bon nombre de victimes en conservent d’importantes séquelles.

Cette infection entraîne des infirmités graves et l’amputation de membres. «Il faut comprendre que cette maladie frappe les plus démunis des pays les plus pauvres», souligne le professeur Jérôme Frenette, spécialiste de cette maladie.

Les statistiques sur la prévalence de l’ulcère de Buruli sont peu fiables, mais on sait toutefois qu’il touche une trentaine de pays tropicaux ou subtropicaux autour du globe et qu’il frappe durement les enfants des régions subsahariennes du centre et de l’ouest de l’Afrique. En Côte-d’Ivoire et au Bénin, on a dénombré 28 000 cas en 30 ans et la maladie est jugée en émergence par l’OMS.

L’ulcère de Buruli est causé par la bactérie Mycobacterium ulcerans. Cet agent infectieux produit une toxine, la mycolactone, qui provoque des lésions tissulaires, en termes crus, la bactérie digère la peau, et inhibe la réaction immunitaire de l’organisme.

«Les victimes sont comme des grands brûlés», résume le professeur Frenette. Cette bactérie fait partie de la triste famille des mycobactéries à qui on doit aussi la tuberculose et la lèpre. Le traitement antibiotique contre l’ulcère de Buruli permet d’obtenir une guérison de 50 % des lésions.

Jérôme Frenette estime qu’on pourrait faire mieux si on connaissait davantage les mécanismes d’action de cette bactérie. «Jusqu’à tout récemment, les recherches s’étaient surtout concentrées sur la peau parce que c’est là que les effets de la maladie sont les plus visibles. Nous avons voulu savoir ce qui se passait dans les muscles parce que les symptômes laissaient croire qu’eux aussi étaient affectés», explique-t-il.

Les compagnies pharmaceutiques consacrent peu de ressources aux maladies négligées comme l’ulcère de Buruli parce que ce ne sont pas des marchés rentables. Selon l’OMS, un habitant de la planète sur six est atteint d’une maladie tropicale négligée, mais moins de 1 % des quelque 1 400 médicaments homologués entre 1975 et 1999 étaient destinés au traitement de maladies tropicales.

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