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Paris, scénariste en chef de la présidentielle gabonaise

Gabon . La polémique autour du scrutin enfle à Libreville, renvoyant à la pérennité de la Françafrique et à ses grandes manoeuvres. Alors qu’un calme toujours précaire semblait régner à Port-Gentil, la deuxième ville du Gabon où les affrontements ont fait au moins trois morts – mais ce chiffre pourrait être revu à la hausse -, la polémique qui a entouré l’élection d’Ali Bongo, avec 41,7 % des suffrages contre un peu plus de 25 % à ses deux principaux concurrents, André Mba Obame et Pierre Maboundou, se déplace de Libreville à Paris.

L’attitude de la population gabonaise, réputée pour son calme, qui s’en est pris aux symboles de la France au Gabon – le consulat général et différentes installations de la compagnie pétrolière Total – a soulevé le tapis sous lequel certains tentaient de dissimuler la Françafrique. Depuis presque deux ans, Nicolas Sarkozy s’évertue à dire à qui veut l’entendre (et le croire) que « la Françafrique, c’est fini ». Il en voulait pour preuves l’annonce de la renégociation des accords passés avec un certain nombre d’anciennes colonies sur le continent noir et le redéploiement des troupes. Las, on ne sait toujours pas ce que contiennent, ni ce que contenaient, ces accords. Quant aux forces militaires, elles sont plutôt redisposées dans un cadre européen et au regard des nouveaux engagements de la France dans l’OTAN.

La Françafrique est loin d’avoir disparu. Que le rappel vienne du Gabon, pilier s’il en est de ces liens occultes au profit d’un petit nombre d’individus, ici et là-bas, n’est pas le plus ironique de l’histoire. Robert Bourgi, l’homme des réseaux, proche de Nicolas Sarkozy et qui joue le rôle qu’avait Jacques Foccart auprès de De Gaulle, reconnaît d’ailleurs : « Il y a toujours eu des diplomaties parallèles. Il y a plusieurs portes dans la maison du père. » Robert Bourgi a raconté comment Omar Bongo et plusieurs autres chefs d’État africains, dont le Congolais Denis Sassou Nguesso, avaient obtenu le départ du secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie, Jean-Marie Bockel, qui avait critiqué la Françafrique. « Je suis allé voir le président de la République à l’Élysée, en présence de M. Guéant (secrétaire général de l’Élysée – NDLR), et je lui ai passé le message ferme et voilé de menaces du président Bongo, a-t-il précisé. Il m’a dit : « Dis à Omar et autres chefs d’État que M. Bockel partira bientôt et qu’il sera remplacé par un de mes amis et un ami de M. Guéant. » Il m’a donné le nom en me demandant de le garder pour moi », a encore indiqué Robert Bourgi. Lors du remaniement du 23 juin dernier, Bockel a été remplacé par Alain Joyandet…

             source: humanité

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