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Gabon : Ali Bongo, «nous n’accepterons pas le désordre»

Vos adversaires disent que le passif de votre père est tellement lourd que vous ne pouvez pas gagner à la régulière ?
«Un fait simplement, lorsqu’il nous a quittés, qu’est ce qui s’est passé ? Quand nous avons ouvert les portes du Palais, vous avez vu le nombre, la foule qui est venue rendre hommage au président, l’attachement qui était celui des Gabonais pour leur président. Est-ce que vous pensez qu’un président qui aurait à chaque fois gagné frauduleusement les élections puisse avoir un lien aussi fort et affectif avec son peuple ?

Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous orchestrez actuellement des fraudes pour le jour du 30 août ?
Je dis non. Je n’orchestre pas de fraudes. Moi je veux des élections claires et transparentes et je voudrais simplement indiquer que ceux qui le disent, est-ce qu’ils ont bien balayé devant leur porte avant de dire de telle chose ? Savent-ils peut être comment on fraude ? Sont-ils peut eux-mêmes des fraudeurs ? Vous savez, c’est toujours le voleur qui crie au voleur.

Alors sans doute pensez-vous à votre ancien collègue du gouvernement, l’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obame, qui dit que vos partisans ont déjà préparé de fausses urnes. Mais ces accusations viennent quand même d’un expert. Est-ce que ce ne sont pas des accusations plus gênantes que d’autres ?
Mais lorsqu’on accuse on produit des preuves, jusqu’à présent personne n’a produit aucune preuve. Moi je n’ai jamais géré des élections, donc peut-être que ceux qui ont eu à gérer des élections connaissent des méthodes pour frauder.

Vous voulez dire que ce sont vos adversaires qui vont frauder ?
Moi je n’ai jamais gérer des élections, c’est ce que je vous dis.

Est-ce qu’un fichier de 813 000 électeurs vous semble réaliste?
Il se trouve, et nous le voyons à l’occasion de chacun de nos meetings, qu’il y a un engouement extraordinaire au niveau de la jeunesse, qui ces dernières années ne votait pas. Les jeunes sont allés s’inscrire massivement pour voter.

Ali Bongo Ondimba, il y a du monde à chacun de vos meetings, mais il y a aussi du monde aux meetings d’un certain nombre de vos adversaires, comme Pierre Mamboundou, comme André Mba Obame. Si vous êtes battu, est-ce que vous reconnaîtrez votre defaite ?
D’abord, je tiens à préciser qu’il y a plus de monde à mes meetings.

Vous n’êtes le seul à faire du monde ?
Je n’ai jamais dis que j’étais le seul à faire du monde, mais simplement je précise que j’en ai plus. Deuxièmement, moi j’ai toujours été légaliste. Je n’ai jamais envoyé quiconque dans la rue. Je n’ai jamais cassé, je n’ai jamais pillé, je n’ai jamais envoyé les enfants des autres dans la rue, pour aller se faire molester et je suis aussi respectueux du bien d’autrui. Et je n’ai pas dans mon passif moi, d’attitudes de ce genre. Je dis que je suis légaliste. Je perds les élections et bien j’accepterais le verdict. Que d’autres en fassent autant.

Si vous gagnez les élections ce dimanche mais que vos adversaires descendent dans les rues et dénoncent des fraudes, est-ce que vous ferez intervenir les forces de l’ordre ?
Il est clair que nous n’accepterons pas le désordre. Il y a des institutions devant lesquelles on doit présenter un recours, une réclamation. Si nous sommes des légalistes, si nous sommes des républicains, nous utilisons toutes les institutions que la loi nous autorise à utiliser. La rue n’appartient à personne, personne n’a le monopole du peuple gabonais.

Ali Bongo, certains Gabonais qui vous connaissent bien disent qu’Ali Bongo est un homme compétent, qu’il peut devenir président un jour, mais qu’il a tort de vouloir succéder immédiatement à son père, comme dans une monarchie, et pourquoi ne laisse-t-il pas le Gabon vivre sept ans d’alternance ?
Pourquoi aurais-je moins le droit que d’autres de me présenter. J’ai les mêmes droits que n’importe quel citoyen dans ce pays. Donc je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas avoir cette possibilité, tout simplement parce que je m’appelle Ali Bongo Ondimba.

Mais ces gens là disent : on a déjà eu 42 ans avec Omar Bongo Ondimba et l’on ne veut pas de 30 ans avec Ali Bongo parce que cela va ressembler à une monarchie..
Mais vous savez bien que dans une monarchie, le mode de succession n’est pas électif. Et si mes compatriotes ne veulent pas de moi, ils voteront pour quelqu’un d’autre. Mais s’ils votent pour moi, c’est qu’ils ont fait abstraction de tout ce que vous êtes en train de dire et ils ont estimé que j’ai le meilleur programme.

Est-ce que vous avez des reproches à faire au système mis en place par votre père, au système de redistribution des richesses notamment ?
Il faut être honnête. Le président Omar Bongo lui-même a dénoncé ce qui n’allait pas dans le pays et je m’inscris dans cette logique. Le devoir d’inventaire, Omar Bongo Ondimba l’a fait, donc je peux en parler librement. Nous savons que nous avons des problèmes.

Lesquels?
L’Etat de précarité dans lequel vivent un certain nombre de citoyens gabonais n’est pas acceptable, donc l’éducation est un secteur dans lequel nous allons nous investir.

L’école pour tous ?
L’école pour tous, c’est clair.

L’école gratuite ?
Où est-ce que cela existe ? L’école totalement gratuite vous connaissez un pays où cela existe ?

La moitié des enfants gabonais sont dans des écoles privées.
Dans votre pays, qui est un pays du G8, est-ce que l’école est gratuite ?

Disons qu’elle n’est pas chère.
Nous sommes d’accord. Quand nous disons qu’elle n’est pas chère, nous visons cet objectif là aussi. Mais il est totalement utopique de dire aux gens comme cela «l’école complètement gratuite», cela est démagogique.

Beaucoup de personnes font état du fait que vos dépenses de campagne sont moins considérées et que vous avez inondé la ville d’affiches. Comment financez-vous votre campagne ?
Par mes propres moyens.

Qui viennent d’où ?
Des biens familiaux.

Est-ce qu’aujourd’hui vous ne reconnaissez pas qu’il s’est constitué autour de votre défunt père une clientèle qui veut conserver ses privilèges à tout prix ?
C’est un phénomène qui est tout à fait normal, que l’on voit souvent autour des personnalités. Donc aujourd’hui, je veux un pays qui est bien géré, dans lequel nous mettrions un terme à la corruption, à la gabegie. Donc je ferais ce qui est nécessaire pour éviter que de telles situations puissent perdurer.

Avec des sanctions si nécessaire ?
Tout ceux qui me connaissent savent que dans toutes les administrations que j’ai eues à diriger, je n’ai jamais hésité à appliquer la sanction lorsque celle-ci était méritée».

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