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Aucun signe de répit en Libye au premier jour du ramadan

L’armée libyenne et les forces rebelles ont entamé lundi le mois sacré du ramadan sans marquer, semble-t-il, de répit sur le terrain après cinq mois de combats.

Plusieurs explosions ont secoué dans la nuit Tripoli, la capitale libyenne, où la coalition de l’Otan a annoncé son intention d’intensifier la pression militaire pour protéger la population civile et aider les rebelles à chasser le colonel Mouammar Kadhafi du pouvoir qu’il occupe depuis 42 ans.

A Benghazi, fief des rebelles et siège du Conseil national de transition (CNT), dans l’est du pays, les commerçants se sont engagés à approvisionner en nourriture pendant le ramadan les rebelles envoyés au front, qui ont ralenti leur avancée vers Tripoli ces dernières semaines.

« Les prix se sont envolés (…) mais malgré tout, nous sommes heureux. Ce ramadan est différent, il y a cette fois-ci un vent de liberté. Les gens que nous avons perdus nous manquent mais ce que nous souhaitons plus que tout c’est la liberté », souligne Fazya, une femme d’une cinquantaine d’années venue faire ses courses avec son mari dans la ville.

Le début du ramadan survient dans un contexte tendu après la mort jeudi dernier près de Benghazi du chef militaire de l’insurrection, le général Abdel Fattah Younés, qui aurait été tué par une faction proche des islamistes.

RIVALITÉS

Sa disparition a suscité des doutes sur l’homogénéité du mouvement, qui pourrait pâtir de rivalités de personnes ou être infiltré par des proches de Kadhafi.

Semblant mettre leurs divisions de côté, les insurgés ont ces derniers jours progressé sur le front de Tiji (dernier bastion des forces de Kadhafi dans le djébel Nefoussa), de Zlitane (ville située à 160km à l’est de Tripoil), et de Brega, un port stratégique pétrolier aux mains des forces kadhafistes.

« Si je dois mourir en combattant Kadhafi, je préférerais être un martyr qui fait le jeûne. Ce serait encore mieux de mourir en martyr parce que j’ai observé le ramadan », confie Sagher, un combattant de 33 ans, sur le front de Tiji.

Tenant bon face aux sanctions économiques, aux frappes de l’Otan et aux défections en série de ses proches, Mouammar Kadhafi refuse toujours de céder le pouvoir et tente d’instiller des divisions au sein de la population.

Il a notamment demandé dimanche à la tribu des Warfalla, la plus puissante du pays, de marcher pacifiquement sur Misrata et de libérer la ville de l’Ouest libyen tenue par les rebelles.

Dans un message diffusé à la télévision, le chef de la diplomatie libyenne, Aboubakr Yunus Jaber, a appelé les soldats qui ont fait défection pour rejoindre les rangs des rebelles dans l’Est à revenir dans l’armée et « libérer » Benghazi.

« Nous savons que vous êtes obligés de faire des choses qui vont à l’encontre de vos principes et des traditions du peuple libyen (…) De telles actions sont couvertes par le pardon général (accordé par Kadhafi) », a-t-il dit.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères devait rencontrer un émissaire de Kadhafi lundi. Le président Hugo Chavez a critiqué à plusieurs reprises les opérations militaires de l’Otan et a proposé d’organiser des pourparlers entre les deux camps pour tenter de mettre un terme aux affrontements qui ont déjà fait plusieurs milliers de victimes.

MIGRANTS

Lundi, les corps de 25 migrants africains ont été retrouvés à bord d’un bateau transportant 296 réfugiés arrivé sur l’île de Lampedusa. Le bateau, chargé en majorité des migrants d’Afrique subsaharienne, était parti de Libye il y a trois jours.

Selon les passagers, les hommes adultes étaient entassés dans la cale et les victimes ont été tuées par les gaz d’échappement du moteur, rapporte l’agence italienne Ansa.

Face au conflit qui s’éternise, Paris et Londres se sont efforcés d’apaiser les inquiétudes ce week-end en assurant que le rythme des opérations de l’Otan serait maintenu.

La France entend s’inscrire dans la durée pour mener des frappes en Libye et enverra des Rafale sur une base de l’Otan en Sicile, plus proche de Tripoli, a ainsi déclaré dimanche le ministre français de la Défense Gérard Longuet.

Le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a pour sa part assuré que la Raf continuerait à participer aux bombardements de l’Otan « aussi longtemps que nécessaire » pour faire respecter la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies visant à protéger les populations civiles votée en mars.

Avec Michael Georgy dans l’Ouest, Sergio Matalucci à Rome et Olesya Dmitracova à Londres, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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