Libreville, 9 septembre (GABONEWS) – Le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, conférant ce mercredi en matinée, avec la presse nationale et internationale, a déclaré qu’au lieu de prôner la violence et les réclamations de recomptage des bulletins qui n’ont aucune valeur juridique, les candidats contestataires des résultats devraient se conformer à la loi, par la saisine de la Cour Constitutionnelle et préserver la paix sociale.
A l’entame de son propos, Laure Olga Gondjout s’est déclarée globalement satisfaite du travail abattu par l’ensemble des médias qui ont eu l’opportunité de couvrir l’élection présidentielle, même si « certains d’entre eux se sont illustrés très négativement, en incitant la population à la haine et à l’insurrection ».
Parlant du nombre d’accréditations accordées à la presse internationale, le ministre de la Communication a évalué celui-ci à cent dix, un chiffre qui, à l’en croire, « illustre la volonté de transparence et l’ouverture des autorités gabonaises aux médias dans leur globalité, mais aussi et surtout à la presse internationale ».
Sans prétendre se « livrer à une quelconque polémique stérile », le ministre Laure Olga Gondjout estime que la catégorie de presse qui l’accuse d’excès de zèle dans la gestion du volet communicationnel de l’élection, tentant ainsi de la vouer aux gémonies, « se trompe de cible et renforce plutôt (naïvement ?), ses relations avec le président nouvellement élu », relations, a-t-elle rappelé, remontant à 1984 et « intensifiées depuis bientôt trois ans », lorsque les deux commis de l’Etat ont été auréolés de l’honneur et de la confiance du défunt président Omar Bongo Ondimba, pour gérer un projet d’envergure.
Le ministre de la Communication s’est également prononcé sur le bilan des malheureux événements postélectoraux de Port-Gentil, lesquels sont actuellement sujets à polémiques.
« Je persiste et signe que le bilan donné par le ministre de l’Intérieur, portant sur trois morts, est un bilan hospitalier, qui n’est nullement à l’actif des forces de l’ordre. La première victime a succombé aux plombs d’un calibre douze qu’il a reçus en provenance d’une personne en légitime défense. Le corps de la seconde a été retrouvé sur la chaussée sans autres précisions, tandis que la troisième, elle, s’est fatalement vidée de son sang lorsqu’elle a été blessée par une baie vitrée », a précisé Laure Olga Gondjout.
Le ministre de la Communication également a mis au défi ceux qui évaluent le nombre de victimes à quinze d’exhiber tous les corps restants et d’assumer leur responsabilité dans ces malheureux événements. Et, Laure Olga Gondjout d’ajouter qu’elle ne trouve aucune gêne en l’envoi d’enquêteurs internationaux pour situer les responsabilités et établir le nombre « exact » de victimes.
Réaffirmant l’ouverture du Gouvernement gabonais à la presse, le ministre Laure Olga Gondjout a soutenu que la présence de France24, pour couvrir l’élection présidentielle, n’était pas sans risques partagés, d’autant qu’à titre illustratif, cette chaîne « avait diffusé des informations mensongères faisant état de plusieurs morts à l’occasion des événements préélectoraux survenus au Rond-Point Rio, alors qu’il n’y a eu aucun mort ».
Répondant à ses détracteurs, le ministre de la Communication se déclare sereine et imperturbable pour l’atteinte de ses nobles objectifs. « Je milite sans ambages pour la liberté de la presse, mais il faut que celle-ci soit soutenue par le professionnalisme, la rigueur et la préservation de l’unité nationale », a-t-elle martelé.
Quant au rejet, par les autorités gabonaises, de la proposition faite par l’Union Africaine (UA) de déléguer le Sénégalais Moustapha Niasse pour mener une médiation dans la crise postélectorale que connaît le Gabon, le ministre de la Communication tranche : « On n’a pas toujours à commenter toutes les décisions gouvernementales de haute portée.
Là-dessus, je dis que la présence d’une mission de médiation n’est pas encore nécessaire. Le Gouvernement gabonais n’a rien contre la personne de Moustapha Niasse, qui est un grand ami à notre pays. Nous ne nous opposons pas à sa personne, mais à la mission qu’il doit mener ».
Se prononçant sur les menaces de tous ordres que subissent actuellement certains médias et leurs employés, le ministre de la Communication a suggéré aux victimes de saisir légalement la justice, avant d’ajouter que le gouvernement ne croisera pas les bras face à cette situation déplorable.