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Sarkozy au Gabon, entre tradition et rupture

Lors de sa visite au Gabon, le chef de l’Etat a apporté ce mercredi son soutien au nouveau président Ali Bongo, le fils d’Omar Bongo, tout en affirmant que la politique de la France avait changé.
Franceville, fief de la famille Ali Bongo, gros bourg africain flanqué d’un aéroport international, accueille Nicolas Sarkozy en début de matinée. « Un ami », peut-on lire sur les banderoles tendues sur la façade en béton du terminal. La rupture avec la « Françafrique », annoncée par le président français au début de son quinquennat, semble loin.
C’est sa troisième visite depuis son élection. Dans un univers africain instable, le Gabon fait figure d’exception. Le chef de l’Etat vient donc aujourd’hui apporter son soutien au fils d’Omar Bongo, Ali, élu il y a 6 mois, après un scrutin contesté.

A Franceville, difficile d’échapper aux traditions

Les mêmes associations de femmes, les mêmes danseurs, musiciens et chefs de village qui venaient saluer François Mitterrand et Jacques Chirac sont de retour. Nicolas Sarkozy se prend au jeu, s’approch. Tous veulent lui serrer la main. Une femme se détache d’un groupe et prend Ali Bongo dans ses bras. « C’est sa mère, la première femme d’Omar Bongo », nous glisse-t-on à l’oreille.
Les deux présidents se rendent sur la tombe d’Omar Bongo, un geste qui en dit long sur la volonté de Paris de supporter le chef de l’Etat. Ali Bongo, le mal élu, le mal aimé, est soutenu par Paris. Le message est sans ambigüité. Témoin de la permanence des liens entre la France et l’Afrique, l’avocat Robert Bourgi, arrivé avec la délégation française. « Le président gabonais, c’est l’homme de la rupture. Ali n’est pas un homme qui appelle les opposants en pleine nuit pour les faire venir dans le salon marocain », affirme-t-il.

« Le pré-carré n’existe plus »

La rupture, les deux présidents s’y engagent dans l’après-midi lors de leurs discours au Palais des Congrès de la Cité de la démocratie. Ils vont notamment s’attacher à démontrer que les temps ont changé. « La politique des tutorats est dépassée. L’heure est venue de faire émerger un véritable partenariat gagnant-gagnant à la mesure des aspirations de nos deux peuples », déclare le nouvel homme fort du Gabon. « Il n’existe plus de pré carré. Cela n’existe pas. Ce sont des conceptions d un autre temps », lui répond le président français qui fait l’éloge d’une « relation privilégiée, dépoussiérée », basée « sur une relation décomplexée ».

Dans la pratique, un nouvel accord de défense est signé. Après le Cameroun et le Togo, le Gabon est le troisième pays à réviser ses accords de défense. Une page se tourne. Paris ne veut ne peut plus être le « gendarme de l’Afrique ». Les clauses des accords sont désormais sont connues et votées par le Parlement. Un autre document est paraphé sur l’établissement d’un partenariat stratégique : la France s’engage à soutenir les PME et le développement durable. Un contrat de neuf millions d’euros, financé avec le Brésil, va ainsi permettre la mise en orbite d’une station satellitaire pour assurer le suivi de la deuxième forêt équatoriale du monde et le stockage de carbone. Le Gabon dispose en effet de terre rares et riches en minerais et d’une forêt qui attise la convoitise des grandes multinationales, en particulier chinoises. Une réalité que Paris ne peut pas ignorer.

Nicolas Sarkozy veut se démarquer de ses prédécesseurs « Je n’appartiens pas à la génération de la colonisation. Je n’en ai pas les complexes », lance-t-il. Il revient sur la dernière élection pour laquelle, selon lui, il se fait plus clair que « la France n’avait pas de candidats. Ceux qui disent cela ne connaissent pas l’Afrique, ne connaissent pas la France ». Les mots sont dits. Reste à les mettre en pratique.

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