spot_imgspot_img

Gabon: Que recherche André Mba Obame ?

(Par Théophile ASSOUMOU- MOMBEY)

A la suite des propos tenus récemment par le Secrétaire Exécutif de l’Union nationale, André Mba Obame, qui avait déclaré sur les antennes de RFI que le Gabon “était assis sur un volcan’’, il nous semble utile de poursuivre la réflexion, pour continuer à s’interroger sur ce qui fait réellement courir l’homme de Medouneu.

Nous allons, progressivement et minutieusement, essayer d’esquisser quelques pistes de solution pour comprendre la démarche entreprise par André Mba Obame, pour revenir aux affaires.

Le secrétaire exécutif de l’Union nationale affirme que depuis la présidentielle de 2009, le président Ali Bongo Ondimba et lui ne se sont pas revus, mais surtout qu’il n’y a pas urgence à ce qu’ils se rencontrent, parce qu’il estime que le chef d’Etat Ali sait l’acte qu’il a posé, à savoir ‘’Le coup d’Etat électoral. Il en connaît les conséquences. Aujourd’hui, sur la vie de tous les jours des Gabonais, on est assis sur un volcan qui peut entrer en éruption à tout moment. Les Gabonais sont des gens patients, mais il ne faut pas abuser. Je compte sur lui parce que je sais que quelque part, c’est quelqu’un qui aime son pays. Alors qu’il fasse tout pour éviter que les Gabonais continuent à subir la situation explosive que nous connaissons aujourd’hui’’. Cette situation appelle de nous une question : qu’est-ce qui peut bien faire courir André Mba Obame ?

A cette interrogation, on peut fournir une seule et réponse, c’est-à-dire le Pouvoir. Et oui, c’est bien la course effrénée vers le pouvoir qui donne des ailes au secrétaire exécutif de l’UN, au point de ne plus savoir qu’on doit tourner sept fois la langue avant de parler. Tout le monde sait, en effet, que trop parler, nuit.

André Mba Obame court après quel pouvoir ? Mais, évidement, le pouvoir politique. Pour y arriver, le candidat indépendant à la dernière élection présidentielle anticipée du 30 juin 2009 veut d’abord phagocyter l’Union nationale, ce qui sera certainement fait. En fin stratège, l’homme cherche, à travers ses sorties intempestives, à mettre à mal le président du parti. Ceux qui le connaissent vont même plus loin en affirmant qu’André Mba Obame envisagerait même de le pousser vers la porte de sortie.

Pour comprendre ce qui se passe réellement à l’UN, il faut partir de la fusion intervenue entre l’UGDD de Zacharie Myboto, le MAD de feu Pierre Claver Zeng Ebome et le RNR de Gérard Ella Nguéma. Si l’UGDD et le MAD peuvent, à juste titre et dans une moindre mesure, être considérés comme des partis viables avant la fusion, ce n’était sûrement pas le cas du mouvement politique de Gérard Ella Nguéma, qui ne disposait d’aucun élu, tant au niveau local que national.

En revanche, les deux premiers partis avaient des élus, surtout l’UGDD, qui administre des collectivités locales, notamment dans le Haut-Ogooué. On peut donc dire que ces partis ont apporté quelque chose dans la corbeille de la fusion. Mais André Mba Obame, au sortir des dernières élections présidentielles a adhéré à l’ex UGDD. Cet acte est venu, c’est le moins que l’on puise dire, éclipser le poids réel du président du parti, qui a recueilli moins de 10 % des suffrages exprimés. Du coup, il s’est posé un problème de légitimité du président Myboto au sein du a parti. Cette question a vite été évacuée avec la fusion. Mais pour tant, le débat n’a pas été abordé en profondeur. En effet, on a fait que déplacer un problème qui, même si on ne le dit pas ouvertement à l’UN, se pose aujourd’hui avec acuité . Comment le parti peut-il être dirigé par un homme politique qui a recueilli moins de suffrages que le secrétaire exécutif?

De plus en plus des voix s’élèvent pour pousser à la roue d’André Mba Obame, pour définitivement prendre la direction du parti et le conduire à la victoire aux élections législatives de la fin 2011. C’est ce qui, de sources concordantes, indique-t-on. AMO devrait donc, de ce fait, réduire le président Myboto à un simple rôle de ‘’factotum’’ au sein du parti, où Casimir Oyé Mba et Jean Eyeghé Ndon, qui avaient jeté l’éponge pendant la présidentielle anticipée, ont sans aucune doute fait le lit du secrétaire éxécutif.

En prenant la direction de l’Union nationale, le député de Medouneu deviendra inévitablement la tête de proue du parti. L’UN sous sa direction caresse le rêve d’avoir soit la majorité à l’Assemblée nationale, soit d’obtenir un nombre de députés suffisants, pour que l’UN, pardon, AMO, dirige le pays avec son ami, Ali Bongo Ondimba.

En effet, les observateurs avertis de notre vie politique nationale savent que les données actuelles ne lui permettent pas de ‘’collaborer avec le régime’’ au risque d’être taxé de ‘’traitre’’. Sa victoire aux élections législatives lui ouvrirait largement et sans contestation, les portes de la ‘’collaboration officielle avec le régime actuel’’ dans l’intérêt supérieur de la Nation, dira-t-il certainement pour justifier son acte d’allégeance à son ami et frère de toujours, Ali Bongo Ondimba. Naturellement, cette victoire pourrait lui ouvrir grandement les portes de la Primature.

Comment y arriver ? Ce qui pose ainsi le problème de la méthode. En déclarant ceci: “Le coup d’Etat électoral. Il en connaît les conséquences. Aujourd’hui, sur la vie de tous les jours des Gabonais, on est assis sur un volcan qui peut entrer en éruption à tout moment. Les Gabonais sont des gens patients, mais il ne faut pas abuser. Je compte sur lui parce que je sais que quelque part, c’est quelqu’un qui aime son pays. Alors, qu’il fasse tout pour éviter que les Gabonais continuent à subir la situation explosive que nous connaissons aujourd’hui’’, que vise AMO ?

On peut raisonnablement penser que l’opposition veut mettre le feu aux poudres, en vue de forcer la main du régime actuel à partager le pouvoir. C’est ici que la démarche d’AMO prend tout son sens. Pour éviter l’explosion sociale qu’il cherche, il faut appeler ceux qui incarnent réellement l’opposition sociologique que sont Pierre Mamboundou Mamboundou et André Mba Obame, classés respectivement deuxième et troisième lors du scrutin présidentiel anticipé du 30 août 2009.

Le peuple comprendra que ses deux représentants, pour apporter des solutions à les problèmes, sont obligés de collaborer avec le régime en place en vue d’appliquer, dans leurs domaines de compétences, leurs projets de société. En fait, André Mba Obame et certains amis de l’Opposition cherchent à ‘’aller à la soupe’’, pour reprendre une expression chère à l’honorable Léon Mbou Yembi.

Pourquoi ? Ils auront pour toute réponse qu’ils ont accepté de participer à l’exercice du pouvoir parce qu’ils ont évité que le pays ne sombre dans le chaos et non pour leurs ‘’petits intérêts personnels’’.

Dans tous les cas, l’opposition se cherche, et les partis, du moins ce qu’il en reste, sont l’ombre d’eux-mêmes. L’Union nationale se bat comme un beau diable dans un bain d’eau bénite pour continuer sa marche vers une plus grande représentation au plan national. L’UPG de Pierre Mamboundou, qui vient de célébrer, sans tambours ni trompettes, ses 21 ans en l’absence de son leader toujours en séjour en France, reste confinée dans un vaine ‘’critique de l’action de la Majorité républicaine pour l’émergence’’. L’UPNR de Me Louis Gaston Mayila, cherche son ancre pour trouver un meilleur port d’attache. L’Alliance nationale des Bâtisseurs de Me Séraphin Ndaot Rembogo est loin de sortir de l’auberge avec la démission de nombreux militants. Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé et son CDJ se trouvent, affirme-t-on, à la croisée des chemins.

En définitive, nombreux sont ceux qui pensent qu’André Mba Obame est au bout du rouleau. L’homme est désabusé car obligé de ronger son frein alors que tout portait à croire que sa succession comme président au sein de l’Union nationale n’était plus qu’une question de jour, voire de semaines. Mais, plus le temps passe, plus il se sent à l’étroit. Lui qui a accusé le président Ali Bongo Ondimba d’avoir ‘’fait un hold up électoral’’ ne sait plus où donner de la tête pour sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve.

Théophile ASSOUMOU- MOMBEY

Exprimez-vous!

  1. Je pense très honnètement mème si l’analyse de ce journaliste peut sembler à première cohérente, il n’est rien du tout car nous savons bien pour qui roule ce journaliste. en effet, étant journaliste au quotien Gabon Matin, c’est-à-dire la caisse de résonance des « émergents » ASSOUMOU MOMBEY ne convinc personne si ce n’est que ceux qui sont du meme bord que lui!

  2. Bonjour pourquoi vous ne parlez jamais du general tumba qui est en prison depuis pres d un an pour avoir empecher un coup d etat militaire d ALI BEN BONGO ??????????? vous laissez pourrir en prison bravo vous qui denfender le droit ECT ECT

  3. Je m’adresse a sieur ASSOUMOU MOMBEY. Votre analyse sur la vie des partis politiques de notre pays et particulierement celles de l’opposition est parfaite. je souhaite vous relire vous etes tres brillant.
    Stp,a votre prochaine redaction faites le moi savoir

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES