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Gabon : Sarkozy vend sa «rupture» à Libreville

Arrivé à Libreville aux alentours de 12H00 ce 24 février, le président français Nicolas Sarkozy s’est directement rendu sur le site des usines d’exploitation du bois de Rougier Gabon à Owendo, avant de rejoindre la Cité de la Démocratie, où il est attendu pour la signature du «nouveau partenariat» censé renouveler les relations franco-gabonaises sur les volets militaires et économiques.
Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à vendre son «pack rupture» aux Gabonais avec les options militaires et économiques révisées qui doivent consacrer l’aube de nouvelles relations «d’égal à égal» entre les deux pays ?

Après un rapide bain de foule à l’aéroport Léon Mba de Libreville, le président français et son hôte gabonais se sont directement embarqués direction Owendo pour une visite des installations de Rougier Gabon, un des principaux acteurs locaux du secteur bois.

Ce crochet par les scieries françaises du Gabon doit permettre au président français de toucher du doigt les réalités sur le terrain de la «crise» du secteur née de l’interdiction d’exporter les grumes entrée en vigueur le 1er janvier dernier au Gabon.

Ouvert lors de la dernière visite d’Ali Bongo fin novembre dernier à Paris, le dossier des dommages collatéraux sur les industriels étrangers, notamment français, exploitant le bois gabonais devrait connaître des avancées aujourd’hui. Côté français, on attend certainement que le président fasse pression pour l’assouplissement de la mesure, alors que côté gabonais, on souhaiterait un soutien du partenaire français pour industrialiser la filière.

Une démarche qui s’inscrirait en plein dans sa politique de «nouveau partenariat» qui nécessite «un impératif de transparence, transparence sur nos intérêts, qui doivent être assumés, transparence sur nos objectifs et transparence sur nos intérêts communs», a déclaré Nicolas Sarkozy à la presse locale.

Par ailleurs, le président français a clairement réfuté «l’idée qu’on entend ici ou là selon laquelle la France ne s’accommoderait pas que ses amis historiques diversifient leurs partenariats économiques», affirmant qu’«il n’y a plus de pré carré et il ne doit plus y en avoir».

L’«émergence» du Gabon est urgente, et l’Elysée estime à cet effet qu’Ali Bongo est «confronté à une diminution constante de la rente pétrolière et à des défis qui appellent de sa part de nouvelles politiques et de nouvelles méthodes», soutenant les réformes entreprises depuis son investiture le 16 octobre 2009.

«C’est tout un changement de philosophie dans nos rapports», explique-t-il.

Changement de philosophie qui doit en principe se retrouver également dans les nouveaux accords militaires qui doivent être signés aujourd’hui, prônant la transparence et abolissant le «protectorat» militaire français sur les institutions étatiques locales.

Des accords militaires révisés qui prennent toute leur importance avec la fermeture de la base militaire française de Dakar, consacrant Libreville comme le dernier pied de l’armée française sur la façade Atlantique du continent. Du côté français de la balance, on retrouvera donc certainement l’augmentation du contingent français au Gabon, qui compte déjà un millier d’hommes.

Libreville revêtira donc un nouvel intérêt stratégique pour la France, qui devra dès lors mettre la main à la pâte dans les chantiers de l’«émergence», pour éviter que son dernier pied-à-terre africain ne se transforme en bombe à retardement dès l’épuisement de la manne pétrolière prévu à l’horizon 2020.

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