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Gabon : «55% d'abstention c'est impensable» pour un commissaire de la CENAP

Un commissaire de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) représentant la société civile, Michel Bouka Rabenkogo, a affirmé ce 8 septembre que les procès-verbaux de l’élection présidentielle du 30 août dernier n’avaient pas été falsifiés mais que la tricherie avait pu être organisée au niveau du taux de participation. Le Front de refus du coup de force électoral, réunissant 15 des 18 candidats, a demandé le recompte des voix, rejettant les résultats proclamés le 4 septembre dernier par la Cour Constitutionnelle.

© Bureau de vote

«S’il y a eu tricherie, ce n’est pas au niveau de la Cénap, pas au niveau des procès-verbaux de circonscriptions exigés par l’opposition pour confrontation», a assuré le 8 septembre Michel Bouka Rabenkogo, commissaire national de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) au titre de la société civile.

Le Front de refus du coup de force électoral, réunissant 15 candidats, a protesté le 7 septembre dernier contre «de graves manipulations des résultats, de scandaleux bourrages des urnes, ainsi que d’incompréhensibles gonflements des listes électorales» pour l’élection présidentielle du 30 août dernier.

L’opposition, qui a refusé de signer les procès-verbaux, avait demandé une confrontation de leurs procès-verbaux avec ceux de la CENAP, en dénonçant une falsification.

«Nous avons travaillé dans de mauvaises conditions, mais ça ne veut pas dire que les contentieux soulevés par l’opposition n’ont pas été débrouillés, dépouillés. Nous avons confronté les résultats, ils étaient identiques. Je dois le dire par souci de vérité», affirme Michel Bouka.

«S’il s’agit de ces travaux-là, tout était en ordre. L’opposition n’a pas apporté un élément opposable. A mon niveau, je n’ai pas constaté une fraude quelconque», a-t-il ajouté, précisant qu’il y a pu avoir fraude, mais pas au niveau de la CENAP, accusant plutôt la manipulation du taux de participation.

«Nous avons 800.000 inscrits. Comment pouvez-vous expliquer qu’avec un tel engouement on se retrouve avec 55% d’abstention ? C’est impensable», s’est-il exclamé.

«Le taux d’abstention est anormal vu l’engouement. Si c’est sur cette base que l’opposition s’appuie, elle a peut-être raison mais sur la CENAP, il n’y a pas de document qui justifie la fraude», conclu le commissaire de la société civile à la CENAP.

Le vice-président de la CENAP, Gabriel Ndzembi, représentant de l’opposition avait lui aussi expliqué qu’«au niveau du Haut-Ogooué, 4 ou 5 départements avec un nombre d’électeurs autour de 3 000 ont voté à 100%. Personne n’était absent au niveau du département et tous ont voté la même personne : Ali Bongo Ondimba».

«Je n’ai jamais vu ça depuis que je suis à la CENAP ! C’était le premier motif de refus de signer. Le deuxième motif : lorsque le ministre de l’Intérieur avait remis la liste électorale, les chiffres au niveau des inscrits s’établissaient à 813 667 électeurs, et lors de la centralisation il n’y avait que 807 000 électeurs environ. Donc il y avait un différentiel de 6 000 électeurs. Alors moi je me suis posé la question de savoir où sont passés ces 6 000 électeurs ?», avait-il poursuivi.

C’est sur la base de ces zones d’ombres que l’opposition entend demander le recompte des voix à la Cour Constitutionnelle. «Nous y plierons avec plaisir. Nous n’avons rien à cacher», rétorque le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi.

Concernant le litige dans le Haut-Ogooué avec 100% de votant pour Ali Bongo Ondimba dans certains départements, Boukoubi explique simplement «qu’ils ont mobilisé tout le monde. Les électeurs qui se trouvaient hors de la province, un effort a été fait de les amener sur les lieux de vote et ils ont voté. Et ils ont tous compris qu’il fallait voter pour Ali Bongo Ondimba».

Du côté de la Cour Constitutionnelle, on est formel, «le décomptage des voix ne peut plus avoir lieu, du moins au niveau de la CENAP. Il leur appartient de saisir la haute juridiction et d’apporter des preuves en leur possession et le juge constitutionnel appréciera» a expliqué la présidente de la Cour, Marie Madeleine Mborantsuo, rappelant que le délai de contestation est de 15 jours après la proclamation, «après il n’y a plus possibilités de remettre en cause l’élection».

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