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En attendant la fin, la vie à Tripoli semble normale malgré les difficultés

« Il n’y a pas d’argent », lance un policier devant la Sahara Bank aux clients venus retirer la maigre somme à laquelle ils ont droit. Mais malgré les difficultés, les Tripolitains mènent un semblant de vie normale en attendant la fin d’un conflit qui s’approche de leur ville.

« Il n’y a pas d’argent », lance un policier devant la Sahara Bank aux clients venus retirer la maigre somme à laquelle ils ont droit. Mais malgré les difficultés, les Tripolitains mènent un semblant de vie normale en attendant la fin d’un conflit qui s’approche de leur ville.
Le régime manque de liquidités et depuis plusieurs mois les retraits dans les banques est limité de 500 à 1.000 dinars (entre 350 et 700 dollars) par mois, selon les banques. Les prix flambent et la plupart des produits énergétiques se vendent au marché noir.
Le prix des bonbonnes de gaz de cuisine est passé de 2 à plus de 100 dinars et celui du carburant a été multiplié par vingt.
« Et on n’en trouve plus. Plus de gaz, plus de carburant, et l’électricité est coupée la plupart de la journée », se plaint Ali, un habitant de la capitale.
Ce père de famille de 40 ans, assure toutefois que les produits de première nécessité -les pâtes, l’huile végétale et le lait- sont distribués par les autorités à des prix raisonnables.
Mais dans les échoppes et les supermarchés les étalages se vident. Ces derniers jours la route vers la Tunisie a été fermée par les rebelles qui, stationnés à Zawiyah (à seulement 40 km à l’ouest de Tripoli), bloquent l’accès à la frontière tunisienne, à 130 km plus loin.
Le régime affirme toutefois contrôler cette route côtière, artère vitale pour les Tripolitains, précisant qu’il en interdisait l’accès à la population, par « mesure de sécurité ».
« Nous sommes toujours puissants et nous pouvons assurer tous les services à nos citoyens », a assuré jeudi le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi.
Mais quand on lui demande des détails, il se contente de dire: « nous n’y sommes pour rien. Ces problèmes nous sont imposés ».
Alors que les rebelles, appuyés par l’Alliance atlantique, resserrent l’étau autour de Tripoli, la tension est de plus en plus perceptible sur les visages des Tripolitains, dont la vie est rythmée depuis mars, par les raids de l’Otan.
Mais, malgré des rumeurs sur des accrochages dans certains quartiers comme Fachloum ou Soug Al-Jomaa au début du conflit (en février), les Tripolitains semblent déterminés à poursuivre une activité quasi-normale.
Ainsi, quelques milliers de partisans du colonel Mouammar Kadhafi, se sont rassemblés de nouveau mercredi soir sur la place Verte, au coeur de Tripoli, scandant des slogans à la gloire du « Guide » et brandissant ses portraits.
« Tout est +mia, mia+ » (100%), répondent la plupart des partisans du régime pour dire que tout va bien, quand on leur demande leur avis sur ce qui passe dans leur pays.
Malgré l’absence de moyens de transport public, la pénurie de carburant et la multiplication des points de contrôle, les cafés et boutiques sont ouverts jour et nuit, en ce mois de ramadan et les Tripolitains sortent, faire des courses ou se promener en famille.
« Si les rebelles entrent à Tripoli, j’espère qu’il n’y aura pas de combat. Sinon nous devons nous attendre à un massacre », lance, Mohamed, un fonctionnaire.
« Nous sommes fatigués. Le conflit a trop duré. Nous voulons revenir à une vie normale, indépendamment de qui l’emporterait », affirme-t-il.
Pour le jeune Salah, un sympathisant des rebelles, « les Tripolitains ne veulent pas bouger. Ils attendent que les rebelles arrivent et leur disent: +vous êtes libérés+ ».

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