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Gabon: « Notre patrimoine naturel est inestimable, Il a d’abord une valeur écologique, il pourrait servir nos objectifs de développement », ministre de l’Environnement

La valeur inestimable du patrimoine naturel africain en passant par les valeurs écologiques, économiques, inexploitées de notre biodiversité, ont été abordées, lundi matin , à la cité de la Démocratie de Libreville, par le ministre en charge de l’environnement, Ruffin Pacôme Ondzounga, dans son discours d’ouverture (voir texte intégral), de la réunion du segment technique dont les conclusions seront soumises avant la fin de la semaine à la première conférence panafricaine sur la biodiversité sur le thème : « Biodiversité et lutte contre la pauvreté : quelles opportunités pour l’Afrique ? ».

TEXTE INTEGRAL

« Aux noms du Président de la République Gabonaise, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ali BONGO ONDIMBA ; Du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Son Excellence Monsieur Paul BIYOGHE MBA ; De ceux de mes collègues, membres du Gouvernement, ici présents ; Permettez-moi de m’acquitter d’un agréable devoir : celui de vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues en terre africaine du Gabon.

Par votre présence, aussi nombreuse que distinguée, ici à Libreville, le Gabon, par ma voix, est très honoré d’accueillir et de réunir sur son sol, un aréopage aussi prestigieux, composé de scientifiques de haut niveau, de chercheurs de renommée internationale et d’experts chevronnés ; tous engagés dans l’élaboration attendue de la position de l’Afrique aux prochaines réunions internationales.

Tant de capacités d’analyse et de synthèse, réunies en un segment hautement technique, ne peuvent que fonder en nous-mêmes, l’espoir légitime que de nos travaux, naîtra une position commune, consensuelle et harmonisée que notre mère patrie, l’Afrique, fera connaître, dans les prochains jours et dans les prochains mois, au reste du monde.

La position de l’Afrique est attendue à la 65ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui se tiendra pour la première fois, sur le thème de la biodiversité le 22 septembre 2010, à New York.

Elle le sera encore à la 10ème session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique, qui se réunira du 18 au 29 octobre à Nagoya. Tel est l’enjeu de la présente conférence panafricaine de Libreville sur la biodiversité et la lutte contre la pauvreté ; telle est l’importance, j’allais dire capitale, de la tâche qui incombe aujourd’hui à nos experts, mais qui concerne au plus haut point, tous nos pays ainsi que les amis de l’Afrique ici représentés et dont je salue la présence à nos côtés.

Mesdames et Messieurs les représentants de l’Union Africaine ;

Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations et Programmes du système des Nations Unies ;

Mesdames et Messieurs les points focaux de la Convention sur la Diversité Biologique ;

Distingués invités et chers amis ;

Vous l’avez parfaitement compris. La mission actuellement dévolue à nos pays, à travers nos experts ici réunis en un segment technique de haut niveau , est d’entreprendre une réflexion stimulante au niveau régional sur des actions concrètes à initier ou à amplifier, en faveur d’une valorisation de la biodiversité, des services éco systémiques et des ressources naturelles renouvelables, en tant que facteurs de croissance économique et de réduction de la pauvreté en Afrique.

Pour que l’Afrique, berceau de l’humanité, puisse peser de façon décisive sur les décisions finales des prochaines conférences internationales que je viens de citer, permettez-moi d’insister sur l’importance des travaux qui commencent ce matin : ils doivent nous permettre de nous accorder sur une démarche commune concernant les enjeux de la 10ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique, en se référant aux résolutions pertinentes de la 13ème Conférence ministérielle sur l’Environnement (CMAE), qui s’est tenue à Bamako ,au Mali, du 20 au 25 juin 2010, notamment la contribution de l’Afrique à l’élaboration du plan stratégique post 2010, de la Convention sur la biodiversité.

Il faut le savoir : ce qui va se décider à Nagoya va engager nos pays, toute l’Afrique et l’ensemble de la planète pour les dix prochaines années !

Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Chers amis,

Cette position commune que nous appelons de tous nos vœux et à l’élaboration de laquelle nous nous attelons dès aujourd’hui doit apparaître aux yeux du monde comme une ambition et une volonté collectives de L’Afrique de prendre demain, toute sa part des responsabilités internationales en matière de biodiversité.

Cette position, pour être forte au plan international, doit impérativement refléter la synthèse consensuelle de nos aspirations collectives.

L’appel qui nous est lancé par le reste du monde, demain à New York et après-demain à Nagoya, commande que nous préparions sérieusement et collectivement les réponses qui vont engager pour longtemps l’avenir de la préservation de la biodiversité à travers notre continent et à travers toute la planète Terre.

Au nombre des réponses attendues, il y a celle-ci :

L’Afrique peut-elle continuer de demeurer insensible ou absente devant le spectacle affligeant et préoccupant de la destruction des forêts primaires tropicales, qui abritent plus de la moitié des espèces terrestres ;

Devant le recul des espaces naturels au rythme de l’expansion démographique et urbaine ;

Devant la révélation de taux d’extinction jusque-là inégalés de certaines espèces animales et végétales d’eau douce, notoirement à travers notre propre continent ;

Devant la destruction des habitats naturels, du fait de la déforestation, de l’agriculture intensive ou du morcellement des paysages ;

Devant la surexploitation des ressources marines ou terrestres, la propagation des espèces envahissantes, les différentes formes de pollution, pour ne citer que celles-là ?

Non, Mesdames et Messieurs, Distingués Invités et Chers Amis, nous ne pouvons plus ignorer les preuves de l’érosion souvent irrémédiable du vivant.

Dans nos pays respectifs et depuis quelques années, nous avons pris conscience que la destruction à terme de ce patrimoine, légué par des millénaires d’évolution demeure, à l’évidence, une terrifiante menace pour l’avenir ; l’avenir de nos enfants ; l’avenir de notre continent ; l’avenir de notre planète.

Nous sommes sans doute les dernières générations à avoir encore la capacité, sinon d’arrêter, du moins de freiner, et pourquoi pas, d’inverser significativement la destruction du vivant.

Si nous le voulons aujourd’hui et si nous le décidons ensemble, nous pourrons alors le dire demain, et le dire d’une seule voix, la voix d’une Afrique solidaire du monde et désireuse d’apporter sa contribution à l’œuvre commune de l’Humanité, en faveur de la préservation de la biodiversité.

Au demeurant, l’Afrique, à sa manière, à son rythme, et malgré des moyens financiers souvent insuffisants, a déjà fait montre d’engagement concret dans ce domaine crucial.

La liste est longue, des exemples africains dignes d’éloges, tant en termes d’initiatives allant dans le sens de la préservation de la biodiversité qu’en termes d’engagements pris par nos chefs d’Etats. Et puisque cette conférence se tient en Afrique centrale, permettez-moi d’évoquer, sans être bien long, je vous le promets, la contribution de mon pays en matière de préservation de la biodiversité dans le cadre du Bassin du Congo.

Comme vous le savez, la création, par notre regretté Président El Hadj Omar BONGO ONDIMBA de 13 parcs nationaux répartis à travers le pays, pour une superficie d’environ 11% du territoire national, a constitué et constitue encore pour l’opinion nationale et internationale, la parfaite illustration de cette prise de conscience par nos états respectifs, de cet impératif de préservation de la biodiversité qui nous occupe encore, particulièrement aujourd’hui.

De même, à Copenhague, l’engagement solennel pris par le Président de la République gabonaise, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, d’œuvrer, plus que par le passé, en faveur de la préservation de l’Environnement et de la protection de la Nature ; son implication totale dans la réalisation du Gabon Vert, au nombre des 3 grands piliers de l’action de son septennat commençant, participent de l’émergence, en Afrique, de cette nouvelle façon d’impulser le progrès social, en alliant résolument volonté politique et pragmatisme économique.

Le Gabon ne se pose nullement en exemple, mais son expérience en matière préservation de la biodiversité méritait, je le crois avec vous, ces quelques mots.

Mesdames et Messieurs les Point Focaux,

Chers experts,

Durant les trois prochains jours, vous avez la lourde mission, de préparer, à l’attention des Ministres, les projets de positions sur toutes les questions évoquées ci-dessus.

Parallèlement à l’action immédiate, nous devons donc approfondir la connaissance de la biodiversité et établir des bases admises par l’ensemble des scientifiques afin de permettre à la communauté internationale d’exercer ses responsabilités. Pour cela nous devons mobiliser toutes les disciplines scientifiques concernées. Cela requiert, à l’évidence, un vaste effort de coopération internationale.

Les travaux du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat depuis 1988 ont permis de parvenir à un consensus scientifique sur la réalité et la portée du réchauffement climatique, que beaucoup, au départ, se refusaient à admettre.

Pour la biodiversité, nous avons besoin d’un dispositif similaire. Et je souhaite que cette conférence marque une étape décisive dans cette direction. J’en appelle donc à votre expertise pour développer l’idée d’un Comité panafricain de la plateforme scientifique pour la biodiversité (IPBES).

Dans nos pays africains, la prise de conscience progresse. Mais, pour répondre à l’urgence, nous devons accélérer le mouvement d’innovation industrielle. Même si dans nos pays la préservation de l’environnement entre en concurrence avec les exigences de la survie, nous avons l’obligation d’imaginer des politiques nouvelles qui nous permettent de dépasser la contradiction apparente entre protection de l’environnement et croissance économique.

La pression démographique et les besoins du développement conduisent, dans bien des cas, au sacrifice de notre patrimoine naturel inestimable.

Notre patrimoine naturel est inestimable. Il a d’abord une valeur écologique. Mais, il a aussi une valeur économique souvent inexploitée. Intelligemment mobilisé, il pourrait servir nos objectifs de développement.

La biodiversité constitue un extraordinaire réservoir de principes actifs et de gènes pour la recherche industrielle, notamment en chimie et en pharmacie.

Mais pour que la valorisation de la biodiversité puisse servir pleinement l’objectif du développement, un nouveau partage des retombées, au niveau mondial, est plus que jamais nécessaire. Je souhaite que les discussions engagées sur cette question complexe permettent de consolider la position africaine en la matière.

Je voudrais également saisir cette occasion pour inviter les entreprises directement intéressées par les ressources vivantes, à s’engager dans une démarche volontaire pour leur valorisation équitable.

En déclarant ouverts les travaux du segment technique de la Première Conférence panafricaine sur le thème : Biodiversité et lutte contre la pauvreté ; quelles opportunités pour l’Afrique, et avant de clore mon propos, qu’il me soit permis, au nom du Président de la République Gabonaise, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, ainsi qu’au nom du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Son Excellence Monsieur Paul Biyoghe Mba, de souhaiter la bienvenue à tous les délégués des pays frères et amis, qui ont bien voulu effectuer le déplacement de Libreville.

Vous êtes ici chez vous !

Vive l’Afrique !

Et vive la coopération internationale !

Je vous remercie ».

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