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« Cette année nous avons (…) les bacheliers vieux de deux voir trois ans parce qu’on estime que les gabonais sont dans un besoin de formation », Jean Lekouma (DG IST)

A quatre jours (lundi prochain) de la rentrée académique 2010-2011, à l’Institut Supérieur de Technologie (IST), le Directeur Général de cet établissement, Jean Lekouma, a déclaré lors d’une interview accordée à un journaliste de GABONEWS : « Cette année nous avons recruté les bacheliers vieux de deux voire trois ans parce qu’on estime que les gabonais sont dans le besoin de formation ».

GABONEWS (GN): – A la veille de la rentrée à l’IST, quel bilan faites- vous de l’année écoulée ?

Jean LEKOUMA (JL) : – Avant de répondre à cette question, je voudrais faire un rappel d’histoire, pour dire que l’IST a été crée en 1994, à la demande des opérateurs économiques qui ne trouvaient pas des cadres moyens sur la place dans la mesure où les grandes écoles ne formaient que des ingénieurs, des agents d’exécution et au milieu, il y avait pratiquement un vide.

A la demande des opérateurs, ce vide devrait être comblé par des cadres moyens de niveau DUT (diplôme universitaire de technologie), BTS (brevet technique supérieur) en particulier pour pallier cette carence.

Comme vous le savez, cette enceinte était occupée par INC (Institut national des cadres) qui formait des cadres plus moyens que ceux de l’IST : c’étaient des cadres sans baccalauréat (bac), aujourd’hui, pour rentrer à l’IST, il faut avoir un niveau bac au minimum, pour la formation initiale.

Il est vrai qu’au départ les effectifs n’étaient pas ceux que nous observons aujourd’hui, car ils ont pris des allures très exponentielles. Je me souviens que lors d’une discussion avec le tout premier Directeur général, M. Mangouala, ce dernier me disait qu’il avait démarré avec à peu près 68 candidats contre près de 2400 actuellement ; ce qui montre bien que nos jeunes ont un besoin énorme de formation.

Donc, depuis 1994, l’IST a sorti des cadres moyens, détenteurs du DUT dans quatre filières de formation à savoir : l’informatique, la gestion des entreprises et des administrations avec une option entrepreneuriale et enfin les techniques de commercialisation.

Pour revenir maintenant au bilan de l’année écoulée, moi je le trouve très satisfaisant au regard des missions qui nous sont assignées, à savoir : former les jeunes gabonais.

Nous nous réjouissons de l’écho, très favorable, que nous avons de la part des sociétés au sujet de nos étudiants qui font partie de ceux qui ne chôment pas trop. Il est bien vrai qu’au départ, il y avait un besoin énorme pour peu de concurrence tandis qu’aujourd’hui, malgré le foisonnement des établissements privés pour les mêmes formations, certes, le taux de recrutement et d’employabilité n’est peut être plus celui de départ, mais qu’à cela ne tienne, nos étudiants sont très appréciés sur le marché de l’emploi.

En ce qui est du bilan écoulé, il s’inscrit toujours dans la même logique. Nous avons toujours organisé notre année académique sur la base d’un calendrier pédagogique que nous ficelons, dès la fin de l’année, c’est-à-dire, dès le mois de juin-juillet. Ce calendrier met en avant le recrutement des enseignants composé à près de 80% de vacataires et 15% de permanents. Notre souhait est, bien évidemment, d’inverser cette tendance pour qu’il y ait quand même un peu plus d’enseignants disponibles parce que le vacataire, c’est vrai qu’il nous apporte sa force de travail et son expérience, mais, quand il a des contraintes, il nous lâche, sans préavis ; ce qui est souvent déplorable et perturbe notre calendrier.

GBN : – Quel est l’impact du patronat dans cet établissement et quelles difficultés rencontrez- vous lorsqu’on sait que l’IST est situé en plein cœur de la zone industriel ?

JL : – Tout d’abord, le patronat occupe une place de choix dans tout ce qui se fait à l’IST. Les chefs d’entreprises sont associés au maximum dans la formation. De toute évidence, au finish ceux sont eux les recruteurs. Donc, ils suivent au même titre que nous, l’évolution des étudiants.

Nous sommes dans le monde de l’émergence (vision du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, ndlr) où tout le monde aspire à une bonne formation ; ce que le ministre de l’Enseignement Supérieur nous demande, d’ailleurs, c’est d’être plus transparents de façon à ne léser personne.

Au titre des difficultés, il y a le fait de partager l’enceinte avec d’autres partenaires telle que l’ANFPP (Agence nationale de la formation professionnelle et de perfectionnement ). Nous subissons ainsi les grèves des autres parce que nous partageons le même portail ; une situation qui a des répercutions sur la formation à l’IST. On n’a pas le choix que de subir ces grèves, qui plus est, perturbent notre calendrier académique.

GN : – Parlez-nous un peu des perspectives à court, moyen et long terme ?

JL : – Les perspectives s’inscrivent toujours dans le cadre de la politique du gouvernement car nous n’avons pas à inventer la roue. Aujourd’hui, la formation telle que définie par nos autorités doit s’accentuer sur les trois piliers indiqués par le chef de l’Etat : « Gabon vert, Gabon des services, Gabon industriel ».

A notre niveau nous avons déjà un des piliers, autrement la gestion administrative des carrières. En ce qui concerne le pilier industriel, malheureusement nous ne formons pas dans cette filière qui nécessite des baccalauréats de la série F; pour le moment nous nous limitons à la formation du tertiaire.

Aussi, avons-nous sollicité auprès de notre tutelle l’acquisition d’un espace personnel pour la délocalisation de l’institut qui subit les affres des autres centres avec lesquels nous partageons la même enceinte. Le terrain a été trouvé sur la route du Cap-Estérias ( nord de Libreville).

GN : – Quelle différence existe –t-il entre les formations dispensées à l’IST et celles de le CFPP (Centre de formation et de perfectionnement professionnel)

JL : – La différence se situe déjà au niveau du recrutement. Au CFPP, le recrutement concerne presque tous les niveaux et ils forment des DTS (Diplôme technique supérieur) tandis que chez nous, il faut avoir au minimum le bac.

Nous recrutons même les détenteurs de bac vieux de deux(2), voire trois(3) ans parce qu’on estime que les gabonais sont dans le besoin de formation. Avant, on prenait le bac de l’année en cours. Aujourd’hui, on pense que nous n’allons pas condamner un jeune bachelier qui a perdu un, deux ou trois ans ; qui n’a pas trouvé sa filière et peut être un bon élève. Nous le savons, celui qui a échoué en droit n’est pas forcement celui qui doit échouer en marketing.

Donc, on a élargi un peu le champ de recrutement et cette année on a pris les bacheliers de 2008, 2009 et 2010.

Maintenant, pour revenir à la question sur la différence (IST/ CFPP), nous formons avec, à la clé, un diplôme universitaire de technologie, in fine, une licence professionnelle au bout de trois ans. Comme nous avons aussi intégré le système LMD (Licence, master et doctorat), depuis plus de cinq (5ans), l’IST fait la différence, à ce niveau, par rapport à l’ANFPP qui ne produit que des cadres d’exécutions.

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