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Le Sénat américain se penche sur des cas de corruption en Afrique

Un rapport du Sénat américain a mis en lumière des opérations financières douteuses qui auraient été menées aux Etats-Unis par des membres des familles de chefs d’Etat africains. Il pointe la responsabilité des banques américaines et s’inquiète de la facilité avec laquelle l’argent est blanchi dans le pays.

Le document de 330 pages consacré au blanchiment d’argent a été publié jeudi dénonce la facilité avec laquelle des banques américaines ont fait entrer sur le territoire des sommes importantes d’origine douteuse. Citigroup, Machovia et Bank of America sont dans le collimateur.

C’est quatre cas qui sont détaillés dans le rapport et citent la famille de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, celle du chef de l’Etat equato-guinéen Teodoro Obian Nguema, une des femmes de l’ancien vice-président nigérian Atiku Abubakar et enfin Pierre Falcone, l’homme d’affaires français.

On peut lire comment l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, aujourd’hui décédé, a acquis par l’intermédiaire du lobbyiste Jeffrey Birrel six véhicules blindés et six avions militaires C-130. Avec l’autorisation de l’Etat américain. Des opérations douteuses d’un montant de 18 millions de dollars, selon le document du Sénat.

Un million de dollars sur un compte

Par ailleurs, Omar Bongo Ondimba aurait « fournit de grandes quantités d’argent liquide à sa fille Yamilee Bongo-Astier » qui a déposé ces fonds dans des banques à New York entre 2000 et 2007. La femme d’Ali Bongo, Inge Lynn Collins Bongo, est également citée comme ayant transféré de fortes sommes d’argent aux Etats-Unis. Dans le coffre fort de l’une des banques, dit le rapport, elle possédait un million de dollars en billets de 100 dollars.

Selon le rapport, le fils de Teodoro Nguema Obiang aurait fait entrer aux Etats-Unis, entre 2004 et 2008, environ 110 millions de dollars par l’intermédiaire de deux avocats américains, Michael Berger et George Nagler. Une enquête du département de la Justice américaine est en cours à ce sujet.

Le document cite également Jennifer Douglas, une américaine, épouse de l’ancien vice-président du Nigeria Atiku Abubakar, pour avoir fait passer aux Etats-Unis environ 40 millions de dollars entre 2000 et 2008.

Angolagate

Enfin, le rapport rappelle l’exemple de l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, surnommée « Angolagate », dans laquelle l’homme d’affaires Pierre Falcone, condamné et emprisonné en France, a transféré des millions de dollars aux Etats-Unis.

Avec ces exemples à l’appui, les élus de la commission des Enquêtes du Sénat américain dénoncent les failles du système financier des Etats-Unis qui permet à certaines personnalités de transférer de l’argent à la provenance douteuse vers des banques américaines, via des lobbyistes, des avocats, des agents immobiliers ou d’autres intermédiaires.

« La corruption est une menace directe sur nos intérêts nationaux », a déclaré le sénateur Carl Levin, président de la commission. (La rédaction web de Jeune Afrique, avec AFP)

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