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Gabon : Un sourd muet abattu sans sommation à Port-Gentil ?

Un groupement d’associations des personnes handicapées vient de publier un communiqué pour dénoncer les conditions de la mort du président délégué de l’Association des sourds-muets du Gabon à Port-Gentil. Il aurait été abattu sans raisons et sans sommation par les forces de l’ordre alors que d’autres sources évoquent une «balle perdue». Le Premier ministre avait affirmé que les seuls trois morts de Port-Gentil avaient été tués lors des pillages des magasins.

© Europe1- Un mort pendant les émeutes à Port-Gentil

Comment est mort Christian Onanga ? C’est la question qui taraude les esprits après la publication d’un communiqué par les représentants de l’Association des sourds-muets du Gabon (ASMG), l’Association nationale des personnes handicapées du Gabon (ANPHG) et Handicap sans Frontière (HSF), qui accusent les forces de l’ordre d’avoir froidement abattu monsieur Onanga, président délégué de l’ASMG.

«Dans l’après-midi du vendredi [4 septembre], Christian Onanga, sourd-muet, accompagné d’un autre sourd (…) se sont arrêtés dans la cour d’une autre malentendante. C’est à ce moment précis qu’une patrouille des forces de sécurité intervient et tire sans sommation», déclare le communiqué.

Christian Onanga, sourd-muet, père de trois enfants, autonome grâce à son emploi de peintre en bâtiments «s’est vu tirer dessus comme un chien, sous le regard et l’étonnement de son ami», s’indigne le groupement d’association.

Un internaute, se présentant comme un membre de la famille du défunt avait déclaré le 5 septembre qu’«il a été tué d’un coup de fusil aux environs de La Balise [un quartier de Port-Gentil]. (…) C’est donc autour de ses amis, accoudés à une table, dans une concession privée que Christian est tué sur le coup, vers 19h par une balle perdue».

Les conditions corroborent mais ce second témoignage, moins vérifiable, remet en question l’implication des forces de l’ordre dans le meurtre de Christian Onanga.

Cependant, le premier ministre Paul Biyoghe Mba, avait affirmé le 6 septembre dernier qu’à Port-Gentil «il y a eu trois morts, décédés à la suite des cambriolages. Il y a un qui s’est coupé les veines sur une vitre, un autre qui est tombé sous le calibre 12 d’un commerçant qui défendait sa boutique, et le troisième c’est dans les mêmes circonstances».

Le 7 septembre dernier, le Front de refus du coup de force électoral, réunissant 15 candidats à l’élection présidentielle du 30 août dernier, a réfuté le chiffre officiel de 3 morts dans les émeutes de Port-Gentil, affirmant que «le nombre de morts occasionné par la répression de l’armée est bien plus élevé que ne veut bien le dire le pouvoir».

Ils ont demandé à cet effet que soit mise en place «une commission d’enquête internationale pour déterminer la gravité des faits, les violations des droits de l’Homme ainsi que les responsabilités de ce véritable bain de sang».

Selon RFI, les hôpitaux de la capitale économique refusent de communiquer les chiffres exacts aux journalistes par peur de la répression. Une infirmière acceptera pourtant sous le sceau de l’anonymat de confirmer qu’«il y en a plus. De ce que je sais, il y a eu au moins neuf morts (…) mais ils ne veulent pas le dire».

A la morgue, un employé s’exclame que «c’est beaucoup plus, on en a vu plus », avant de se déjuger en disant qu’il ne veut pas avoir d’ennuis.

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