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« Si la SEEG ne remplit pas correctement sa mission, nous verrons de quelle manière réajuster le contrat de concession », Régis Immongault, ministre de l’Energie

A la faveur d’une interview exclusive qu’il a bien voulu accorder, mercredi, à GABONEWS, pour parler des problèmes qui minent les secteurs de l’eau et de l’électricité au Gabon, le ministre en charge du Département de l’Energie et de l’Hydraulique, Régis Immongault, a déclaré : « Si la Société d’Electricité et d’Eau du Gabon (SEEG) ne remplit pas correctement sa mission, nous verrons de quelle manière réajuster le contrat de concession ». Interview.

GABONEWS : Monsieur le ministre, après avoir passé un semestre à la tête du département sensible de l’Energie et de l’Hydraulique, accepteriez-vous de jeter un regard rétrospectif sur le chemin parcouru, en termes d’actions concrètes réalisées sur le terrain et de difficultés rencontrées ?

REGIS IMMONGAULT: En termes d’actions concrètes, ce sont les initiatives qui ont été prises pour améliorer le service public en matière d’eau potable et d’énergie électrique. Je précise que l’exploitation est du domaine de la SEEG. Le gouvernement se doit de regarder ce qui est fait par la SEEG pour assurer une distribution correcte en énergie électrique et en eau potable.

Six mois après, le gouvernement a pris des actions visant à exiger un meilleur rendu en ce qui concerne la qualité du service public en énergie électrique et en eau potable. Certaines actions nécessitent des délais de réponse, puisque l’amélioration est aussi fonction des investissements qui seront réalisés par l’Etat et par l’opérateur SEEG.

Il est clair que les difficultés sont là. Actuellement nous n’avons pas une distribution régulière au niveau de l’eau potable et de l’énergie électrique à Libreville. C’est pour cela que le gouvernement a insisté pour que la SEEG ait un programme de renforcement de distribution d’eau potable et d’énergie électrique, en même temps que des actions ont été prises par l’Etat afin d’investir sans les domaines concédés et les domaines non concédés à la SEEG.

Nous pensons que tout cela devrait permettre une meilleure distribution en énergie électrique et en eau potable au niveau de Libreville et certaines localités de l’intérieur. Le gouvernement pose des actes, afin de renverser cette situation qui perdure. C’est à travers la mise en œuvre de ce programme d’investissement du Chef de l’Etat que l’on pourra avoir un meilleur rendu de cette distribution au Gabon.

GABONEWS : Vous avez récemment effectué une tournée dans certaines provinces du pays, quel en était le but et quel constat avez-vous fait dans les agglomérations visitées ?

REGIS IMMONGAULT : Le but était d’être au plus près de la réalité des compatriotes. Cela rentrait dans le cadre des instructions du Chef de l’Etat et des directives du Premier ministre, qui visent la proximité.

A travers cette tournée j’ai pu me rendre compte du fonctionnement de la SEEG sur le plan local. J’ai pu me rendre compte de l’Etat des installations de la SEEG et des problèmes d’extension des réseaux d’eau et d’énergie électrique dans les différentes localités. C’est à travers cela que l’action du gouvernement devait être recadrée pour permettre une amélioration sensible dans ce domaine.

GABONEWS : Où en êtes-vous par rapport à la mise en place de l’Agence de régulation et l’audit que vous avez annoncés dès votre prise de fonction ?

REGIS IMMONGAULT: L’Agence de régulation a été créée par ordonnance en mars. Cette agence est maintenant effectivement créée. L’ordonnance est actuellement au niveau de l’Assemblée Nationale pour la ratification. D’ici à un mois au maximum, on devrait procéder à la nomination du directeur général de cette agence.

C’est déjà la manifestation d’une décision du Chef de l’Etat de permettre d’avoir un acteur qui va jouer un rôle important dans le cadre de la régulation. Désormais certaines attributions qui étaient dévolues au département des ressources hydrauliques seront confiées à cette agence, en ce qui concerne l’approbation des tarifs, l’octroi des concessions dans le domaine de l’énergie potable et dans l’énergie électrique, des sanctions, des pénalités au cas où les acteurs ne joueraient pas le jeu.

C’est vraiment une avancée intéressante, et cette agence devrait être opérationnelle rapidement afin de renforcer le contrôle de la concession et de mieux recadrer les actions qui sont faites dans ce domaine.

GABONEWS : Aujourd’hui nombre de clients de la SEEG se plaignent de l’exclusivité accordée à cette société, de ses factures fantaisistes. Est-ce qu’il y a des mesures concrètes à court terme envisagées par le gouvernement pour pal endiguer cela ?

REGIS IMMONGAULT : Le gouvernement sous le sceau du chef de l’Etat a lancé un appel d’offre international pour choisir un cabinet qui devrait réaliser un audit technique, financier, comptable, élargi aux tarifs. Il va de soi que cet audit devrait permettre aussi de poser des tarifs qui soient en adéquation avec l’équilibre économique et financier de cette concession. Je précise que les tarifs sont établis et validés par le ministère de l’Energie et des Ressources Hydrauliques.

Il y a une révision qui est faite sur la base de certains indicateurs, à la fois de l’indice des prix à la consommation, l’évolution des prix du gasoil, du fuel et autres éléments d’ensemble dans le cadre de la production de l’énergie électrique et de l’eau.

L’audit qui est un audit indépendant devrait permettre de voir si les tarifs qui sont pratiqués sont conformes. Cet audit devrait également permettre d’avoir une vision sur l’état des installations, le patrimoine. Cet audit, qui est aussi juridique permettra de voir si la SEEG remplit ses obligation. C’est une vision objective. Après cela, nous verrons dans quel sens adapter les choses.

Cette concession a été signée à une période particulière, en 1997. Il y a une évolution, un contexte différent. Les deux acteurs, l’Etat et le concessionnaire, doivent se retrouver un moment pour revoir les choses de façon objective, en tenant compte de la nécessité de rendre un service public correct, en tenant compte de la volonté du Chef de l’Etat qui consiste à faire du Gabon un pays émergent.

L’énergie électrique doit être un stimulus pour la croissance et non pas un frein pour la croissance. Il faudrait que le concessionnaire puisse être à même de porter cette nouvelle ambition du Chef de l’Etat, de faire du Gabon un pays émergent. Cela signifie que l’émergence doit se faire également dans le secteur de l’énergie électrique et de l’eau.

GABONEWS : Monsieur le ministre, un dernier mot à l’adresse des gabonais ?

REGIS IMMONGAULT: Je comprends les difficultés. Même moi, ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, je subis ces difficultés. J’aimerais dire aux Gabonais que le Chef de l’Etat, conscient du retard énorme dans le secteur de l’eau et de l’énergie électrique, en a fait l’un des piliers de sa politique économique. Les moyens alloués à ce secteur, qui en 2010 sont multipliés par rapport au budget de 2009, démontrent la volonté, la détermination du Chef de l’Etat à résoudre les problèmes de l’eau potable et de l’énergie électrique au niveau des Gabonais.

Le Chef de l’Etat a pour ambition de réaliser l’indépendance énergétique au Gabon. Il entend permettre un accès à l’eau potable pour tous les Gabonais. Cela va se faire de façon progressive en tenant compte des moyens qu’ont été mis à la disposition du ministère de l’Energie, dans la cadre du budget 2010, et dans celui des années futures.

Nous allons effectuer un contrôle renforcé en ce qui concerne les actions de la SEEG. La seule préoccupation du Chef de l’Etat est de servir les Gabonais. Si la SEEG remplit correctement ses missions à travers ce qui est défini par le Chef de l’Etat et le cadrage du gouvernement, bien sûr, on continuera avec la SEEG, en réadaptant toutefois le contrat de concession. Dans le cas contraire, nous verrons de quelle manière réajuster le contrat de concession en tenant compte de cela.

Les actions de la SEEG doivent tenir compte du programme du chef de l’Etat, afin que les Gabonais puissent avoir une énergie électrique, une eau potable conforme à un pays émergent.

Malheureusement la situation actuelle fait qu’en 2010, il y aura encore des délestages en eau et en énergie électrique. Mais, en 2011 ce sera le début de l’amélioration.

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