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Gabon : Les craintes et mises en garde de l’UPG

Face à la position du gouvernement d’organiser les prochaines élections sans biométrie, le conseil du Secrétariat exécutif de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), réuni le 20 août à Libreville, a mis en garde sur «les dangers encourus par la nation gabonaise et le risque d’un embrasement de la société suite à ce qui préfigure l’attitude du gouvernement à savoir le passage en force électoral». Selon le communiqué final de cette réunion, le parti prend également en compte «les dangers suscités par un climat politique précaire pour mettre en évidence le risque économique qui se profile à l’horizon». Ci-après, l’intégral du communiqué final du conseil du Secrétariat exécutif de l’UPG.

Communique final du conseil du Secrétariat exécutif

Sous la présidence de Monsieur Pierre MAMBOUNDOU, Président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), le Conseil du Secrétariat Exécutif s’est réuni ce samedi 20 août 2011, à partir de 10 heures, à son siège national, sis à Awendjé.

Tenus au lendemain de la célébration du 51ème anniversaire de l’indépendance du Gabon, les travaux du Conseil du Secrétariat Exécutif ont principalement porté sur le discours à la Nation prononcé, en cette circonstance solennelle, par le Chef de l’Etat.
A ce propos, le Conseil a examiné les aspects politiques et économiques de cette allocution.

Au plan politique

Le Conseil a relevé la confirmation de l’absence de volonté de l’Exécutif de mettre en œuvre le consensus obtenu lors de la réunion de la classe politique autour du Chef de l’Etat, relativement à l’introduction de la biométrie dans le processus électoral au Gabon.

Le Conseil note avec regret un recul de l’Etat de Droit et dénonce avec la plus grande énergie le refus catégorique du pouvoir d’instaurer les mécanismes de la transparence électorale au Gabon.

Le Conseil prend à témoin le Peuple Gabonais et la Représentation diplomatique internationale sur les dangers encourus par la nation gabonaise et le risque d’un embrasement de la société suite à ce qui préfigure l’attitude du gouvernement à savoir le passage en force électoral.

Le Conseil rappelle que tout processus de développement ne peut être matérialisé que dans un contexte où les libertés individuelles sont préservées et que le droit de chaque citoyen à choisir ses représentants est à ce titre constitutionnellement garanti.
En conséquence, le Conseil maintient que les prochaines élections législatives dont le Président de la République lui-même prévoit l’organisation sans la biométrie pourraient malheureusement conduire le Gabon vers une crise dont le pays doit pouvoir se passer à la veille d’une manifestation de l’importance de la Coupe d’Afrique des Nations.

Au plan économique

Le Conseil prend en compte les dangers suscités par un climat politique précaire pour mettre en évidence le risque économique qui se profile à l’horizon.

En effet, notre pays va irrémédiablement connaître une augmentation du coefficient «risque-pays» peu propice aux intérêts des investisseurs et entraîner ainsi un frein de l’ambitieux programme développé par le Chef de l’Etat dans son adresse à la Nation Gabonaise.

Par ailleurs, le Conseil s’interroge sur les capacités réelles de nos finances publiques à répondre au chapelet de mesures prises à l’endroit des populations et à la finalisation des multiples chantiers en cours dès lors qu’il est observé -à travers la création des agences- un engorgement de l’Administration et donc une accumulation des charges de fonctionnement de l’Etat.

Secrétariat politique charge des questions électorales, des relations avec les organes locaux, de la formation et de la gestion des élus

Sur communication du Secrétaire Politique chargé des Questions Electorales, des Relations avec les Organes Locaux, de la Formation et de la Gestion des Elus, le Conseil a été informé de la modification par voie d’ordonnance, de la loi 7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques en République Gabonaise.

Examinant les dispositions ainsi modifiées, le Conseil relève un net recul tenant à la fois sur l’esprit et sur la lettre.

S’agissant de l’esprit, imprimé par les accords de Paris, le Conseil constate que la mission de contrôle dévolue aux partis politiques dans l’élaboration et la révision de la liste électorale, leur a été retirée, laissant à la seule Administration qui a fait l’unanimité sur ses limites, le soin de manipuler à souhait ladite liste électorale.

De plus, le Conseil constate que dans une matière totalement dédiée à la fois à l’urgence et à l’application immédiate, le Gouvernement a maladroitement dévoilé sa volonté d’écarter la biométrie pour s’assurer, comme d’habitude, une majorité introuvable à l’Assemblée Nationale en différant, dans les dispositions transitoires, sa mise en œuvre en 2013.

Au plan de la lettre, le Conseil relève une tendance générale au raccourcissement des délais sans justification sur l’opportunité de cette mesure.

Ainsi, dans un contexte général de méfiance vis-à-vis du vote et malgré l’unanimité dégagée en 2006 et réitérée en 2011, le Conseil note :

1) La modification du fonctionnement de la CENAP qui fait sauter le verrou du quorum pour délibérer, instituant par ce fait des situations d’abus de minorité ;

2) La réduction de la durée de révision de la liste électorale qui passe de 45+15 jours à 25+5 jours, privant ainsi, intentionnellement, un grand nombre de gabonais, du droit d’inscription, et donc de vote ;

3) Aux mêmes fins, la réduction de la durée de révision de la liste électorale en année électorale qui passe de 21 jours à 5 jours ;

4) La réduction de la durée de la campagne pour l’élection présidentielle (de 15 à 14 jours) et pour les élections législatives (de 15 à 10 jours) avec pour conséquence d’empêcher les partis moins nantis de se déployer sur toute l’étendue du territoire ;
5) L’organisation du scrutin le samedi, jour ouvrable, qui sera déclaré chômé et payé avec pour conséquence d’alourdir les charges des entreprises et de diminuer les recettes de l’Etat ;

6) Le relèvement du cautionnement électoral ayant pour conséquence la sélection des candidats par l’argent.

Fort de ce qui précède, le Conseil s’indigne de la position équivoque du Chef de l’Etat, qui s’abstient de promulguer la loi sur la protection des données à caractère personnel pour différer par voie d’ordonnance l’application de la biométrie, pour les prochaines élections locales de l’année 2013.

Devant la cote d’alerte désormais atteinte, le Conseil lance un appel patriotique à une mobilisation générale de tous les démocrates pour tirer les conséquences de cette situation.

A cette fin, le Conseil du Secrétariat Exécutif va engager sans délai, toutes les consultations nécessaires en vue de parvenir à la tenue de cette rencontre.

Pour l’heure, un appel est lancé à tous les militants et sympathisants de l’Union du Peuple Gabonais pour une assemblée générale, au siège national du parti, le samedi 27 Août 2011 à 16 heures.

Fait à Libreville, le 20 août 2011

Pour le Conseil du Secrétariat Exécutif

Le Secrétaire Général

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