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Gabon : nouveau comptage mardi des voix de la présidentielle

Un mois après le scrutin présidentiel du 30 août au Gabon remporté officiellement par Ali Bongo Ondimba, la Cour constitutionnelle va entamer mardi un nouvau comptage des voix de l’ensemble des bureaux de vote de l’élection, à la demande de plusieurs candidats battus.

Les principaux candidats de l’opposition, l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame, officiellement classé 2e (25,88%), et l’opposant historique Pierre Mamboundou (3e, 25,22%), qui revendiquent tous deux la victoire, espèrent que ce nouveau comptage va conduire la Cour à annuler l’élection d’Ali Bongo (41,73%), fils du président Omar Bongo décédé en juin, en cours de mandat, alors qu’il dirigeait le Gabon depuis 41 ans.

L’annonce, le 3 septembre, des résultats de ce scrutin à tour unique a été suivie par des incidents à Libreville, d’émeutes et pillages à Port-Gentil (ouest), où trois personnes sont mortes selon un bilan officiel. L’opposition, elle, a recensé 5 morts lors des troubles et une 6e personne tuée par la suite dans cette ville, capitale économique et fief de l’opposition.

M. Mba Obame arrive en tête à Libreville alors que M. Mamboundou était arrivé en tête à Port-Gentil, selon les résultats officiels.

Le nouvau comptage « va commencer à 14H00 (13H00 GMT). On va sans doute passer toute la nuit, ça va être long », a affirmé à l’AFP une source à la Cour constitutionnelle, qui a reçu au total onze requêtes en annulation de la présidentielle, notamment de la part de MM. Mba Obame et Mamboundou.

Selon la présidente de la Cour, Marie-Madeleine Mborantsuo, il s’agira « pratiquement d’un dépouillement, mais cette fois-ci des procès-verbaux (PV) de chaque bureau de vote ».

« Les PV de l’ensemble des bureaux de vote seront vus en présence cette fois-ci des huissiers désignés par des requérants », a expliqué Mme Mborantsuo samedi sur Radio France Internationale (RFI).

Si l’annonce du nouveau comptage a été saluée par les requérants et la société civile, elle suscitait lundi des questions notamment sur la procédure et les documents qui seront utilisés.

A ce sujet, « On (ne) sait rien. Nous avons écrit à la Cour, nous n’avons pas encore reçu de réponse », a-t-on affirmé lundi après-midi dans l’entourage d’André Mba Obame.

Une des incertitudes concerne le nombre d’huissiers présents. La Cour « demande un huissier commun pour tous les requérants, ce que nous rejetons. Chaque candidat doit avoir son huissier et son représentant. Nous n’avons pas les mêmes arguments », a estimé le porte-parole de Pierre Mamboundou, Richard Moulomba Mombo.

En outre, il y a des « règles à définir ensemble pour le recomptage. Nous imaginons que ce sera fait demain (mardi). (…) Chacun des candidats doit venir avec ses PV (qui) doivent être confrontés pour les 2.815 bureaux de vote », a-t-il précisé.

Dans le camp de l’opposant Zacharie Myboto, classé 4e (3,04%) et également auteur d’un recours, on souligne que l’opération doit aussi examiner « la liste électorale du bureau de vote, le PV du bureau de vote, la feuille de dépouillement et la liste d’émargement », selon des déclarations à l’AFP de Paul Marie-Gondjout, porte-parole de M. Myboto.

« Pour nous, c’est la seule voie valable pour recompter les suffrages », a affirmé M. Gondjout, indiquant être dans l’attente d’une réponse à un courrier transmis sur ces questions à la Cour constitutionnelle.

Pour le Parti démocratique gabonais (PDG, pouvoir) qui a investi Ali Bongo comme candidat, l’heure était à « la sérénité », a assuré son secrétaire général Faustin Boukoubi. « L’élection s’est déroulée dans la transparence. Qu’on recompte une fois ou cent fois, ça ne change rien aux résultats ».

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