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Grippe porcine ou pas, le cochon reste "très porteur" au Gabon

Michel, petit éleveur gabonais, a d’abord eu peur pour sa cinquantaine de cochons lorsqu’il a appris que l’Egypte avait décidé l’abattage de tout son cheptel porcin. Puis il s’est rassuré car « au Gabon, le porc est très porteur et la demande est forte ».

« L’abattage massif, c’est une réaction très primaire. Il y a eu ça pour la grippe aviaire, mais la grippe porcine, on ne l’attrape pas en mangeant du porc », se rassure Michel Mba Ella, cheveux blancs sous un béret vert, en T-shirt et short dans sa ferme de la banlieue sud de Libreville.

Le Gabon a suspendu cette semaine les importations de porcs vivants et de produits porcins dérivés « jusqu’à nouvel ordre », alors que les autorités sanitaires mondiales ont assuré que le virus de la grippe porcine ne se transmet pas à l’humain « par l’ingestion de viande de porc transformée ou d’autres produits alimentaires élaborés à partir de viande de porc ».

Autant de « nouvelles moins alarmantes qui nous ont rassurés », dit M. Mba, qui tient sa ferme avec son épouse, Herline.

Avec l’aide d’un travailleur à mi-temps, ils y bichonnent une cinquantaine de cochons dans des enclos couverts en même temps qu’ils élèvent de la volaille.

Cette exploitation, démarrée il y a neuf ans « sur fonds propres », a compté dans le passé jusqu’à 200 porcs avant décliner à la suite de « problèmes de santé » de M. Mba, expliquent-ils.

La grippe porcine? Michel et Herline semblent plus préoccupés par la gestion de leur ferme que par cette maladie, qui s’est propagé à une quinzaine de pays dans le monde tout en semblant épargner jusque là l’Afrique.

Même si le secteur de l’agriculture et de l’élevage est peu développé au Gabon, l’élevage porcin est un créneau d’avenir, estime Michel.

« On parle de 3.000 à 5.000 têtes de porcs pour tout le pays », explique-t-il. Très peu, selon lui, par rapport à une forte demande satisfaite surtout par les importations, comme 85% des besoins alimentaires du Gabon, un pays de moins de 1,5 million d’habitants.

« Les Gabonais aiment vraiment le porc mais ils ont généralement du porc congelé. Alors, quand ils trouvent du porc frais, ils en raffolent », poursuit Michel Mba.

Selon lui, les jours où il abat « deux à trois bêtes » – la viande est vendue 2.500 FCFA (3,8 euros) le kilo – « tout s’écoule avant midi », sans publicité.

Avec leur cheptel actuel, l’abattage est moins fréquent, précisent les Mba. Herline semble apprécier ce rythme qui a permis d’épargner jusqu’à présent Noiraud, son préféré, qui « était le seul noir de la portée lorsque sa maman a mis bas ».

Ce verrat, indifférent aux bruits de sa grouillante famille, snobe le visiteur mais accourt à la grille en entendant la voix de Mme Mba, qui s’émerveille: « Il a le regard plus humain que les autres, vous ne trouvez pas? ».

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